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10 mai 2017

Samuel Perreault se prépare pour la finale pancanadienne d'Expo-sciences

©Photo TC Media - Sonia Lévesque

ÉTUDES. Après avoir franchi avec succès la finale provinciale, Samuel Perreault met la dernière main aux préparatifs qui le conduiront pour une troisième année consécutive à  la finale pancanadienne d'Expo-sciences à Régina, en Saskatchewan, du 14 au 21 mai.

L'élève de 5e secondaire de l'école du Mistral de Mont-Joli est intarissable lorsqu'il aborde le sujet de ses recherches : la soie d'Amérique ou l'asclépiade, une plante indigène du Québec.

La science ici c'est fermement ancrée au sein des valeurs de l'école. Ce n'est pas un hasard si on a souligné cette année les 20 ans d'Expo-sciences.   -Samuel Perreault

« La polyvalence de la fibre d'asclépiade est exceptionnelle car elle est hydrophobe, oléophile, très légère également. Elle joue un rôle écologique important. Sans asclépiade, les monarques (papillons) seraient voués à une extinction certaine car il existe un lien fusionnel entre les deux. C'est une plante contenant une toxine particulière qui peut provoquer des maux de ventre chez les humains, et même la mort chez les petits animaux comme les rongeurs, les herbivores, etc. » explique avec force détails l'élève.

« Les jeunes larves du papillon monarque, qui se reproduit seulement sur cette plante, vont ingérer d'importantes quantités de la plante et par le fait même de la toxine. Elles ont un organe spécifique qui fait en sorte qu'elles ne sont pas atteintes par la toxine. Elles sont capables de la stocker dans leur organisme. Grâce à l'asclépiade, le papillon monarque est presque immunisé contre la prédation parce qu'un prédateur qui en mange tombe malade ou meurt » souligne le jeune scientifique, qui a reçu dimanche la Médaille du Lieutenant-gouverneur pour son engagement social et communautaire.

La déperdition de cette plante, présente partout au Québec et surtout dans le sud de la province, influe directement sur les populations de monarques. Les statistiques sont alarmantes : en à peine 20 ans, la population est passée de 500 millions à 30 millions d'individus.

« C'est très inquiétant. Ça fait environ une vingtaine d'années qu'on est sensibilisés à ce lien mais auparavant, en raison de leur nature envahissante, les populations d'asclépiades étaient aspergées d'insecticides. La présence de papillon monarque est un indice de la présence d'asclépiade » souligne Samuel.

Contrairement à l'an dernier où il a effectué un travail d'expérimentation, cette année, faute de temps, le finissant a consacré ses efforts sur la recherche théorique. « Lorsqu'on fait une étude, une vulgarisation, la valeur scientifique est moindre qu'une expérimentation et c'est normal. Pour ajouter de la valeur à ma recherche, j'ai contacté des chercheurs américains et canadiens, dont le docteur Tyler Flockhart de l'Université de Guelph en Ontario et  le chercheur américain Winthrop Phippen. La réponse de la communauté de chercheurs  est toujours enthousiaste. Un chercheur m'a déjà dit : '' Si lorsque j'étais jeune, on n'avait pas répondu à mes questions, je ne serais certainement pas là où je suis présentement '' .» Samuel ne l'a pas oublié.

Il a également contacté l'alpiniste Jean-François Tardif, qui a escaladé le mont Everest avec un manteau en fibre d'asclépiade. « C'est le seul à l'avoir fait, la seule personne qui peut vraiment témoigner des vertus de la fibre » dit-il.

Compétition de haut calibre

Samuel Perreault est conscient que la compétition sera forte, d'autant plus que trois projets québécois dont le sien porte sur l'asclépiade. « En sciences, ce que l'on peut reprocher à quelqu'un c'est le manque de rigueur. C'est important d'en avoir mais c'est facile d'en manquer aussi. Tous les échanges que j'ai eus par courriels avec les chercheurs, je les ai imprimés sur papier et je les présente à mon stand. J'ai toutes les preuves nécessaires, ce qui donne de la crédibilité à ma démarche et démontre son sérieux. J'utilise des arguments d'autorité » plaide le jeune homme, qui envisage des études universitaires en droit (diplomatie) une fois ses études collégiales terminées.

Au total, 400 projets seront défendus par 500 à 600 jeunes représentants des 10 provinces et des trois territoires canadiens.

« Ce sont des projets de calibre universitaire, c'est un calibre très fort et c'est sans appréhension que je m'y rends. Je serais heureux de récolter un prix mais de me rendre à la finale pancanadienne c'est déjà ça » philosophe l'étudiant reconnaissant envers les trois techniciennes en travaux pratiques de l'école du Mitral pour leur soutien. C'est d'ailleurs l'une d'entre elles, Johanne Belzile, qui l'a orienté sur l'asclépiade, un sujet dont il est rapidement tombé accro.

©Photo TC Media - Sonia Lévesque

Samuel en compagnie de Johanne Belzile, technicienne en travaux pratiques de l'école du Mistral, âme dirigeante de l'Expo-sciences locale depuis 20 ans.

« La science ici c'est fermement ancrée au sein des valeurs de l'école. Ce n'est pas un hasard si on a souligné cette année les 20 ans d'Expo-sciences. Les trois techniciennes en travaux pratiques sont dévouées corps et âme pour Expo-sciences » dit-il.

Ce n'est pas un hasard non plus si bon an mal an l'école du Mistral forme une bonne partie de la délégation de l'Est-du-Québec. Quatre équipes étaient représentées en avril dernier à la finale provinciale.

Samuel profitera de son séjour à Régina pour visiter la centrale hydroélectrique Poplar River et les villages que les Ukrainiens ont construits au début du siècle dernier.

« Ce n'est pas le choix d'activités qui manquent. Il faudrait être difficile pour ne pas en être satisfait » conclut le jeune homme bien résolu à profiter pleinement de cette expérience pour s'emplir la tête et le cœur de nouvelles connaissances.

La compagnie pharmaceutique Merck défraie une bonne partie des dépenses des participants.

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