17 octobre 2023

Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca

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©Photo : gracieuseté

L’exposition présente les réalités méconnues des personnes assistées sociales.

L’exposition est née d’une collaboration entre l’Université TÉLUQ, la Chaire de recherche du Canada en éducation aux médias et droits humains et le Collectif pour un Québec sans pauvreté, en partenariat avec la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Elle résume les résultats d’une étude de longue haleine, dont les travaux de recherches ont été réalisés sur près de trois ans et qui portait sur les représentations des programmes d’assistance sociale et des personnes assistées sociales.

Méfiance et intolérance

Les travaux de recherches ont été conduits dans sept régions administratives du Québec. 14 organismes de lutte à la pauvreté ont été rencontrés, ainsi que 105 personnes assistées sociales. Un corpus extrait d’une banque de plus de 1,3 million d’articles publiés sur Internet a été analysé et deux sondages scientifiques ont été effectués auprès de la population québécoise.

« Brièvement, nos études démontrent que de tous les citoyens et les citoyennes du Québec, les bénéficiaires de l’aide sociale, sont parmi les plus discriminés », rapportait la vice-présidente de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, responsable du mandat Charte, Myrlande Pierre.

« Dans un grand sondage mené en 2016, les répondants exprimaient beaucoup de méfiance, sinon de l’intolérance à l’égard des prestataires de l’aide sociale, ce qui laisse croire que la condition sociale constitue un des principaux facteurs susceptibles de faire l’objet de discrimination aujourd’hui au Québec », ajoute madame Pierre.

Poser un regard « juste, éclairé et digne » sur les personnes assistées sociales

Outre les résultats de l’étude qui témoignent de la perception des gens face aux personnes assistées sociales, l’exposition met également de l’avant des mises en situation pour permettre de mieux comprendre les réalités de ces personnes.

« Si le scandale de la pauvreté perdure, c’est notamment parce que la réalité des personnes assistées sociales n’engendre souvent qu’un haussement d’épaules, situé quelque part entre l’impuissance, l’incompréhension et le mépris. Pourtant, l’assistance sociale – et j’espère que vous le découvrirez vous-même – est un système de soutien du revenu, dont on devrait se gonfler d’orgueil, dont on devrait réclamer, collectivement, l’amélioration. La force des préjugés, elle est là et elle se situe dans le désamour et le désintérêt qu’on porte aux programmes d’assistance sociale et aux personnes assistées sociales. C’est un système qui est pourtant voué à sauver des vies », indique la porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Virginie Larivière.

« La force de cette exposition se trouve aussi dans la reconstruction des préjugés, mais aussi dans la construction d’une meilleure compréhension de ce qu’est le système d’assistance sociale et bien sûr, de ceux qui sont les personnes assistées sociales. On va se le dire, maintenir des centaines de milliers de personnes dans la très grande pauvreté et penser que ces personnes n’ont que ce qu’elles méritent, c’est indigne d’une société riche comme le Québec. Cette exposition a la force de poser un regard juste, éclairé et digne sur les personnes assistées sociales », ajoute madame Larivière.

Rimouski marque quelques points

Lors de l’inauguration de l’exposition, le 17 septembre dernier, le coordonnateur d’Action Populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, a souligné le travail des médias de Rimouski.  

« Il y avait une étude, faite par le chercheur Normand Landry, sur les représentations médiatiques des personnes assistées sociales au Québec. Je tiens à dire un bon mot aux médias rimouskois. Je me suis rendu compte qu’ailleurs au Québec, l’ouverture pour parler des personnes assistées sociales n’est pas aussi grande que celle que nous avons à Rimouski. Je tiens à le souligner, les médias rimouskois nous donnent une belle visibilité et c’est rare qu’on entende de mauvaises choses à propos des personnes assistées sociales dans nos médias. Les préjugées ne sont pas nécessairement véhiculés, alors merci beaucoup. »

Il a cependant rappelé qu’à certains égards, la situation ne va pas pour le mieux à Rimouski, notamment avec la crise du logement qui a poussé des gens dans l’itinérance ou l’absence d’une tarification sociale pour le transport en commun.

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