14 février 2017

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©Photo TC M edia - René Alary

:« Ils cherchaient des preuves. Ils voulaient me mettre hors d’état de nuire », mentionne celui qui dit détenir des informations sur certains ex-collègues qui auraient des choses à se reprocher.

André Thibodeau est blanchi des accusations de gangstérisme, complot et bookmaking qui pesaient contre lui depuis son arrestation en janvier 2015. « Le 15 janvier, ils envoient le l’unité d’intervention tactique (SWAT) à ma résidence, mais ils se rendent compte que ma voiture n’est pas là. Une chance, car le SWAT a l’habitude d’entrer en force et j’ai un enfant autiste qui avait 20 ans à l’époque, qui n’aurait pas compris leurs ordres », dénonce-t-il.

André Thibodeau admet faire des paris sportifs sur divers sites Internet, surtout sur le football de la NFL, mais il dit n’avoir jamais pris de paris. « Quand tu te retrouves en dedans (prison), tu es vraiment de l’autre côté de la clôture. Une chance que j’ai eu l’appui de ma famille et d’une dizaine d’amis qui m’ont toujours cru », indique celui qui a passé 13 jours en prison. « Ce ne fut pas facile à accepter pour mes parents, des gens connus à Rimouski ».

Thibodeau vise notamment l’ex-grand patron des affaires internes du SPVM, Costa Labos, qui a fait l’objet d’une enquête de la SQ en 2016, sans qu’aucune accusation ne soit portée. Il a depuis été muté comme superviseur de la centrale téléphonique 911, ce qui est considéré comme une démotion. « Je suis très satisfait et soulagé par la fin des procédures, mais en même temps, je suis furieux envers ceux qui m’ont amené là », a-t-il commenté lorsque rencontré samedi à Rimouski. « Plusieurs policiers ont menti. Toutes les options sont envisagées par mon avocat. J’avais une réputation sans tâche, même auprès de la SQ et de la GRC avec qui j’ai collaboré dans certaines enquêtes ».

Divulgation de preuve

André Thibodeau revenait en Cour, le 2 février dernier au palais de justice de Montréal. Son avocat devait alors demander que des paquets scellés contenant la preuve soient ouverts, mais la poursuite a plutôt demandé le retrait des accusations au juge de la Cour supérieure Marc David.

« Nous avons déposé une requête pour une divulgation supplémentaire de la preuve, notamment pour obtenir le calepin personnel de M. Thibodeau contenant beaucoup de renseignements. Au lieu de débattre de cette demande, la Couronne a décidé de déposer un nolle prosequi, soit un arrêt du processus judiciaire », indique l’avocat de la Défense, Me Jeffrey Boro.

La Couronne a décidé de mettre fin au processus judiciaire à l’endroit de Thibodeau et du présumé chef du réseau de paris sportifs, Natalino Paccione, à la condition que tout ce qui avait été saisi auprès des deux accusés dans le cadre de l'enquête soit confisqué, dont le mystérieux calepin noir appartenant à André Thibodeau.

Lors de notre appel au greffe du secteur criminel du palais de justice de Montréal, nous n’avons pas pu obtenir de détails sur les délibérés de la semaine dernière car les deux dossiers impliquant André Thibodeau sont bloqués, sans qu’on puisse en connaître la raison.