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27 avril 2017

« Ce n’est pas normal au Québec qu'on travaille et qu’on soit pauvre »

Le Regroupement contre l’appauvrissement Rimouski-Neigette a organisé une soupe populaire ce jeudi au coin de l’avenue Cathédrale et de la rue St-Germain, pour faire valoir que de plus en plus de gens qui travaillent au salaire minimum ont recours aux banques alimentaires.

Une trentaine de personnes ont participé à l’activité et ont goûté à la soupe fournie par Moisson Rimouski-Neigette, et ce, malgré une pluie persistante.

Un membre du regroupement, le coordonnateur d’Action populaire Michel Dubé, explique que 10 % des demandes des demandes de denrées alimentaires proviennent de travailleurs chez Moisson Rimouski-Neigette : « On va demander aux gens en situation de pauvreté, sur l’aide sociale par exemple, de se trouver un travail. Ils quittent l’aide sociale et vont travailler au salaire minimum, mais ils se retrouvent à aller à la banque alimentaire parce qu’ils n’arrivent pas, parce que les loyers sont trop chers, parce qu’ils sont endettés. Ce n’est pas normal qu’au Québec on travaille et qu’on soit pauvre », déplore M. Dubé.

Pour un salaire minimum à 15 $

La campagne provinciale que le Regroupement contre l’appauvrissement soutient, la campagne 5-10-15, milite, entre autres, pour un salaire minimum à 15 $ : « Dans les années 2000, il y a eu des augmentations du salaire minimum, entre autres en 2008 de 0,50 $. Les statistiques montrent que cela a eu des impacts positifs, car cela donne de l’argent aux gens qui n’en ont pas. Les bas salariés ne vont pas placer ni épargner leur argent, ils le dépensent dans des commerces locaux. »

M. Dubé fait valoir qu’un peu de soutien de la part d’organisations comme l’Association des marchands et de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette ne serait pas de refus : « Pour le moment, nous ne les avons pas encore approchés. La Fédération canadienne des entreprises indépendantes et le conseil du patronat sont mobilisés contre notre campagne alors qu’au contraire, il s’agit de donner plus d’argent à des gens qui achèteront plus, donc ça fait tourner l’économie. »

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Guy Labonté

Guy Labonté, membre du Regroupement et coordonnateur du comité logement Rimouski-Neigette, estime qu’il faut aider les plus pauvres : « Il faut l’essayer, des ajustements peuvent avoir lieu. Alexandre Taillefer, Costco s’en vont vers 15 $ de l’heure, pas dans cinq ans, mais maintenant. À un moment donné, il faut que le monde mange à sa faim, sinon cela coûte plus cher au gouvernement ensuite en terme de services sociaux. » Les médecins ont presque doublé  leurs salaires, les chefs d’entreprises multiplient les revenus de leurs dirigeants sans aucune commune mesure par rapport aux salariés », déplore-t-il.

Le porte-parole concède qu’une période d’ajustement pour les entreprises sera nécessaire au passage du salaire à 15 $ : « Ce qui est craint par rapport à cette mesure, ce sont les fermetures d’entreprises, l’inflation. Nous demandons une progression de 0,70 $ par année jusqu’à 2021-2022. »

Michel Dubé croit que l’effet de la campagne 5-10-15 peut faire que ce changement social vienne des entreprises elle-même. Il cite l’exemple de l’usine Canboard de Mont-Joli, qui a opté pour le salaire minimum à 15 $ en décembre 2016 : « On est en train de répertorier ça, et de plus en plus d’entreprises l’adoptent au Québec. Le syndicat des assistants de recherche à l’automne a réussi à obtenir 15 $ de l’heure d’ici 2021, grâce à notre campagne. Les entreprises utilisent le salaire à 15 $ pour montrer qu’elles traitent bien leurs employés. »

Cette année, le salaire minimum augmentera de 0,50 $ pour atteindre 11,25 $ lundi 1er mai.

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