La fin de la prohibition sourit aux micro-distilleries

La nouvelle règlementation autorisant les micro-distilleries à vendre leur produit sur leur lieu de production réjouit Joël Pelletier, copropriétaire de la distillerie du St.Laurent à Rimouski.

L’association des micro-distilleries du Québec (AMDQ) se réjouit de la mise en place de la mesure après plusieurs années de tractations, tout comme la distillerie Saint-Laurent. « Le Québec était le dernier territoire en Amérique du Nord à ne pas autoriser cette pratique, il s’agissait d’un règlement datant de la prohibition, de 1920. Les brasseurs et industriels du vin, eux, pouvaient organiser des dégustations, il ne restait que nous, les distillateurs. »

M. Pelletier explique qu’il y a deux principaux avantages à cette règlementation : « On peut désormais faire vivre aux clients l’expérience sur place, jusqu’au bout, en offrant la visite complète de la distillerie, avec une dégustation à la fin. La deuxième chose, c’est que pour entrer nos produits à la SAQ, nous devons avoir un produit de volume, tandis qu’ici à la distillerie, on pourra vendre plus de bouteilles en petites quantités, un peu comme les brasseurs qui vendent leurs bières régulières à l’année mais qui en créent pour des occasions. »

Attirer les amateurs de spiritueux

Selon M. Pelletier, la vente sur place permet le contact avec les amateurs de spiritueux et d’attirer à Rimouski une certaine clientèle de touristes amateurs de produits régionaux. Depuis que la réglementation est appliquée, il y a près de deux semaines, M. Pelletier affirme que règne un bon achalandage à la distillerie rimouskoise, qui compte sept employés. « C’est un lien privilégié avec nos visiteurs, qui nous permet de montrer nos alambics, d’expliquer les processus de distillation et de déguster nos produits. »

L’entrepreneur ajoute que dès lors, les quatre distilleries de l’Est du Québec, la distillerie du St.Laurent de Rimouski, Fils du Roy à Rivière-du-Loup, O'Dwyer distillerie gaspésienne de Gaspé, et la Société secrète de Percé, pourraient s’associer en une nouvelle « Route des spiritueux ».

Seule ombre au tableau, la distillerie se doit de vendre ses bouteilles au prix de la SAQ, une situation qui pourrait bien s’améliorer dans le futur, selon M. Pelletier. « Les gains ne sont donc pas pécuniaires, mais c’est un pas en avant. Nous sommes en négociation avec la SAQ, qui serait prête à revoir tout ça. Un scénario envisagé serait que la Société nous redonne un pourcentage de nos ventes faites sur place. »

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