Les travailleurs de la santé ont besoin de reconnaissance

©Photo TC Media - Sonia Lévesque

DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE. Les travailleurs de la santé ont besoin davantage de latitude pour accomplir ce qu'on leur demande, de reconnaissance et de soutien.

'est ce qui ressort entre autres de l'analyse d'un sondage mené en 2016 auprès des membres de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

On est absolument conscients que le cocotier a été brassé de tous les côtés au cours des dernières années. Ça se répercute dans la mobilisation. -Isabelle Malo

« Nos membres subissent une pression psychologique très élevée qui est évaluée à 72,5 %, selon des tests reconnus internationalement. Si on demande mer et monde à quelqu'un, on doit lui donner aussi la latitude pour réaliser la demande. C'est le contraire que l'on vit : on rapetisse en peau de chagrin la latitude décisionnelle. Le support des supérieurs est réduit aussi en peau de chagrin » a déploré Sylvain Lirette en remettant l'analyse du sondage au conseil d'administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent, réuni aujourd'hui à Mont-Joli.

Le porte-parole syndical a aussi mis en évidence le manque de reconnaissance et d'appartenance au CISSS. « Tous ces effets combinés, le manque de soutien des supérieurs, la faible reconnaissance et l'absence de latitude décisionnelle, font en sorte que ça place, à 44 % de nos membres dans une situation de pression professionnelle. Hélas ! Plusieurs d'entre eux, d'entre elles craquent » mentionne M. Lirette en réclamant un programme de retour au travail adapté.

« Lorsque Béatrice revient de son congé de maladie, on la remet sur sa chaise et dans le même contexte de travail, et elle repart en congé de maladie. Personne ne gagne là-dedans » souligne le responsable de l'APTS en chiffrant à 2 M$ ce qui a été donné en trop en assurance salaire, toutes catégories d'employés du réseau de la santé.

CISSS

Isabelle Malo, présidente-directrice générale, et Hugues St-Pierre, président du CISSS du Bas-Saint-Laurent.

La présidente-directrice générale du CISSS, Isabelle Malo, a dit accueillir cette analyse avec beaucoup d'ouverture. « On est une jeune organisation. On est absolument conscients que le cocotier a été brassé de tous les côtés au cours des dernières années. Ça se répercute dans la mobilisation. C'est beaucoup, beaucoup de changements en même temps, beaucoup de pression à tous les niveaux : changement de gestionnaire, changement d'établissement, de paradigme, de site, de milieu, de culture. On va essayer de travailler à améliorer les choses au long cours » a-t-elle soutenu.

Le CISSS, qui a fait son propre sondage de mobilisation auprès de ses employés, s'entend sur un point et même trois avec le syndicat :. « Quand on parle de latitude décisionnelle, de soutien, de reconnaissance, ça fait partie des choses que nous-mêmes on a détectées. On a vraiment l'intention aussi d'aller de l'avant avec un plan de travail auquel on va associer les gestionnaires, les employés, les acteurs syndicaux. Nos propres sondages de mobilisation vont vous être rendus accessibles incessamment » a en outre indiqué Isabelle Malo.

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