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28 mars 2017

Les organismes communautaires vont continuer de s'appauvrir

Pour la Table régionale des organismes communautaires du Bas-Saint-Laurent (TROC du Bas-Saint-Laurent) l’annonce d’un investissement de 80 M$ sur cinq ans au Programme de Soutien des Organismes Communautaires (PSOC) pour les organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux (OCASSS) de l’ensemble du Québec est un début, mais cet investissement est nettement insuffisant pour sortir les groupes de leur sous-financement chronique.

Pour la région du Bas-Saint-Laurent seulement, le manque à gagner des 120 organismes œuvrant en santé et services sociaux est estimé à 16,2 M$. Si on tient compte du manque à gagner des groupes des autres secteurs tels que la défense collective des droits, la famille, l’environnement, etc., le rehaussement total et nécessaire pour soutenir adéquatement la mission de l’ensemble des 170 groupes de la région est d’environ 20 M$ de plus par année.

Avec les mesures du présent budget, les organismes communautaires vont continuer de s'appauvrir et ce sont les citoyennes et les citoyens qui en paieront le prix, malheureusement. Alors que la croissance prévue des dépenses en santé et services sociaux s'élève à 4,2% en 2017-2018, l'investissement au PSOC sera seulement de 1,7% cette année.

«Pourquoi ne méritons-nous pas la même hausse que le réseau public?» se demande Émilie Saint-Pierre, coordonnatrice à la TROC du Bas-Saint-Laurent. Pour la TROC du Bas-Saint-Laurent, cela signifie aussi que les groupes auront de la difficulté à répondre aux besoins de la population qui ne cessent de s'accroître avec l'austérité des dernières années. « Les organismes communautaires ne sont pas là pour pallier au désengagement de l’État. Ils constituent une réponse alternative au besoin de la population et aux membres de la communauté qu’ils desservent. Actuellement, les groupes sont à bout de souffle et doivent souvent faire le grand écart afin de joindre les deux bouts. Certains ont recours à des périodes de mises à pied économique, alors que d’autres doivent fonctionner avec des équipes de travail réduites. Avec cette constante et intenable gymnastique avec les chiffres, c’est la mission des groupes et les activités offertes aux membres qui en souffrent » de renchérir madame Saint-Pierre.

En novembre 2016, l’Assemblée nationale a adopté unanimement une motion reconnaissant l’importance des organismes communautaires pour le tissu social québécois et le besoin de les financer adéquatement. Les 80 M$ proposés sur cinq ans au PSOC sont loin de répondre aux demandes d’investissement annuel de 475 M$ de la campagne Engagez-vous pour le communautaire. « L’apport des organismes communautaires autonomes à la société et au développement du Québec ne fait plus aucun doute. La contribution des organismes à l’amélioration de la santé et du bien-être de la population est indéniable, alors qu’attendons-nous pour que cette reconnaissance passe par des investissements significatifs afin de corriger le sous-financement chronique des organismes communautaires? On pourrait très bien prendre une partie des surplus affectés au Fonds des générations, ou encore mettre en place des solutions fiscales et de mesures de contrôle des dépenses qui permettraient de renflouer les coffres de l’État de 10 MM$ par année, tout en redistribuant la richesse. Le Québec en aurait les moyens ! » affirme Mme Saint-Pierre.

La TROC du Bas-Saint-Laurent est aussi déçue de l'inaction du gouvernement en matière de lutte à la pauvreté. « Patientez, nous dit le ministre Blais. Mais les personnes en situation de pauvreté n'ont pas ce luxe», déplore Mme Saint-Pierre. Le report du plan d'action en matière de lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale retarde d'autant les sommes nécessaires pour venir en aide aux personnes les plus démunies de notre société.

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