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18 avril 2018

Une infirmière auxiliaire de l'Hôpital sonne l'alarme

©Photo gracieuseté - Martine Tremblay

MONT-JOLI. Une infirmière auxiliaire qui dit parler au nom de ses collègues de l’Hôpital de Mont-Joli, Cindy Fougère, lance un cri du cœur pour alerter la population.

On souhaite une forte opposition à une éventuelle réorganisation physique et des soins au centre hospitalier de La Mitis, qui pourrait être mise en œuvre par le Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSS), d’ici l’été. Celui-ci parle d’éventuels changements qui ne sont pas confirmés, mais envisagés d’ici deux ans. Seize lits seraient fermés et le secteur dévolu à trois chambres de soins palliatifs serait déménagé, pour permettre l’aménagement de bureaux.

Selon ce qu’on en sait, la taille des chambres de soins palliatifs et la qualité des services aux familles seraient affectées par leur déménagement. -Cindy Fougère, infirmière auxiliaire

« Nous avons organisé la pétition qui a été mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale. Nous avons recueilli nos 300 premières signatures dès les premières 24 heures. Cette pétition donnera du poids à notre démarche auprès des instances politiques, mais il faut aussi une grande mobilisation de la population », lance celle qui travaille dans cet établissement depuis 12 ans.

©Photo gracieuseté

Cindy Fougère

Ce sont les bureaux de la Direction de la protection de la jeunesse, situés au centre-ville de Mont-Joli, qui seraient déménagés au « 2 Sud », où se trouvent ces chambres, ainsi que celle des soins de personnes en perte d’autonomie, sur un étage qui présente des caractéristiques particulièrement appréciées.

« En Souffrir »

« Si le CISSS met ses plans à exécution, je n’ai pas de doute que la population et les bénéficiaires vont en souffrir. Au deuxième Sud, les trois chambres de soins palliatifs qui ont été aménagées en partie par la Fondation (ndlr : du Centre santé de La Mitis, donc par la population et des partenaires) sont très importantes. Dans ces chambres, les familles sont à l’aise et peuvent être présentes en grand nombre pour dire adieu à un être cher qui s’en va… Ces chambres sont là depuis 10 ans », rappelle Mme Fougère.

 « On nous assure qu’on va garder des services en déménageant, mais il y a tout ce qu’on perd du « 2 Sud », qui est inestimable. Selon ce qu’on en sait, la taille des chambres de soins palliatifs et la qualité des services aux familles seraient affectées par leur déménagement. De plus, au « 2 Sud », tout le monde profite du grand balcon. Dès que le beau temps arrive, les bénéficiaires peuvent y prendre l’air. On y sert même des collations et on y tient des activités extérieures. Ce serait incroyable de perdre ça au profit de bureaux », ajoute-t-elle.

« On donnerait trop de soins »!

Il y aurait beaucoup de pression sur les employés de l’Hôpital de Mont-Joli. Mme Fougère craignait des représailles de son employeur en nous accordant cette entrevue. « On a commencé à s’attendre et à voir des changements depuis deux ans. Je me souviens avoir alors entendu un gestionnaire nous dire qu’on donnait « trop » de soins à l’Hôpital de Mont-Joli, par rapport à notre vocation... On soignerait trop le monde! Moi aussi, ça m’a fait drôle d’entendre ça! », témoigne Cindy Fougère.

Cette dernière précise enfin que selon ses informations, les services de l’urgence ne sont pas menacés.

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