La sécheresse va se poursuivre les prochaines semaines dans le Bas-du-Fleuve

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

C’est ce que confirme Environnement Canada, alors que le Bas-du-Fleuve connaît une période de sécheresse anormale.

Environnement Canada confirme que la région du Bas-du-Fleuve et du Témiscouata se trouvent dans un état de sécheresse anormale depuis le 1er juillet. « Selon les données enregistrées à l’aéroport de Mont-Joli, la région a reçu 20,8 mm de pluie jusqu’à aujourd’hui depuis le 1er juillet. La normale climatique est de 88,3 mm. Seulement 9 journées de pluie ont été comptées, dont une majeure le 1er juillet, qui a reçu le gros des précipitations, soit 12,4 mm sur les 20, 8 mm enregistrés pour le mois. Pour les 8 autres journées de pluies, des traces inférieures à 0,2 mm ont été comptées », explique Michèle Fleury, météorologue chez Environnement Canada, ajoutant que les précipitations du mois de juin enregistrées à Mont-Joli étaient également nettement en dessous de la normale climatique : « Pour juin, 44,4 mm de pluie ont été enregistrés, la normale est de 81,9 mm. »

Selon la météorologue, cette tendance au beau temps devrait se maintenir dans les prochaines semaines : « On ne voit pas de changement à long terme. La semaine prochaine, quelques précipitations risquent de tomber, mais pas assez significatives pour changer le cours des choses. Depuis fin juin, le niveau des cours d’eau est faible et la SOPFEU nous indique que le risque d’incendie dans la région de Rimouski-Mont-Joli est très élevé, il est aussi élevé pour Rivière-du-Loup, Témiscouata et pour la Gaspésie. »

Une saison difficile pour les agriculteurs

S’il fait le bonheur des touristes, festivaliers et vacanciers, pour les agriculteurs, ce beau temps n'est pas synonyme d’une bonne saison, alors que pour plusieurs d'entre eux, la deuxième coupe de foin ne porte pas fruits, comme l'explique Simon St-Pierre, employé à la ferme St-Pierre et fils : « Tout est en train de mourir, pour récupérer la situation, il faudrait des volumes d’eau épouvantables. Les grains, qui étaient bien partis, sont secs et nous ne sommes même pas sûrs de pouvoir vendre du blé d’Inde, comme nous le faisons habituellement après l’Expo agricole. Ni mon père, ni moi, n’avons jamais rien vu de tel. Nous avons déjà dû acheter du foin pour plusieurs milliers de dollars. Ce que cela prendrait, c’est une bonne nuit de pluie par semaine, cela ferait le bonheur de tous ! », explique celui qui est aussi le secrétaire-gérant de l’Expo agricole de Rimouski, qui doit débuter le 2 août et prendre fin le 6 août.

De la pluie dans le Sud du Québec

Mme Fleury explique ce phénomène de sécheresse anormale est dû à des blocages atmosphériques. « Depuis juin, il y a présence d’une zone de haute pression, un anticyclone qui donne du beau temps. Des dépressions ont lieu dans la baie d’Hudson, qui donnent un front froid, des averses et des orages dans des régions comme le lac Saint-Jean. Mais ce front froid se dissipait avant d’arriver dans l’Est du Québec. »

Elle explique que pour le Sud du Québec, des perturbations et instabilités provenant des Grands Lacs, alimentés par des flux de chaleur et d’humidité en provenance du Golfe du Mexique ont causé des précipitations, qui encore une fois ne sont pas montées jusqu’à l’Est mais sont allées vers la Nouvelle-Angleterre.

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