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23 mai 2017

Huit témoins de la Couronne entendus au procès de Richard Guay accusé de fraude

©Photo TC Media - Alexandre D'Astous

Le procès de l’avocat et ex-président de la Coopérative des consommateurs de Rimouski, Me Richard Guay, accusé de fraude a débuté ce matin au palais de justice par l’audition de huit des 15 témoins du ministère public.

Avant de commencer à faire entendre ses témoins, la procureure de la Couronne, Me Martine Savard, a précisé que les accusations se rapportent à quatre facettes : la participation de l’accusé à la mise en place d’un stratagème frauduleux du programme coopoints, le détournement de ristournes payées à la Coop par des fournisseurs, le paiement d’un salaire à un entraînement de hockey placé sur le «payroll» de la Coop et le fait que le directeur général, Normand Dagenais recevait un salaire en même temps que des prestations d’assurance, avec l’accord de Richard Guay.

La Couronne devait faire entendre 14 témoins, mais Me Savard a informé la Cour qu’elle allait ajouter Normand Dagenais à sa liste de témoins à la suite de points soulevés par l’avocat de la Défense, Me Yves Desaulniers, en contre-interrogatoire qui laissent croire que Normand Dagenais prenait toutes les décisions, sans en informer dans le détail les membres du conseil d’administration.

Le directeur de la sécurité de Sobey’s, Fernand Keays, a été le premier à témoigner. C’est lui qui a mené l’enquête civile sur la gestion de la Coopérative. Il a expliqué avoir épluché plusieurs boîtes de documents et s’être notamment attardé sur des relevés de paie au nom de Jean-François Brunelle (un entraîneur de hockey) ainsi que sur des relevés de coopoints du compte de Bertrand Potvin où des entrées manuelles de montants importants avaient été effectuées. Il a aussi remarqué des chèques de remboursements de la compagnie d’assurance à l’ordre de Normand Dagenais alors que ce dernier était toujours payé par la Coop. En contre-interrogatoire, M. Keays a confirmé à Me Desaulniers que le compte de Coopoints de Richard Guay ne contenait pas d’anomalie.

Le directeur de la prévention des pertes chez Sobey’s, Steven Fortier, raconte avoir eu le mandat d’aller vérifier les chiffres de la Coop qui devait de l’argent à Sobey’s. « Nous avons eu accès à tous les documents, dont les procès-verbaux», dit-il.

La commis comptable Jacinthe Imbeault a été affectée à la paie de 2003 à 2008. Elle explique que les employés « punchaient » et qu’elle rentrait les heures des employés, sauf un, Jean-François Brunelle qui ne fournissait pas de carte de temps. « Je devais remettre le bordereau directement à M. Dagenais. C’est lui qui me disait le nombre d’heures à rentrer». En contre-interrogatoire, Mme Imbeault mentionne que Normand Dagenais en menait large, qu’il n’y avait pas de place à la discussion et qu’il fallait faire ce qu’il demandait.

Administrateur de la Coop de 1993 à 2011, Alexior Chapados a expliqué le fonctionnement des séances du conseil d’administration. « Pour les commandites, on ne sait pas la façon dont il (Normand Dagenais) en disposait. On ne discutait pas des ristournes non plus. Le président parlait occasionnellement, mais c’est surtout le directeur qui parlait». Me Desaulniers a fait admettre à M. Chapados que le chiffre d’affaires de la Coop était passé de 20 M$ à 70 M$ sous l’égide de M. Dagenais, entre 1993 et 2011. Le témoin mentionne que Normand Dagenais avait une personnalité forte. Il précise que les états financiers étaient fournis par Sobey’s et que le conseil les adoptait en prenant pour acquis que Sobey’s était au courant de tout. « Les commandites, c’est Normand Dagenais qui décidait de ça», dit-il.

Maryse Isabel était responsable de la comptabilité de 2007 à 2011. Elle a expliqué qu’elle déposait les ristournes dans un compte réservé pour cela, sauf à l’occasion où Normand Dagenais lui demandait de changer les chèques en argent. Elle admet aussi que son supérieur lui a demandé d’entrer des montants dans les comptes coopoints de certains clients. Elle dit qu’elle a versé quand même le salaire de Normand Dagenais pendant son invalidité en accord avec le conseil d’administration, selon ce que lui avait dit M. Dagenais.

Deux autres administrateurs, Diane Gagné et René-Jean Banville ont témoigné en fin d’avant-midi sur le fonctionnement des conseils d’administration. Les deux signalent que Normand Dagenais animait les rencontres et qu’il avait la confiance des administrateurs. Selon Me Desaulniers, Normand Dagenais était tellement indispensable que lors de son invalidité, il n’y a pas eu de séance du conseil en janvier et février 2011.

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