Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Actualités

Retour

16 mars 2018

Trou noir de l’assurance-emploi : trop peu pour le Bas-Saint-Laurent

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Une trentaine de militants du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CSN) ont manifesté ce matin devant les bureaux de Service Canada à Rimouski leur mécontentement envers le gouvernement Trudeau qui selon eux, n’a pas fourni de mesures suffisantes pour palier le trou noir auquel font face les travailleurs saisonniers de la région.

Selon la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CSN), Nancy Legendre, certains travailleurs saisonniers vivront un « trou » dans leurs revenus dès avril : « On est aux portes du trou noir. Nous avons des travailleurs sylvicoles qui n’auront plus de revenus en avril et la saison ne recommence pas avant fin mai, cela fait 5 à 6 semaines sans revenu ! M. Trudeau, en campagne, s’était vanté qu’il s’attaquerait à l’assurance-emploi, il est en train de laisser des gens mourir de faim. »

Pourtant, la CSN avait cru saisir de bons signaux de la part du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Travail Jean-Yves Duclos lors d’une rencontre entre lui et la Coalition pour l’assurance-chômage, dont fait partie la CSN, du Bas-Saint-Laurent en janvier dernier. « Jean-Yves Duclos nous avait dit bien comprendre la réalité de l’industrie saisonnière et par le fait même, les difficultés auxquelles les travailleurs doivent faire face. Il nous avait promis que nos actions serviraient à quelque chose. »

10 M$ dans le budget fédéral

Mme Legendre ajoute que les 10 M$ promis dans le budget du gouvernement fédéral le 27 février en guise de mesure d’urgence pour palier le trou noir dans tout le Canada sont très nettement insuffisants et que les 200 M$ promis pour de la formation dans les années subséquentes sont inadéquats : « Les travailleurs saisonniers ne sont pas loin du marché du travail, ils y travaillent déjà. Le but n’est pas de renvoyer ces gens à l’école mais de régler la période creuse où ils ne travaillent pas. Et on ne sait pas combien le Québec recevra, ni qui devra distribuer ces fonds, ni selon quels critères d'évaluation. On est donc très loin d'avoir un chèque pour les gens dans le besoin.»

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Le député fédéral Guy Caron a pris la parole pendant la manifestation, tout comme le déuté de Rimouski et la présidente de la CSN, Nancy Legendre (à gauche).

Même son de cloche de la part du député de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques, Guy Caron,  qui affirme qu’il faut des mesures immédiates pour palier le problème : « 10 M$, ce n’est rien, ce sont des « peanuts », c’est uniquement pour dire « on a fait quelque chose ». Pour la Côte-Nord seule, il faudrait 13 M$. Quant aux 200 M$ pour la formation, on va former des gens déjà formés ? Ça n’a aucun sens. Les mesures du budget ont été mises en place pour acheter la paix et dire que le gouvernement a réglé le problème. Mais le problème existe encore et de façon aussi importante que quand le projet-pilote permettant cinq semaines de prestations dans des régions à haut taux de chômage a été aboli en 2012 par le gouvernement Conservateur.»

Deux poids, deux mesures

Le député de Rimouski, Harold LeBel, explique que même si le dossier est fédéral, le gouvernement du Québec doit faire quelque chose pour les travailleurs touchés par le trou noir : « Les travailleurs saisonniers qui se retrouvent sans aucun revenu sont des pères, des mères de familles, ils doivent remplir leurs cartes de crédit pour faire face. Avec mon collègue de la Côte-Nord, nous avons rencontré le ministre Blais. On essaye de trouver comment le Québec pourrait compenser, aider cette situation, on ne pourra pas laisser des gens dans revenus comme ça. »

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Une trentaine de militants étaient présents à Rimouski ce matin, devant l'édifice où se trouvent les bureaux de Service Canada.

M. LeBel ajoute que ses débuts dans le militantisme ont été dans les mouvements d’action-chômage : « J’ai toujours trouvé que l’assurance-emploi n’était pas collée aux réalités des régions et là on le voit encore. Quand on pense que les travailleurs du pétrole en Alberta, qui ont vécu les mêmes problématiques, ça bougé très vite et on a trouvé une mesure spécifique pour eux. Les travailleurs de l’Est, on les laisse tomber. Je pense qu’il y a deux poids deux mesures, et souvent le Québec, on n’est pas reconnu dans cette grande fédération-là. »

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média