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11 octobre 2017

Trente ans au chevet des personnes en fin de vie

©Photo TC Media - Sonia Lévesque

ACCOMPAGNEMENT. La docteure Julie Samson travaille en soins palliatifs depuis une trentaine d'années à l'hôpital de Mont-Joli.

« Ce sont les soins palliatifs qui m'ont amenée en médecine, dit-elle. Ma meilleure amie a eu un cancer quand on était au début du secondaire, elle avait 14 ans, et elle a été malade longtemps avant de décéder des années plus tard.  Rendue au Cégep, je voulais étudier en biochimie, faire mon doctorat pour participer à des recherches sur le cancer. Finalement, le conseiller en orientation m'a dit : '' si tu as ton doctorat en médecine, ce sera plus facile d'obtenir des bourses de recherche. J'ai été accepté en médecine, et j'ai réalisé que la recherche ce n'était pas pour moi, je voulais m'occuper des gens » souligne la docteure Samson en marge d'une conférence donnée dans le cadre de la semaine des droits des usagers, le 29 septembre.

Il faut aussi être humble, on ne peut pas promettre de soulager à 100 %. -Docteure Julie Samson

Avec le vieillissement de la population, des gens craignent que les ressources en soins palliatifs soient éventuellement insuffisantes pour répondre à la demande. L'hôpital de Mont-Joli, un des premiers établissements au Québec à avoir développé cette approche, compte trois lits de soins palliatifs et la Maison Marie-Élisabeth de Rimouski, sept.

« Les gens veulent vivre le plus longtemps et mourir à domicile, mais ils ne veulent pas souffrir à domicile. C'est comme un accouchement, ça peut se faire à domicile, ça  peut se faire dans la douceur et sans complications, mais il y a des situations qui peuvent être très complexes. Ça peut devenir pénible pour les familles de gérer cela. Oui il faut de la famille, parce que les services de santé ne peuvent pas être là 24 heures sur 24, mais quand ça devient trop difficile, il faut pouvoir compter sur des ressources plus adaptées » observe la docteure Samson.

Oui à l'aide médicale à mourir mais pas jusqu'à l'administrer

Depuis bientôt un an, les médecins peuvent administrer l'aide médicale à mourir aux personnes en fin de vie qui en font la demande et qui sont admissibles à la recevoir, selon des critères encadrés par la loi.

Entre autres critères, deux médecins doivent donner leur aval. Julie Samson a été ce deuxième médecin qui confirme l'admissibilité d'une personne à recevoir l'aide médicale à mourir, mais elle ne donnera pas le cocktail (trois injections) qui mettra un terme à la vie du patient.

« C'est contre mes valeurs. Pour moi les soins palliatifs, c'est qu'on n'avance pas la mort et on ne la retarde pas. Il faut soulager » dit-elle tout en reconnaissant du même souffle : « Il faut aussi être humble, on ne peut pas promettre de soulager à 100 %. »

Cela dit, elle comprend très bien le choix des patients qui réclament ce coup de pouce vers la fin des souffrances. « Qui je suis moi pour juger de la douleur d'une autre personne. J'ai été le deuxième médecin qui a dit : '' oui cette personne correspond aux critères. ''  Rien ne me dit qu'un jour, je ne le demanderai pas moi-même » souligne la docteure Samson.

De décembre à juin dernier, 18 personnes au Bas-Saint-Laurent ont réclamé l'aide médicale à mourir. Sur ce nombre, 14 l'ont reçue.

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