18 mai 2018

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©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Le directeur des ventes et du développement des affaires chez Tendance EIM (Tendance Impression), Pierre Chassé, croit que l’achat local passe par l’exemplarité : « Les entreprises locales doivent montrer l’exemple, sans pousser le protectionnisme à l’extrême parce qu’on a besoin de développer des affaires ailleurs. Mais à choix égal, on devrait favoriser l’économie locale, même quand c’est un peu plus cher. » Il ajoute que l’achat local permet aussi de poser un geste de développement durable en réduisant l’empreinte écologique des entreprises, tout en encourageant le développement local en donnant du travail à des personnes de la communauté.

La directrice de Toyota Rimouski, Lyne Marcoux, croit dur comme fer que soigner sa clientèle est crucial pour favoriser l’achat local : « Il y a des gens qui choisissent d’acheter à Québec ou Montréal, croyant que c’est moins cher, c’est ancré dans les mentalités même si ce n’est pas la réalité. On essaie de fidéliser nos clients en leur donnant des gracieusetés et du bon service. » Elle croit également en la réciprocité des services entre les entreprises locales : « C’est selon l’expression, « gratte-moi le dos et je te gratte le dos ». Si j’ai besoin d’un service, que ce soit plombier, électricien, je vais d’abord aller voir une entreprise qui achète chez nous, c’est certain. »

L’adjointe à la direction à la librairie L’Alphabet, Céline Bilodeau, explique que pour sa librairie, l’achat local est crucial dans un contexte de concurrence avec de gros joueurs comme Amazon. « Les librairies indépendantes du Québec se sont associées pour mettre en place un site Web qui permet la même chose, il y a environ deux ans, pour favoriser l’achat local. » Même si cela requiert beaucoup de gestion d’inventaire, Mme Bilodeau croit que cette plateforme Web est incontournable, même si l’expérience de proximité avec la clientèle l’est tout autant.

François Hébert, coactionnaire de L’Aubainerie à Rimouski, explique que dans la vente de vêtements, la concurrence est mondiale, par le Web : « Il faut s’ajuster à ça. L’enjeu est de garder notre monde magasiner à Rimouski en étant concurrentiel. On a acheté une compagnie d’importation pour gérer notre propre coffre. On a aussi un site Web depuis trois ans.» Il reconnait être moins touché par l’impact de la mondialisation que d’autres grâce aux marques exclusives propres à la bannière. « On remarque que quand même, les gens aiment toujours venir en magasin, regarder les nouveautés. Ça va bien, mais il faut rester aux aguets, être ingénieux et avoir un bon service. »

La librairie L’Alphabet permet à une vingtaine d’employés de la région d’avoir un emploi, tout comme chez Tendance EIM. L’Aubainerie embauche près 50 personnes, Toyota Rimouski, 35 personnes.