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15 février 2017

La « sextorsion » préoccupe au Bas-Saint-Laurent

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

C'TU ÇA DE L'ABUS ? Le Réseau de la santé lance une campagne de prévention contre le phénomène de la « sextorsion », ou chantage à la webcam au Bas-Saint-Laurent, un phénomène grandissant dont il est difficile de mesurer l’ampleur.

Pour la docteure Dominique Bourassa, médecin-conseil en violence et agression sexuelle au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent, la sextorsion est un fléau, vécu tant pas les jeunes que par les adultes, qui peut causer des dommages importants et permanents. « Un jeune de 18 ans s’est suicidé il y a deux ans, après avoir été victime d’un arnaqueur, il a laissé une lettre de suicide pour expliquer son geste, qui contenait les noms des personnes qui le harcelaient qui auraient menacé de le faire passer pour un pédophile, selon sa lettre. »

La sextorsion désigne toute tentative d'extorsion ou de chantage liée à l'utilisation d'images ou de vidéos à caractère sexuel, images qui peuvent être prises à l'insu de la victime : « Ce chantage peut être fait par un ancien partenaire amoureux, qui exige de nouvelles photos ou vidéos en menaçant de publier sur les réseaux sociaux celles qu’il a déjà. Les victimes peuvent être des hommes ou des femmes, des adolescents ou des adultes, et leur nombre ne cesse de croitre », s’inquiète Mme Bourassa.

Il existe également des fraudeurs, qui vont menacer de publier des images de la victime dans le but d'obtenir de l'argent, ou d'autres vidéos de même nature. « Ces fraudeurs, souvent basés dans des pays étrangers,  vont approcher les victimes via des réseaux sociaux populaires ou des sites de rencontres, avec de faux profil personnels attrayants.  

Prévenir plutôt que guérir

La campagne « C'tu ça de l'abus ? » mise sur la prévention, toutefois Mme Bourassa donne quelques conseils sur quoi faire en cas de sextorsion : « La solution n’est pas simple et passe par la collaboration de tous les acteurs : parents, enseignants, forces policières, pouvoirs publics et organismes sans but lucratif comme le Centre canadien de protection de l’enfance. Il ne faut jamais commettre de gestes intimes ou compromettants sur Internet, même lorsqu’on croit que la conversation est privée, car il n’y a aucun moyen de vérifier l’identité de celui ou celle qui est derrière la webcam. Il ne faut jamais céder à des menaces, ne jamais envoyer d’argent ou autres données bancaires, désactiver tout compte ayant servi à communiquer avec l’expéditeur, contacter la police ou Cyberaide.ca »

Julie Gagné, coordonnatrice locale relations communautaires à la Sûreté du Québec, explique que les services de police possèdent des experts en cybercriminalité, mais que les enquêtes peuvent être très longues et ardues avant de retrouver les personnes à l’origine de sextorsion. « Au poste de police à Rimouski, nous recevons des appels, très souvent anonymes, de gens nous demandant quoi faire lorsqu’une photo d’eux se retrouve sur Internet ou les réseaux sociaux. À ma connaissance, il n’y a pas eu d’accusation porté en la matière pour le moment, même si des enquêtes ont été ouvertes. »

Les jeunes parlent aux jeunes

Des consultations et activités en classe dans tous le Bas-Saint-Laurent ont permis à des jeunes du secondaire, dont ceux de l’École Paul-Hubert, de participer de façon active à cette campagne. « Je trouve que les gens ne sont pas assez sensibilisés, parce que ça arrive pas mal souvent. Ça m’est arrivé, des amis m’en ont parlé. Je me suis fait beaucoup envoyer des photos et demander des photos, notamment par une application de partage de photos et vidéos. C’était quelqu’un qui venait d’un autre pays, je ne savais pas qui c’était, je l’ai bloqué », explique Sarah-Jade, 16 ans.

Elle souligne qu’Internet est très présent dans la vie des jeunes. « On ne prend pas conscience que ça peut détruire des vies. C’est très triste d’en arriver à se suicider à cause Internet. Je pense qu’il a des gens qui peuvent être un peu plus seul qui ont moins d’amis et moins de personnes à qui se confier. Alors quand ils se font approcher, c’est peut-être valorisant pour eux. C’est pour ça que cette campagne est importante. Il y a des gens qui font ça de leur vie, on ne peut pas s’imaginer. »

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Julie Gagné

Sara-Jade, étudiante au Paul-Hubert

Exemples de signalements à Cyberaide.ca

Mme Bourassa présente plusieurs exemples de cas de sextorsion transmis au site internet Cyberaide.ca, un site qui comme son nom l’indique, peut aider les victimes de sextorsion en retirant, entre autres, photos ou vidéos qui circulent sur le Web.

Une fille de 15 ans envoie à son petit ami une photo d’elle en bikini dans une pose sexy. Après leur rupture, le gars la menace de publier la photo sur Internet si elle ne lui envoie pas une autre photo d’elle à caractère sexuel.

Pendant un échange par webcam avec un gars de son âge, une fille de 14 ans dévoile rapidement ses seins. Le gars capte les images et menace aussitôt la fille de les publier sur Facebook et de les partager avec ses amis à moins qu’elle lui envoie d’autres images.

Une fille de 16 ans raconte que son ex-petit ami a publié une vidéo à caractère sexuel d’elle sur Facebook pour se venger d’avoir rompu avec lui. Il offre de la retirer si elle lui envoie une autre vidéo à caractère sexuel.

Commentaires

10 avril 2020

Rita abdulnour

Bonjour Je veux savoir oû et à qui envoyer la plainte de la sextorsion. Merci

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