Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Société

Retour

17 mai 2017

Au sol comme au ciel, Rimouski déploie les couleurs de l’arc-en-ciel

En plus des 11 traverses piétonnières aux couleurs de l’arc-en-ciel peintes à trois intersections de Rimouski, la Ville a hissé les couleurs du drapeau arc-en-ciel aujourd’hui, afin de souligner la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

Si l’initiative prise par le Service des loisirs et de la culture de la Ville de Rimouski n’a pas manqué de faire jaser, la Ville a également traditionnellement hissé le drapeau de la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle et transgenre aujourd’hui. « On a beaucoup entendu parler de la mise en place des traverses piétonnières aux couleurs de l’arc-en-ciel, nous en sommes fiers. Rimouski se démarque pour être la première ville au Québec avec ces traverses. On fait un pas de plus pour démontrer qu’on est ouvert à la diversité. C’est une journée importante pour sensibiliser la population à la diversité », d’exprimer Marc Parent, maire de Rimouski.

Les traverses multicolores sont situées aux trois intersections suivantes : avenue Cathédrale et rue de l’Évêché, avenue Saint-Louis et rue Saint-Germain Est et avenue Belzile et rue Saint-Germain Est.

Isabelle Plamondon, agente LGBT+ et de lutte à l’homophobie à MAINS Bas-Saint-Laurent, l’organisme qui offre le drapeau à la Ville de Rimouski, affirme pour sa part que l’initiative des traverses piétonnières multicolores est un beau geste qui signifie l’inclusion de la communauté LGBT à Rimouski : « Quand on traverse la rue, on regarde à terre, le drapeau est là une journée, la traverse va être là plus longtemps. J’aimerais qu’ils en mettent partout. Ce n’est pas rien, c’est une première au Québec. C’est un coup de pouce à la communauté mais aussi à tous les gens qui font partie des efforts collectifs pour ouvrir la porte au dévoilement de son orientation sexuelle et de son identité de genre. »

Pour Guillaume Perrier, membre de l’association ID-est de l’Université du Québec à Rimouski, ce geste symbolise aussi les luttes qui ont été faites dans le passé : « Ça soulève aussi tout ce qu’il reste à faire. Je pense qu’il va falloir beaucoup plus que des traverses pour piétons pour ébranler un tant soit peu l’hétéro sexisme et le sexisme envers les personnes trans. C’est un petit pas, et c’est une très belle initiative. »

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

La Journée internationale contre l'homophobie et de la transphobie a pour but de promouvoir des actions de sensibilisation et de prévention afin de lutter contre l'homophobie et la transphobie.

Un changement est en train de se produire

Mme Plamondon explique que son association a constaté de plus en plus d’ouverture dans la région, soulignant que les personnes LGBT reviennent maintenant des grands centres, comme Montréal ou Québec, pour s’installer à Rimouski, constatant que c’est devenu plus facilitant pour eux : « Les associations étudiantes et MAINS BSL sont présents auprès des jeunes, des écoles, universités, Cégeps. Le personnel enseignant nous invite et on peut jaser avec les jeunes, qui sont ouverts à la diversité. »

Elle indique qu’un changement est en train de se produire dans cette génération : « On voit vraiment ce changement auprès des jeunes. Ils ramènent l’information dans leurs familles. Ça permet de sécuriser les parents, ils savent que leurs enfants ont du soutien dans la communauté si jamais ils avaient à faire un dévoilement de leur orientation ou identité. »

Par mois, trois à quatre personnes en cheminement d’identité de genre contactent MAINS BSL et deux à trois personnes de la communauté lesbienne, gay et bisexuelle viennent y chercher un soutien moral et psychologique.

En ce moment, MAINS est présent au secondaire, au Cégep et à l’université : « On a fait une apparition dans une école du primaire jusqu’au secondaire, c’est extrêmement important. Il y a encore de l’intimidation mais nos efforts sont concertés avec les intervenants sociaux, travailleurs de rue et autres intervenants. C’est tolérance zéro au niveau de l’intimidation », précise Mme Plamondon.

De l’intimidation, l’auteur et blogueur Steve H. Rattie en a connu durant sa jeunesse à Cloridorme, en Gaspésie. Aujourd’hui, à Rimouski depuis 10 ans et marié à son conjoint depuis quatre ans, il se dit épanoui : « On a choisi de se marier à Rimouski. L’homophobie, pour moi, n’est pas inexistante mais ça n’est pas une urgence dans ma vie, j’ai tassé ça prodigieusement. Ici, je peux faire des affaires, j’ai une vie artistique épanouissante. Je me sens épanoui. »

M. Rattie se réjouit également de l’initiative originale de la Ville de Rimouski : « Je trouve ça super, cette initiative prouve qu’il a une certaine santé sociale à Rimouski. Je suis très fier d’être Rimouskois. Je me rends compter que les mœurs changent. Moi-même, pour avoir donné des conférences je suis agréablement surpris à chaque fois. Les gens sont très ouverts. En ce qui me concerne, se montrer en exemple n’est pas surfait, quand on a quelque chose à apporter à la société, je trouve que c’est de bon goût de le faire.»

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Steve H Rattie

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média