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14 novembre 2017

L’Union des producteurs agricoles s’inquiète d'un accaparement des terres agricoles par Pangea

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Le premier vice-président de la Fédération de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Pierre Lemieux, déplore que le gouvernement ait investi des fonds dans l’entreprise Pangéa, une société qui selon la Fédération, entraine une financiarisation et un accaparement des terres agricoles dans les régions comme le Bas-Saint-Laurent.

M. Lemieux déplorait la semaine dernière, lors de la 87e assemblée générale annuelle de la Fédération de l'UPA à Rimouski, le fait que le Fonds de solidarité FTQ et la Caisse de dépôt et placement du Québec aient investi 10 M$ chacun dans l’entreprise montréalaise, selon lui : « Ces fonds sont subventionnés par l’État à même les payeurs de taxes. La Caisse de dépôt gère des fonds de retraite, et il y a des gens en région qui ont des fonds de retraite. Les gens des régions veulent garder une dynamique agricole d’occupation de leur territoire. »

Le premier vice-président estime que le gouvernement du Québec devrait plutôt travailler avec les acteurs locaux et avec l’UPA pour investir localement en définissant le modèle agricole que les régions veulent se donner. « Ce multimillionnaire du centre-ville de Montréal constitue une concurrence déloyale pour les agriculteurs. On demande que les fonds de la FTQ et la Caisse se retirent de Pangea et qu’on puisse repenser notre stratégie. »

Des terres au Bas-Saint-Laurent

M. Lemieux ajoute que selon ses informations, Pangea a acheté des terres au Saguenay et Lac Saint-Jean, jusqu’à Montmagny, en Estrie et dans la région de Victoriaville et a commencé à en acquérir dans le Kamouraska : « La petite ferme laitière Laplante à St-Germain-de-Kamouraska, voulait prendre un peu d’expansion, car la fédération a donné du quota supplémentaire. Lui voulait avoir une petite terre pour nourrir son troupeau. Pangea est arrivé et a fait une surenchère et ce producteur n’a pas été capable de le compétitionner et d’acheter. C’est loin d’être du développement durable dans une région », explique M. Lemieux.

Pour l’UPA, les terres des producteurs agricoles représentent leurs fonds de pension. « Les personnes non apparentées aux terres n’ont pas la capacité d’acheter une ferme existante. Pangea n’exploite pas les terres. Il crée une société apparente, qui travaille avec lui en partenariat pour faire l’ouvrage. Toutes les terres lui appartiennent, mais la société apparente, elle, possède la machinerie, la main d’œuvre, tout ce qui a des coûts. En agriculture, ce n’est pas la partie opérante qui dégage de gros profits. Les profits de la société apparente sont partagés avec Pangea 50-50, mais les terres lui appartiennent, donc l’appréciation de la valeur des terres est seulement à lui. »

Pierre Lemieux ajoute que le modèle de financiarisation des terres agricoles qui se crée met en péril l’établissement de la relève, la diversité de l’agriculture, le dynamisme et l’économie des régions. « Pangea mise sur la spéculation foncière pour faire augmenter la valeur de ses avoirs. Elle achète des terres à court terme en attendant que les prix montent et qu’une brochette d’acheteurs se présente. »

Québec solidaire inquiet

Le député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois, fait écho aux dénonciations de la Fédération de l'UPA du Bas-Saint-Laurent en matière d'accaparement des terres agricoles par le géant Pangea. Le co-porte-parole de Québec solidaire réitère que les investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec et du Fonds de solidarité FTQ n'ont pas leur place dans une entreprise qui étouffe le développement des régions.

« La relève agricole locale, déjà en difficulté, se fait prendre des terres par un géant montréalais qui a la latitude de spéculer et mettre plus d'argent jusqu'à forcer les agriculteurs locaux à se retirer de la course, explique Gabriel Nadeau-Dubois. Le plus désolant, c'est qu'on nous présente Pangea comme un partenaire pour les producteurs, mais en réalité l'entreprise détruit le modèle agricole familial québécois », d’exprimer M. Nadeau-Dubois.

Le député ajoute que la méthode Pangea mène les terres agricoles à une gestion de moins en moins locale en plus d'être concentrée aux mains de moins de personnes. « Le modèle agricole québécois est déjà en danger par l'accaparement des terres par des sociétés étrangères et voilà maintenant une société québécoise, aidée par le Fonds FTQ et la Caisse, qui intensifie le phénomène et dépossède nos régions. Je me désole de voir l'effritement du monde rural au bénéfice d'une entreprise dont la rentabilité se base sur la spéculation foncière », déclare le porte-parole de Québec solidaire.

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