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15 novembre 2017

À 37 ans, un Priçois retrace son père inconnu

DÉCÉDÉ. À 37 ans, Yannick Michaud, de Price, vient de retrouver la trace de son père, qu’il n’a jamais connu, apprenant que celui-ci s’est donné la mort, à 350 km de chez lui.

Alors qu’il avait 9 ans et qu’il avait été élevé par un homme qu’il prenait pour son père, Yannick Michaud apprenait que son vrai père n’était pas celui qu’il croyait et qu’il était parti sans connaître l’existence de son fils.

Dans la vingtaine, sa mère lui en dévoile un peu plus sur l’histoire de son père : « C’était une histoire d’un soir. Ma mère m’avait dit qu’elle savait seulement son nom, Renaud Lévesque, son surnom, « L’da » et le surnom de son meilleur chum, « Mc Gill ». Elle n’avait jamais eu de nouvelles, il ne savait pas que j’existais. »

M. Michaud n’éprouvant pas le besoin de le connaître à ce moment de sa vie, a commencé à le rechercher en 2015 : « Tout ce que je savais c’est qu’il avait été à Mont-Joli dans les années 1980. J’ai fait une recherche sur une page Facebook de Price, quelqu’un m’a dit qu’il pensait qu’il était décédé dans un accident d’auto. Je l’ai cherché au cimetière de Mont-Joli, sans succès. »

À force de fouiller sur une page Facebook de Mont-Joli, quelqu’un finit par entrer en contact avec M. Michaud : « Il m’a dit qu’il connaissait bien mon père, que « Mc Gill » était son frère. Mc Gill m’a appelé le soir, il ne savait pas que Renaud avait un fils. Mc Gill m’a raconté que mon père était mort en 1982, il s’est enlevé la vie à Québec. »

M. Michaud a ensuite contacté tous les cimetières de Québec : « Un cimetière avait son dossier, ils m’ont aussi donné un nom, celui de Johanne Lévesque, je pensais que c’était sa blonde ou sa sœur. J’ai contacté toutes les Johanne Lévesque que j’ai trouvées sur Facebook, environ 70 ! »

Alors qu’il se rendait à Québec pour passer la journée avec Mc Gill, une des 70 Johanne le contacte : « Elle et m’a dit que Renaud Lévesque était son frère. Elle ne savait pas que son frère préféré avait un fils, elle « capotait » quand je lui ai dit que j’étais son fils, mon père était son frère préféré. »

Depuis, M. Michaud est resté en contact étroit avec Mme Lévesque, qui réside à Rimouski. « Elle m’a tout raconté. Il a eu six frères et sœurs, beaucoup sont décédés. Elle a 62 ans, mon père aurait eu 63 ans cette année. »

Un héritage posthume

Avec Mc Gill à Québec, M. Michaud est allé récupérer l’urne qui contenait les cendres de son père : « Je voulais le ramener dans son coin de pays. Puis des gens m’ont envoyé des photos, trois femmes qui l’avaient connu m’ont envoyé des photos »

Sa tante lui a remis la chaîne qu’il portait autour du cou lorsqu’il s’est suicidé, des photos, le violon qui appartenait à son grand-père, décédé en 2000, lui aussi dans les environs : « Tous ces gens-là étaient proches de moi, mais je ne le savais pas. Aujourd’hui je suis plus proche de ma tante que de ma propre famille. »

Aujourd’hui, avec sa femme à Sainte-Angèle, M. Michaud a cinq enfants, de 8, 7, 6, 5, et 2 ans : « On en a eu deux chacun avant, puis un ensemble. Mon père aurait eu trois petits-enfants. »

Tel père tel fils

Sans vivre ensemble, et selon les témoignages de ceux qui l’ont connu, M. Michaud et son père ont vécu des vies similaires, raconte-t-il : « On allait rester un peu partout au Québec, sur le pouce, j’ai connu des problèmes, lui aussi, quand son chum me le décrivait j’avais l’impression qu’il me décrivait. Je me suis replacé vers 29 ans quand j’ai eu mes enfants. Il s’est suicidé à 28 ans, j’avais deux ans et deux semaines. Son chum dit que c’est sûr qu’il n’aurait pas fait ça s’il avait su. Il n’avait pas eu d’enfants. J’ai connu le même rejet que mon père a connu, sa mère l’a abandonné aussi. On avait peut-être ça dans les gènes, l’abandon. Ma mère s’est mariée avec un autre et elle est partie en Algérie. Elle a coupé les ponts », raconte Yanick Michaud.

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