03 mars 2017

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©Photo gracieuseté

Hugo Bélanger, metteur en scène, s'est attaqué avec brio et respect à l'œuvre de Jules Verne et présente sa version de cette pièce de théâtre, initialement un roman d'aventures. « J'aime réécrire pour mieux retrouver. Au-delà de cette course contre la montre qu'on retrouvait dans le roman, Hugo Bélanger fait voyager un personnage qui va s'ouvrir sur le monde.

« Au départ, je me suis demandé si travailler cette pièce serait intéressante, parce qu'à l'époque du roman, les gens découvraient le monde à travers le roman, mais aujourd'hui les gens voyagent, vont partout. Je me suis donc posé la question suivante : est-ce qu'on connaît vraiment le reste du monde ? Les autres cultures ? »

Hugo Bélanger sort complètement des clichés. Oublier les pyramides, le Taj Mahal ou la Grande Muraille de Chine, le metteur en scène a effectué des recherches pendant un an pour réellement transporter les spectateurs à travers les 27 lieux parcourus.  « On s'est inspiré des traditions théâtrales des pays pour émerveiller le spectateur et le personnage principal, Phileas Fogg. »

Musiques, costumes, plusieurs éléments sont mis en valeur en plus de la course contre la montre. La culture est en avant plan dans cette représentation, que ce soit par la danse, du théâtre de marionnettes, des instruments de différents pays. « On voyage par les tympans, les techniques de jeu, » mentionne M. Bélanger.

Des styles plus connus comme la comédie musicale ou le western américain mais également des éléments nouveaux comme le Kabuki transporteront le spectateur dans des univers complètement différents.

Huit comédiens sont sur scène pour interpréter quelque soixante personnages. « On a répété environ 270 heures, les acteurs changent de costumes sans arrêt. Pour nous, il n'y a pas de rôle secondaire.  On ne prétend pas reproduire parfaitement les théâtres du monde, mais on s'en inspire. On a inventé notre propre théâtre indien, chinois, mais on utilise les codes déjà établis. »

C'est un monde rêvé, imaginaire, que les spectateurs présents pourront découvrir lors de cette représentation, qui porte également un regard sur la vitesse fulgurante à laquelle les êtres humains vivent aujourd'hui. « On est des descendants de  Phileas Fogg. Grâce au personnage, l'être humain a voulu réussir ce tour du monde en 70 jours, puis 40 jours, et pourquoi pas 20 ou encore 15. L'être humain veut toujours aller plus vite, on accélère sans cesse, c'est bien le progrès, mais le point négatif est qu'on va de plus en plus vite dans notre société. On en subit un peu les contrecoups aujourd'hui. »

Hugo Bélanger modifie également la perception de notre propre culture à l'échelle planétaire, alors qu'autrefois on avait la vision d'une culture formidable et supérieure.

La pièce est accessible et s'adresse à un vaste public. Info : 418 724-0800 ou spectart.com