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17 juin 2017

Le domicile de la victime, premier lieu de violence sexuelle

TÉMOIGNAGES. Les agressions et le harcèlement sexuel subies par les femmes locataires ou chambreuses dans leur milieu de vie sont un problème social grave, aux multiples ramifications.

C'est ce que démontre une exposition itinérante, le Musée éphémère sur les violences sexuelles vécues par les femmes locataires et chambreuses, présentée aujourd'hui à Rimouski, au parc de la gare, jusqu'à 17 h. Cette dernière est une des quatre villes visitées par le Centre d'éducation et d'action des femmes (CEAF), qui a récolté 120 témoignages en trois ans.

©Photo TC Media - Pierre Michaud

Ces femmes ont vécu du voyeurisme, de l'exhibitionnisme, des avances et des agressions, de la part d'un propriétaire, d'un concierge ou d'un co-chambreur.  « Ces gestes sont particulièrement envahissants puisqu'ils créent un climat d'humiliation, d'isolement et d'insécurité qui brise leur lien de confiance avec leur milieu de vie. Par peur, par honte ou par crainte de voir la situation s'aggraver, la plupart de ces femmes gardent le silence », indique Julie Leblanc, du CEAF.

©Photo TC Media - Pierre Michaud

La fameuse douche exposée raconte une bien triste histoire.

Enfer

©Photo TC Media - Pierre Michaud

Julie Leblanc et Pascale Parent, en point de presse.

Parmi les articles exposés, une douche, qui représente les nombreuses femmes ayant témoigné que les premiers gestes déplacés se sont produits quand elle était sous la douche, comme celle Florence, 19 ans. « C'est une réalité révoltante. Nous voulons sensibiliser toutes les parties mais aussi et surtout tendre la main aux femmes locataires et chambreuses de Rimouski susceptibles de vivre l'enfer des violences et du harcèlement sexuels, afin qu'elles puissent briser le silence et chercher de l'aide au moment où elles le jugeront opportun », poursuit Marie-Ève Desroches, du Comité femmes et logement.

Des femmes ont révélées avoir été invitées à payer leur loyer en sexe. « Mon proprio me harcelait. Au début, c'était plus « soft ». Devant mon refus, le ton a monté. Un jour, je suis rentrée tard. Il avait gardé les lumières éteintes. Il était chez moi et il m'a violée. J'ai peur et j'ai honte », confie Line. « Les agressions sexuelles sont surtout réalisées par des gens de l'entourage de la victime. Et on sait que dans huit cas sur 10, le lieu de l'agression est le domicile de la personne agressée », renchérit Pascale Parent, du Centre d'action et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Rimouski. Le Comité logement Rimouski-Neigette et le Centre femmes de Rimouski sont aussi associés à la démarche.

Le CEAF souligne avoir reçu des témoignages de sympathie de propriétaires de logements qui ont aussi offert leur aide pour la campagne de sensibilisation.

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