14 mars 2018

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©Photo TC Media - Pierre Michaud

Ils risquent notamment d’être privés de la fameuse poutine et des fameux cheeseburgers du restaurant d’Yvan Lavoie, qui, selon ce dernier, sont « durs à battre d’après ce qu’on me dit! »

Je n’ai pas de relève et j’ai fait un test, en mettant la cantine à vendre, mais sans succès. -Yvan Lavoie, propriétaire

L’entreprise qui génère cinq emplois à temps plein saisonniers existe depuis près de 70 ans, mais son avenir est incertain en raison des travaux de revitalisation du secteur qui seront effectués par la Ville de Rimouski dans les prochains mois, pour rendre la circulation commerciale et la circulation résidentielle plus fluides et plus sécuritaires. On parle d’une cure de jouvence de plusieurs millions$.

Yvan Lavoie devant sa cantine, qu'il opère depuis 42 ans.

« Le terrain n’est pas à moi, il est à la Ville de Rimouski. La nouvelle rue va passer par là. On le loue depuis 42 ans; d’abord du CN, puis de la municipalité de Rimouski-Est et enfin de la Ville de Rimouski depuis la fusion municipale de 2002. Il y a possibilité de prolonger le contrat exceptionnellement l’été prochain, si les travaux ne commencent pas par ce côté-ci. Je discute avec la Ville à ce sujet et j’attends des réponses », mentionne le propriétaire, un cuisinier aguerri.

Poutine et « gros beef »

M. Lavoie a tenté de trouver un autre terrain mais il soutient qu’il n’a pas les ressources pour faire face à l’investissement nécessaire. « Je n’ai pas de relève et j’ai fait un test, en mettant la cantine à vendre, mais sans succès. » Le bail est terminé depuis octobre 2017.

« Je tiens à maintenir en vie et sur notre territoire cette entreprise très populaire et dont l’existence est rattachée à l’histoire de notre district. Je souhaite toujours qu’il bouge, qu’il trouve un autre endroit et je pense qu’on peut l’aider en ce sens. Si la cantine demeurait ouverte une autre saison, on aurait du temps pour trouver une alternative. Je demeure positive », commente la conseillère, Cécilia Michaud.

La vocation du secteur a aussi changé, depuis le temps.

« On va être déçus si ça ferme, c’est certain. La « bouffe » d’Yvan est très bonne. Ma blonde aime beaucoup sa poutine italienne! Moi, c’est « le gros beef » : un hamburger avec deux boulettes, de la salade, du ketchup, de la mayonnaise et des frites », témoigne un résident de longue date de Rimouski-Est, André Amiot.

Une histoire de parenté

©Photo gracieuseté Yvan Lavoie

La cantine originale qui avait commencé ses activités dans les années 1950.

Yvan Lavoie est un Rimouskois pure laine qui a acheté la cantine avec un artisan, entrepreneur et membre d’une autre famille bien connue à Rimouski, André Desjardins. Ils ont acquis la « roulotte » d’un dénommé Gérard David. « Elle datait au moins des années cinquante », indique M. Lavoie, un résident de Sainte-Odile originaire du secteur « Beauséjour ». « André et moi on s’est connus alors que nous étions étudiants au Cégep. On travaillait ensemble à la Cantine Ross du coin Rouleau/Saint-Jean-Baptiste. C’est le père d’André et Johanne, qui était plombier, qui avait entendu dire que la cantine de Rimouski-Est était à vendre. Johanne savait que j’avais une bonne affinité avec André et elle nous avait suggéré de faire équipe pour acheter la cantine de M. David », révèle-t-il.