Un comité citoyen apporte des solutions pour une tarification sociale du transport collectif

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Le Comité amélioration du transport collectif de Rimouski-Neigette (CATRN) souhaite que la Ville analyse sérieusement son étude sur la possible instauration d’une tarification sociale dans le transport collectif à Rimouski, faisant valoir des économies de temps et d’argent à la Ville.

Le comité a apporté des pistes de solution pour l’instauration d’une telle tarification, lundi soir en marge d’une séance du Conseil municipal.

Nous déposons ce soir un document qui prouve que l’on peut implanter la tarification sociale dans un délai court à Rimouski. -Guylaine Bélanger, membre du comité amélioration du transport collectif de Rimouski-Neigette

Trois personnes membres du CATRN ont déposé un document complet de recherches évaluant des exemples et des pistes de solutions pour la tarification sociale : « Nous savons que le Conseil a demandé à la Société des transports de Rimouski (STR) d’évaluer la tarification sociale. Mais on n’est pas obligé de dépenser de l’argent pour cette analyse. Nous déposons ce soir un document qui prouve que l’on peut implanter la tarification sociale dans un délai court à Rimouski », d’affirmer Guylaine Bélanger, membre du CATRN.

Mme Bélanger explique qu’il existe déjà une forme de tarification sociale en place à Rimouski : « Les étudiants et les 65 ans et plus bénéficient d’un tarif réduit à 50 %. Il s’agirait d’instaurer ce même tarif pour les personnes à faible revenu. Cela éviterait aussi de les stigmatiser en permettant une certaine confidentialité. »

Elle ajoute que pour déterminer les critères d’accès à cette tarification, il serait envisageable d’utiliser ceux déjà en place pour le programme Accès loisirs, soit être résident de Rimouski et avoir un revenu annuel sous le seul de faible revenu.

6 210 personnes à faible revenu

Le document de 17 pages, étoffé de plusieurs références et études, présente un état de la situation à Rimouski. On y apprend notamment que 6 210 personnes ont un revenu trop faible pour permettre de combler leurs besoins de base, et que celles-ci réduisent de facto leurs dépenses reliées au transport et à l’alimentation, avant de réduire celles reliées au logement. « Les gens qui vivent sous le seuil de faible revenu à Rimouski se sentent à l’écart. Une tarification sociale peut avoir beaucoup d’impacts positifs pour eux, leur permettant d’avoir une vie plus active, de socialiser, de travailler et participer activement à la société », explique Mme Bélanger.

Une autre membre du comité, Marielle Lecours, a expliqué que la ville de Calgary avait mis en place une telle tarification depuis 10 ans et qu’Ottawa et Gatineau avait fait de même : « Si la Ville emboîte le pas, Rimouski pourrait devenir un modèle pour d’autres villes au Québec, devenir plus attractive. Cela permettrait aussi d’augmenter l’achalandage dans le transport collectif de la Ville. »

Accueil positif

Le maire de Rimouski, Marc Parent, a accueilli le rapport positivement et s’est engagé à le transmettre à la STR en vue de leur analyse : « Je suis heureux qu’ils aient fait ce travail, ils viennent probablement de sauver pas mal de temps et d’efforts à la STR qui va regarder sans l’ombre d’un doute ce qui se fait ailleurs. »

Marc Parent explique que le nouveau conseil d’administration nommera bientôt un nouveau président et qu’un plan d’action triennal englobant plusieurs points, dont la tarification sociale, sera soumis au Conseil dans les plus brefs délais.

Le maire précise que l’analyse de la tarification sociale sera évaluée en fonction de la capacité de payer des utilisateurs : « Peut-être que des personnes qui profitent d’une réduction de tarif ont une grande capacité de payer alors que des personnes dans la trentaine, par exemple une famille monoparentale, ont moins cette capacité de payer. Dans certains cas, il faut se poser la question. »

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