25 septembre 2017

Partager sur les réseaux sociaux

©Photo gracieuseté

Toutefois, c'est le 1^er octobre, que le célèbre commandant, qui aura 65 ans le 5 novembre, mettra un terme à sa carrière professionnelle lors d'un vol Rome-Montréal.

Le vol 236 et la prison (aux États-Unis) sont les deux événements majeurs de ma vie. -Robert Piché

Comme le veut une tradition dans le monde de l'aviation, le pilote a choisi la destination pour réaliser ce dernier vol.  « Pour le 60^e anniversaire de ma femme, je lui ai offert ce choix, et elle a opté pour Rome » souligne Robert Piché, qui se dit en paix et serein avec l'idée de la retraite.

« Quand tu arrives là, tu es prêt. Il faut passer à autre chose. Même si je suis en forme et en santé, 65 ans, ce n'est pas jeune quand même. Les décalages horaires, gérer tout ça, c'est de plus en plus difficile. C'est le temps que je prenne ça aisé, que je relaxe » ajoute-t-il en pensant à ses années mouvementées.

Le vol 236

Pilote depuis l'âge de 20 ans, Robert Piché est à l'emploi d'Air Transat depuis 1996. Le 24 août 2001, aux commandes d'un Airbus A330-200 assurant la liaison Toronto/Lisbonne, l'homme qui a grandi à Mont-Joli s'est rendu célèbre en réussissant avec son copilote Dirk de Jager un atterrissage d'urgence aux Açores sans moteurs et après un vol plané de plus de 20 minutes, sauvant ainsi la vie de ses 293 passagers et des 13 membres d'équipage. L'Air Line Pilots Association (ALPA) a qualifié la manœuvre de plus grand exploit des cinquante dernières années dans le pilotage civil. La vie peu banale de Robert Piché, qui a aussi connu les geôles américaines dans sa jeune vie d'adulte, a fait l'objet d'un livre et d'un film Piché, entre ciel et terre.

 « Le vol 236 et la prison sont les deux événements majeurs de ma vie » convient Robert Piché, qui reçoit encore de nombreux témoignages du vol dans les Açores. « Même si ça fait 16 ans, les gens n'arrêtent pas de m'en parler. C'est resté dans l'imaginaire des gens. Comme je le dis à mes enfants parfois : '' attendez-vous que lorsque je vais mourir, il va y avoir beaucoup de monde que vous ne connaissez pas. '' Je n'arrête pas de recevoir des témoignages. Quand je parle de mon alcoolisme, de la façon dont je traite la maladie et que je la gère, j'ai des témoignages de gens » dit-il.

Mise sur pied en 2005, la Fondation Robert-Piché vient en aide aux maisons thérapeutiques qui traitent l'alcoolisme et la toxicomanie. Pour une troisième et dernière année, Robert Piché effectuera un vol-bénéfice Montréal-Québec pour la Fondation. « Je loue un avion d'Air Transat, et je loue des sièges. Il y a une partie de l'argent qui sert à organiser l'événement et une partie qui va à la Fondation. J'invite aussi mes amis proches, ma famille, ceux qui m'ont soutenu pendant toutes ces années » dit-il. Ce sera le cas des Mont-Joliens Gaétan Morissette et Roger Boudreau, qui effectueront ce dernier vol avec Robert Piché aux commandes.

À l'aube de sa retraite, Robert Piché se sent privilégié d'avoir connu une telle carrière. « Si les 16 prochaines passent aussi vite que les 16 dernières, je vais me ramasser à 80 ce ne sera pas long. Quand tu arrives là, il faut faire les bons choix » philosophe le pilote, qui entend continuer de donner des conférences, prendre du temps pour voyager et voir du pays en touriste.