24 avril 2018

Partager sur les réseaux sociaux

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

La saison vient tout juste de commencer puisque les érables se sont mis à couler vendredi dernier, une saison très tardive pour les 620 producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent et les 22 de la Gaspésie. « On est au début de la saison, et normalement elle commence fin mars. Habituellement, on a 70-75 % de notre saison de fait à pareille date. Là, je suis à environ 15 % de ma saison. Je suis à 0,5 livre l’entaille cette année, l’année passée j’étais à 4,2 livres l’entaille », affirme la présidente, elle-même propriétaire d’une érablière de 12 834 entailles à Saint-Narcisse-de-Rimouski.

La présidente affirme toutefois que si la tendance se maintient, les producteurs devraient être en mesure d’avoir un revenu moyen : « Les deux prochaines semaines, ça nous prend des gelées la nuit, un dégel le jour. Si on a les mêmes tendances météo, on aurait deux semaines de production et on devrait s’en tirer. »

Du jamais vu

Le Bas-Saint-Laurent est la dernière région de production du sirop d’érable du Québec, et le danger est l’ouverture des bourgeons, qui se rapproche à grands pas : « Hier, ils annonçaient 7 degrés à Rimouski, 10 dans le Haut-Pays. Quand on a 16 à 18 dégrés et du gros soleil pendant trois jours, les bourgeons ouvrent, les érables ne coulent plus. Quand ça arrête de geler la nuit, ça coule moins. »

Elle ajoute que cette année est vraiment particulière, du jamais vu depuis des décennies : « Les météorologues disent que ça va être le mois d’avril le plus froid des 40 dernières années. Un producteur de la Matapédia m’a dit que son grand-père avait noté dans ses livres il y a 40 ans qu’il y avait une saison comme celle-là. »

Entreprises en démarrage

Elle ajoute toutefois que cette petite saison sera plus problématique pour les acériculteurs en démarrage, qui ne peuvent pas avoir d’assurance-récolte et qui n’ont pas encore de sirop dans la réserve provinciale : « Ça risque d’être difficile pour eux, et comme conseil d’administration de fédération, il va falloir se pencher là-dessus. Il y en a quelques-uns au Bas-Saint-Laurent. »

Les producteurs qui ne sont pas en démarrage ont normalement tous du sirop dans la réserve, et devraient donc par ricochet tous avoir un revenu correct, selon Mme Laliberté : « Grâce aux inventaires dus au système de contingentement mis en place par la Fédération, si les acheteurs de sirop ne sont pas en mesure de capables de s’approvisionner autant qu’ils veulent, ils vont acheter dans la réserve. Il y a des gens qui dénigrent le contingentement, mais c’est une bonne chose dans les petites saisons comme cette année. »

Ailleurs au Québec

Mme Laliberté affirme que dans toutes les autres régions du QUébec, hormis la Montérégie qui a connu une bonne saison, la moyenne est d’1 à 1,5 livre3entailleet demi de moins que l’an passé. « Au final, on peut espérer avoir provincialement 2,25 à 2,5 livres l’entaille, à condition que nous aussi, au Bas-Saint-Laurent, on réussisse à en faire  fasse du sirop ! Dans notre région en 2017 on avait fait 3,9 livres l’entaille, et la province 3,5.»

Elle précise en effet que le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie constituent le deuxième syndicat de production en termes de volume au Québec. « En Chaudière-Appalache, il y a trois syndicats de 1 000 producteurs par syndicat. Le total de production varie entre 40 et 45 millions de livre. Le nôtre, autour de 28 à 35 millions pour près de 600 producteurs. La plupart des saisons des autres régions se terminera vendredi. »