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18 mars 2017

Une deuxième maison infestée de mérule pleureuse au Bas-Saint-Laurent

©Photo gracieuseté

Alors que le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent s’apprête à détruire trois maisons vides jouxtant le Centre hospitalier de la Mitis, à Mont-Joli, le champignon de la mérule pleureuse a été détecté dans l’une d’elles, portant à deux cas publics de ce « cancer du bâtiment » dans la région avec Saint-Marcellin.

C'est ce qu'affirme Maxime Boivin, qui a dû détruire à regret sa résidence de Saint-Marcellin, infestée par la mérule pleureuse en septembre 2016. M. Boivin, qui a étudié par la force des choses la question de la mérule pendant plusieurs années. Le citoyen et sa famille en ont vu de toutes les couleurs pendant les années durant lesquelles ils se sont battus sans relâche pour faire reconnaitre le champignon toxique comme un sinistre aux yeux du gouvernement et pour faire détruire leur maison de manière sécuritaire.

Aujourd’hui, il se dit inquiet, car selon son analyse des documents publiés dans le Système électronique d’appels d’offres du gouvernement du Québec (SEAOG), il ne semble pas avoir de firmes spécialisées en mérule dans le dossier de Mont-Joli. « Le gouvernement ne demande aucun protocole réel dans les appels d'offres et la compagnie sélectionnée pour la démolition semble avoir de la difficulté à trouver un site d'enfouissement pour la mérule. Donc, on ne sait pas comment ils vont gérer cela.  »

Il explique que sept à huit cas non officiels lui ont été rapportés, entre Rivière-du-Loup et Mont-Saint-Pierre. La mérule s'était déclarée au printemps 2014 dans le sous-sol de sa maison. « C’est le deuxième cas officiel et public. C'est inquiétant », précise-t-il.

Le CISSS BSL a lancé un appel d’offres pour des travaux de construction dans le cadre du réaménagement et de la démolition de trois maisons, sises au 848, 850 et 852 avenue du Sanatorium, à Mont-Joli. Dans les documents relatifs aux appels d’offres, il est spécifié que les trois maisons devront être démolies en vue de la construction d’un stationnement et que ces maisons contiennent de l’amiante. Il est également spécifié que la maison 852 contient de la mérule pleureuse, photos à l’appui. D’autres travaux de réaménagement du 3e étage Nord-Est font partie des devis. Contacté par téléphone, le CISSS n’avait pas encore retourné notre appel au moment d’écrire ces lignes.

Une progression exponentielle

Selon Gino De Champlain, maître en environnement et spécialiste en qualité de l'air intérieur chez Enviro-Option Inc, si le protocole suivi pour la destruction de la maison contenant de la mérule est le même que celui pour l’amiante, ce n’est pas une mauvaise façon de faire. Toutefois, il recommande un contrôle très serré de la démolition : « Le protocole pour l’amiante implique, entre autres, d’arroser où on détruit et l’installation d’un chapiteau en périphérie de la maison. Mais la mérule, ça n’est pas comme l’amiante. Il faut aussi être en mesure de contrôler les spores qui se font déranger lors de la destruction et peuvent s’envoler dans l’air, pendant et après la destruction et il faut dépressuriser le bâtiment. Il faut aussi contrôler que l’entrepreneur qui effectue la destruction passe par les bonnes étapes et dispose des matériaux contaminés de façon sécuritaire.  »

Gino de Champlain est employé depuis 12 ans à la firme Enviro-Option Inc., qui a travaillé en étroite collaboration avec l’entreprise régionale SIMCO qui a procédé à la destruction de la maison de Saint-Marcellin en septembre 2016.

Il affirme qu’aujourd’hui, l’entreprise apporte ses conseils au moins une fois par semaine sur des cas relatifs à la mérule, alors qu’il y a 10 ans, c’était un cas par année : « La progression est exponentielle. Et ce n’est pas parce que les gens en parlent plus. Ce n’est pas un champignon à déclaration obligatoire. Je pense réellement que c’est parce qu’il y en a davantage. »

L’expert explique qu’on ne peut toutefois pas identifier de foyers de propagation, puisque le champignon peut être en dormance pendant des années et attend les conditions propices à son développement : « Nous traitons des cas un peu partout dans la province. Nous sommes en relation avec des Français, qui vivent les mêmes problèmes et la semaine prochaine, nous partons là-bas pour discuter avec eux des meilleures pratiques à suivre. »

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