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22 juin 2017

D’anciens sous-mariniers de l’Onondaga se remémorent leurs années d’espionnage

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

GUERRE FROIDE. D’ex sous-mariniers du NCSM Onondaga (S73) se sont réunis le temps d’une journée pour se remémorer leurs souvenirs alors qu’ils servaient dans les années 1970 sur cet ancien sous-marin de la Marine royale canadienne devenu musée, au Site historique maritime de la Pointe-au-Père à Rimouski.

Raymond « Jethro » Beaudin, de Saint-Jérôme, a servi trois ans sur l’Onondaga comme torpilleur dans les années 1970. Il se rend régulièrement auprès de l’Onondaga. Aujourd’hui, il y retrouvait d’anciens camarades et d’anciens souvenirs. « Dans le temps de la guerre froide, on suivait les navires russes dans l’Atlantique, la Mer du Nord. Ils ont gardé l’histoire, c’est bien préservé, même s’il manque la moitié du stock de quand on opérait. »

La plupart des sous-mariniers effectuaient des missions de surveillance ou d’espionnage sur les océans et les mers, des opérations encore classifiées aujourd’hui. « Nous faisions des photos des différents bateaux qui sortaient des ports. Mais la majorité de nos opérations étaient classifiées, nous n’avons pas été reconnus ni n’avons pu recevoir de médailles. On nous appelle le service silencieux, on était au courant de beaucoup de choses secrètes », expliquent Maurice « Moe » Allard et Guy « Scotty » Lafranchise.

©Photo gracieuseté

Raymond Beaudin et Ronald Carrier font partie de la "promotion" de 1972.

Il y a actuellement quatre sous-marins en fonction au Canada, expliquent les sous-mariniers : « À Chicoutimi, Windsor (Ontario), Victoria (Colombie-Britannique) et Corner Brook (Terre-Neuve). Il y en a toujours un en maintenance pendant laquelle un sous-marin est en cale sèche pendant plus d’un an. Beaucoup de monde pense qu’on n’a pas ou plus besoin de sous-marins aujourd’hui, ce n’est absolument pas vrai », ajoute « Moe ». Aujourd'hui, ils effectuent des missions aussi variées que la surveillance des pêches, des côtes canadiennes, de la dissuasion des contrebandiers et pollueurs.

Connaître chaque métier

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

"Cant' hunt what you can find. Silent Service. Expect no warning."

Les sous-mariniers pouvaient passer de très longues périodes sous la mer. « J’ai passé 59 jours sous la mer, une fois, raconte « Moe ». On avait suivi un sous-marin russe puis on était tombé sur un bateau rempli de drogue que l’on a suivi, à destination de Peggy’s Cove, en Nouvelle-Écosse. » Arrivé au port d’Halifax, Guy Lafranchise, sous-marinier sur l’Onondaga devenu ensuite policier à Halifax, se souvient d’avoir fait une saisie de drogue sur ce même bateau, ainsi que d’alligators qui s’y trouvaient en vue d’en faire le trafic.

Tous les sous-mariniers se devaient de connaître la base des postes de chacun : « Il y avait autant de métiers qu’il en existe, plombiers, torpilleurs, radars, sonars, cuisiniers. Chacun devait savoir opérer la cuisine, qui n’est pas comme une cuisine normale, savoir comment exécuter les tâches de chaque métier, au cas où un d’entre nous mourrait », raconte « Moe »

Les yeux et les oreilles du sous-marin

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Todd Harwood-Jones a l'Onondaga tatoué sur le bras.

Todd Harwood-Jones, de Mont-Joli, est pour sa part toujours en service. Il a été sous-marinier à 19 ans, un des plus jeunes de sa promotion. Il est aujourd’hui le chef des opérations de la réserve navale et exerce également l’emploi de surintendant et journalier sur les chantiers Verreault Navigation de Les Méchins.

Il a servi sept ans sur l’Onondaga, qu’il a tatoué sur le bras, auprès des prénoms de sa conjointe et de ses enfants. Cet ancien opérateur de sonar raconte que 75 matelots voyageaient à bord de l’Onondaga : « Nous étions neuf opérateurs de radars, le deuxième plus gros département du sous-marin. Nous étions les yeux et les oreilles du sous-marin. Il fallait vraiment se concentrer pour écouter tous les bruits sous l’eau, essayer d’entendre le bruit des navires, des sous-marins. Nous passions 80 % du temps sous l’eau. »

Todd Harwood-Jones est fier de dire qu’il a été celui qui a formé la première sous-marinière du Canada en 2001 : « Elles opèrent dans les nouveaux sous-marins Victoria class, plus modernes. Il y a cinq femmes sous-marinières dans l’histoire du pays. Les sous-mariniers ont été la dernière section de la marine à intégrer les femmes. Le problème était l’exiguïté et le fait qu’il n’y avait pas de quartiers réservés aux femmes. »

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