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26 janvier 2017

Un syndicat régional dénonce une grave maltraitance envers les personnes aînées dans le réseau de la santé

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

BAS-SAINT-LAURENT & GASPÉSIE. Au terme de sa tournée au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, le Syndicat des infirmiers, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est du Québec (SIIIEQ-CSQ) s’inquiète de la grave maltraitance organisationnelle qu’il a constatée au sein des établissements de santé.

Le syndicat déplore que le sous-financement et la mauvaise gestion du réseau de la santé de la part du gouvernement provoquent une situation critique dans les CHSLD, comme dans les autres milieux de soins de santé. « Nous avons une mission, prendre soin de notre monde. Les ressources ont diminué et on ne nous donne pas les moyens de le faire. Nous avons recueilli de nombreux témoignages à cet effet, de Gaspé à La Pocatière et avons déposé des plaintes auprès des conseils d’administration des CISSS et au ministre (de la Santé et des Services sociaux) Gaétan Barrette », explique Micheline Barriault, présidente du SIIIEQ- CSQ.

Des conclusions d’enquête attendues

Le syndicat croit qu’il recevra incessamment les conclusions d’une plainte générale, cette fois-ci déposée auprès de la Protectrice du citoyen et de la Vérificatrice générale du Québec en juin 2016 : « L’enquête est en cours, nous savons que de agents enquêtent sur le terrain. Les résultats devraient sortir d’ici début février », précise Mme Barriault.

De son côté, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) Louise Chabot, a salué la politique provinciale mise en place pour contrer la maltraitance envers les aînés, mais affirme que le ratio infirmière, infirmière auxiliaire, patient doit être amélioré pour contrer cette « maltraitance organisationnelle » (NDLR :  Toute situation préjudiciable créée ou tolérée par les procédures d'organisations (privées, publiques ou communautaires) responsables d'offrir des soins ou des services de tous types, qui compromet l'exercice des droits et libertés des personnes, selon le site Web maltraitancedesaines.com)

« Le ministre Gaétan Barrette a reconnu lui-même que le travail des équipes de soins est crucial pour contrer la maltraitance. C'est un pas dans la bonne direction. Maintenant, il doit agir en s'assurant qu'il y ait du personnel en nombre suffisant et en lui offrant des conditions de travail qui lui permette de bien soigner les gens. »

Impacts des coupures sur les services

Le syndicat déplore les conséquences des coupures sur les conditions de travail de ses membres, mais également sur la santé des patients : « Comment peut-on évaluer, en CHSLD, les besoins ou la douleur d'une personne âgée, prendre les moyens nécessaires pour prévenir les chutes et les plaies ou soutenir les familles des patients aux soins palliatifs, lorsqu'on est la seule infirmière pour s'occuper de 75 à 100 personnes âgées ou la seule infirmière auxiliaire pour 30 aînés ? », questionne Micheline Barriault.

Mme Barriault affirme que les coupures de 19 M$ au Bas-Saint-Laurent et 21 M$ en Gaspésie depuis la mise en place des CISSS devaient être compensées par des réinvestissements de la part du Ministère de la Santé et des Services sociaux : «  Nous n’avons pas vu ces réinvestissements. Un tiers des besoins des aînés ne sont pas couverts et il n’y a pas eu d’ajout au niveau du maintien des soins à domicile. »

Matane et la Gaspésie

Au CISSS de la Gaspésie, le SIIIEQ met en lumière davantage de problématiques : « Les coupures de 21 M$ du ministère ont été faites d’un coup, en quelques mois seulement. Les conséquences sont plus visibles à court terme. »

Des problématiques entourant une surcharge de travail et des abolitions de postes avaient été soulevées au CHSLD de Matane en novembre 2016 par la CSN, représentant des préposés aux bénéficiaires de ce milieu de vie. « Les coupures ont des impacts sur tout le monde, donc sur le travail de nos membres. Si on manque de préposés aux bénéficiaires, le travail se répercute sur les infirmières auxiliaires et sur les infirmières. À Matane, il y a une infirmière pour les quarts de soir et de nuit, pour 95 lits », déplore Mme Barriault.

Le SIIIEQ-CSQ représente 1410 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes répartis sur le territoire du Bas-Saint-Laurent et Gaspésie. Il est affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

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