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18 janvier 2018

Restaurateurs et producteurs agricoles inquiets

Hausse du salaire minimum au Québec

©Archives

L’inquiétude est manifeste dans le milieu de la restauration et chez les producteurs agricoles, face à l’annonce de la hausse du salaire minimum par le gouvernement du Québec.

Attention, disent les restaurateurs!

L'Association des restaurateurs du Québec (ARQ) juge que la hausse annoncée du salaire minimum, qui dépasse de trois fois l'inflation prévue au Québec en 2018, sera une grosse bouchée à prendre pour de nombreux exploitants de restaurant québécois.

« Cette hausse de 75 cents pour le taux régulier et de 35 cents pour celui au pourboire s'ajoutera, entre autres, à celles des taxes municipales et des coûts des denrées alimentaires », observe le vice-président Affaires publiques et gouvernementales de l'ARQ, François Meunier.

« Avec un bénéfice net inférieur à 3 % dans les restaurants avec service aux tables au Québec, il y a des limites à ne pas dépasser en frais d'exploitation sans risquer de fragiliser leur existence et les emplois qui y sont associés », a-t-il ajouté.

« Comme c'est un secret de Polichinelle que le gouvernement souhaite bonifier le nombre de journées de congés payés et de vacances dans le cadre du projet de révision de la Loi sur les normes du travail qu'il déposera bientôt, on s'interroge sur la capacité des employeurs à assumer toutes ces hausses et rentabiliser leur entreprise dans les années à venir », souligne M. Meunier, en rappelant que le Québec est toujours la province ayant les taxes sur la masse salariale les plus élevées au Canada.

L'ARQ se réjouit par ailleurs que le gouvernement garde le cap en assurant d'ici 2020 un écart d'au moins 20 % entre le taux régulier et celui au pourboire. Cette mesure, conjuguée à une modification à la Loi sur les normes du travail réclamée par les restaurateurs pour leur permettre de mettre en place un partage des pourboires dans leur établissement dont pourraient aussi bénéficier les employés de cuisine, serait susceptible de corriger le déséquilibre salarial qui prévaut entre le personnel de salle et celui de la cuisine. Rappelons que près de la moitié des serveurs au Québec font plus de 15 $/heure uniquement en pourboire, ce qui est déjà plus que le salaire minimum régulier annoncé mercredi. 

Lourd impact sur la profitabilité des entreprises agricoles

L'Union des producteurs agricoles (UPA) est préoccupée par la hausse de 6,67 % du salaire minimum annoncée aujourd'hui et plaide en faveur de mesures pour atténuer l'impact sur les entreprises agricoles du Québec, plus particulièrement dans le secteur horticole (maraîcher, pommes, fraises, framboises, légumes de transformation).

« Lutter contre la pauvreté et les inégalités est un objectif noble, mais le salaire minimum n'est pas le seul outil dont dispose le gouvernement du Québec. Dans le secteur horticole, chaque augmentation du salaire minimum a un impact important sur les coûts de production, ce qui affecte la marge bénéficiaire des entreprises agricoles. Dans notre secteur et contrairement à d'autres, ces coûts additionnels peuvent difficilement être transférés au marché », a déclaré le président général de l'UPA, Marcel Groleau, précisant que nos producteurs doivent notamment supporter la compétition du Mexique et des travailleurs illégaux sur les fermes américaines.

Rappelons qu'environ 60 % des employés agricoles (locaux et travailleurs étrangers temporaires) gagnent un salaire avoisinant le salaire minimum. Soulignons aussi que les dépenses de main-d'œuvre, dans le secteur horticole, représentent de 33 % à 54 % des coûts de production.

Dans un environnement commercial hautement compétitif où des aliments importés produits à moindre coût sont omniprésents, la hausse du salaire minimum est souvent absorbée presque entièrement par les entreprises agricoles, ce qui nuit grandement à leur profitabilité et menace leur pérennité.

« Devant les difficultés, voire l'impossibilité de transférer ces coûts aux marchés, le gouvernement du Québec doit travailler avec le secteur agricole, trouver des solutions et soutenir leur adaptation », a conclu M. Groleau.

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