11 janvier 2017

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Initialement, Manuel Roque entrait en studio pour un processus de recherche, sans penser que ses expériences, son travail, deviendrait « DATA ». « J'avais besoin de me retrouver. Comme j'avais beaucoup dansé pour d'autres chorégraphes, j'avais une sorte de questionnement sur l'identité, je voulais savoir qui je suis comme chorégraphe. Puis, c'est de manière très intuitive que « DATA » est né, je sentais que j'avais quelque chose à partager, » indique Manuel Roque.

Manuel Roque livre une performance dans laquelle il explore chaque articulation, où il aborde le mouvement de façon émouvante sur la musique classique Requiem de Fauré. Seul sur la scène avec une roche métallique, Manuel Roque allie trois pôles : la fluidité de la chorégraphie, du mouvement, la matière très statique que représente la roche, puis le spirituel, l'intouchable, représenté par la puissante œuvre musicale. « La proposition chorégraphique est très fluide, toujours en mouvement, alors nous voulions également avoir quelque chose de plus statique, d'où l'idée de la roche. J'ai voyagé dans le Grand Canyon, puis quand on se retrouve devant ses immenses roches, on a une quantité d'informations phénoménales, ce qui s'harmonise avec Data, qui signifie l'information. Il y une discussion entre le corps malléable, le mouvement, puis le statique, avec cette roche, tous deux ont autant de pouvoir. La musique vient rajouter un troisième pôle, ce qui est impalpable. »

« Pour moi, la danse est une façon de communiquer qui évoque, qui partage, mais chaque personne peut recevoir et comprendre quelque chose de différent, et c'est parfait, je revendique cette façon de partager une expérience. » « Data » peut ainsi être interprété de manière bien personnelle pour les spectateurs, mais le thème de l'identité a toutefois été exploré. « Au-delà de l'interprétation, il y a des thèmes généraux,  ici l'identité. Au départ, j'ai réalisé que j'essayais de repousser tout ce qui me rappelait le travail des autres chorégraphes, j'essayais d'enlever les marques. Puis j'ai réalisé que l'identité est assez intuitive, puis j'ai voulu accepter tout ça, puis le transmettre dans mon art. »

Manuel Roque pousse le questionnement identitaire à la société, à l'identité nationale d'un pays par exemple. « On est constamment contaminé par les gens avec qui on vit, avec qui on évolue, puis on se construit par ça. L'identité est en mouvement, reconditionnée à travers les expériences qu'on traverse. »  Le chorégraphe et interprète partagera avec le public son expérience. « Le moment de représentation doit être précieux. »

En plus de la représentation du 20 janvier, un 5 à 7 est organisé le jeudi 19 janvier dès 17 h en collaboration avec le Musée régional de Rimouski. Manuel Roque et l'artiste visuelle Jaime Angelopoulos discuteront de l'importance du mouvement dans leurs créations.