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19 octobre 2017

Les candidats à la mairie de Rimouski ont eu fort à faire lors du débat à l'UQAR

Dans un débat plutôt calme, mais avec toutefois quelques petites prises de bec polies, les candidats ont relevé le défi de passer trois heures avec leur communauté et de répondre, devant près de 200 personnes (en comptant les va-et-vient), à plusieurs questions variées sur des sujets très pertinents.

Djanick Michaud s’est fait quelque peu attaquer sur ses idées concernant la démocratie, le cœur de sa campagne : « Laissez-moi terminer Monsieur transparence et Monsieur démocratie! », a lâché Pierre Chassé à l’intéressé pendant la période de questions. Djanick Michaud s’est fâché à plusieurs reprises alors que plusieurs de ses rivaux étaient en désaccord avec lui sur le projet de loi 122. « Je ne veux pas qu’on me traite de menteur, le projet de loi 122 qui brime les citoyens en leur enlevant le droit aux référendums municipaux a bien été adopté ! » Marc Parent s’est fait reprocher par des personnes du public le fait qu’il souhaite que les cyclistes qui n’utilisent pas les infrastructures en place soient punis par des constats d’infraction.  « Il n’y a pas assez d’infrastructures ! » a lancé une femme dans l’assemblée. Et un homme lui a affirmé que le manque d’utilisation des infrastructures provenait du fait que parfois, elles pouvaient être mal adaptées.

Combien d’employés immigrants à la Ville de Rimouski ?

La présidente de l’organisme Accueil et intégration Bas-Saint-Laurent, Mahnaz Fozi, a suscité une vive réflexion lorsqu’elle a posé une question à laquelle les candidats ne s’attendaient visiblement pas : « Rimouski est une ville d’accueil pour immigrants et réfugiés et la Ville se doit d’assumer cette nomination. Il faut mettre en place des stratégies pour attirer et retenir ces gens. On entend dire qu’il n’y a pas assez de main d’œuvre. On ne peut pas forcer les entreprises à embaucher les immigrants, mais on peut donner l’exemple. Sur 300 employés de la Ville, combien d’employés issus de nos communautés y travaillent ? »

Ce à quoi le maire sortant Marc Parent a répondu qu’il estimait qu’il y en avait deux, concédant que la Ville se devait de montrer l’exemple. « Il faut effectivement se regarder dans le miroir, on doit réfléchir à ça. La situation de Rimouski a récemment changé et on doit s’adapter à cette réalité ». Pierre Chassé s’est dit interpellé par le questionnement de Mme Fozi. « On a tous les mêmes besoins, de dignité, affectifs, de travail. Je ne veux pas m’engager dans une promesse opportuniste, je n’avais pas pris le temps de réfléchir à ça, mais oui l’exemple commence par chez nous, il faut voir aux mesures à mettre en place. »
Djanick Michaud, qui a expliqué avoir vécu un an en Angleterre, a expliqué que la première barrière reste la langue et qu'il faut comprendre la culture du Québec. « À travers la Ville, il y a possibilité d’établir un certain nombre de postes qui permettront cette intégration. » Enfin, Gilles Thériault s’est remémoré l’accueil il y a plusieurs décennies, de réfugiés en provenance du Viet Nam : « J’ai fait partie des gens qui ont accueilli les boat people, on a travaillé pour les intégrer, mais malgré nos efforts, ils sont partis. Il faut réfléchir pour voir si nous pouvons en faire plus. »

Un débat portant sur des questions d'immigration aura lieu mardi 24 octobre à 19 h à la salle Courchesne de l'hôtel Rimouski. 

Rétention des jeunes et des entrepreneurs à Rimouski

Dans la même veine, deux autres personnes ont questionné les candidats en lien avec la rétention des jeunes à Rimouski, soulevant le fait que l’UQAR fait beaucoup de formation, mais qu’il n’y a pas assez d’entreprises pour accueillir les stagiaires, et que comme ceux-ci vont dans d’autres régions faire leurs stages, ils ne reviennent pas à Rimouski. Pierre Chassé pense qu’après la dissolution des CLD et des CRÉ, il faut aujourd’hui travailler de concert avec la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) afin de trouver des solutions. Djanick Michaud pense pour sa part qu’il n’y a pas assez de diversification sur le marché de l’emploi et qu’il faut créer des incubateurs entrepreneuriaux qui permettront la création de micro entreprises et de PME localement. Marc Parent estime qu’il faut adapter les programmes à la réalité des régions et croit que si les besoins sont là, les stages sont là. Gilles Thériault veut créer des incitatifs monétaires pour attirer les entreprises à Rimouski.

Sur l’épineuse question de l’installation des entreprises à Rimouski, Gilles Thériault pense que la Ville doit mieux les accueillir et mettre fin aux lourdeurs des règlements municipaux qui empêchent les entreprises de s’installer à Rimouski : « On a perdu Miralis, on les a tellement écœurés qu’ils sont partis à Saint-Anaclet. Il y a deux candidats ici qui depuis quatre ans ont fait partie du problème. Moi, ces entrepreneurs, je les connais tous. La Ville doit les accompagner, puisqu’ils prennent un risque personnel en venant s’installer chez nous. » Pierre Chassé pense qu’il y a à Rimouski une culture organisationnelle à revoir : « Ceux qui investissent et développent sont perçus négativement par la Ville, mais ils devraient être accueillis. » Une proposition également partagée par Djanick Michaud, qui pense que le potentiel de croissance économique de Rimouski n’est pas mis à profit, car les entreprises ne veulent pas se rapprocher de l’appareil municipal.

Moratoire sur l’étalement urbain

Un étudiant, qui s’est dit déçu de certaines réponses des candidats, a voulu connaître leurs avis sur la mise en place d’un moratoire sur l’étalement urbain, une mesure fortement prisée par le public présent, si l’on se fie aux vifs et nombreux applaudissements. « Il faut créer une ville plus dense où les gens sont plus proches. »

Pierre Chassé a accueilli favorablement l’idée, en précisant que la densification du centre-ville est importante. « Dans le secteur des Prés du Saint-Rosaire, on aurait pu intégrer d’autres types de bâtiments. Je ne m’engage pas, mais l’idée mérite d’être amenée au Conseil municipal. » Djanick Michaud a dit oui au moratoire : « Dans la mesure où en 2032, Rimouski ne croitra plus, et que la démographie va baisser en raison d’une population vieillissante, on doit éviter l’étalement, car bientôt, des maisons seront disponibles. » Gilles Thériault dit également non à un moratoire et affirme que l’étalement urbain coûte cher : « Les seuls coûts de l’étalement urbain vont amener une baisse de l’étalement. » Enfin, Marc Parent dit qu’il faut faire confiance aux fonctionnaires de la Ville qui utilisent leur bon sens et que donc, un moratoire n’est pas nécessaire.

Une personne du public a voulu connaitre l’intention des candidats quant au transport actif, alors que 18 % des étudiants se déplacent en vélo pendant la période estivale. Pierre Chassé souhaite poursuivre les aménagements comme sur la 2e rue et ajouter des axes nord-sud  pour continuer dans la voie du transport actif et mettre en place un vaste plan de communication pour inciter les gens à se déplacer à vélo. Marc Parent abonde dans ce sens, en ajoutant qu’il faut plus de communication entre tous les usagers de la route. M. Michaud a expliqué que la cohabitation n’était pas harmonieuse et que des choses étaient à revoir en collaboration avec Rimouski Ville cyclable. Gilles Thériault prône une amélioration de la sécurité et une meilleure cohabitation.

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Une vingtaine de personnes ont pris la parole au micro pour poser leurs questions. Le débat ayant une durée fixe, plusieurs n'ont pas pu poser leurs questions.

Ce débat a été organisé par l'Assoication générale des étudiants de l'UQAR. Le prochain rendez-vous des candidats, une rencontre à saveur économique organisée par la Chambre de commerce et de l'industrie Rimouski-Neigette, aura lieu lundi dès 17 h à l'Hôtel Rimouski.

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