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16 mars 2018

Une maison essentielle pour les greffés de la région

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Le Rimouskois Yves Morissette, en attente d’une greffe de foie, est devenu l’ambassadeur régional de la Maison des greffés située à Montréal, un établissement qui lui permet d’aller suivre ses multiples examens à Montréal à moindre coût.

M. Morissette a 64 ans. Son foie doit être remplacé, mais il ne se situe pas dans des valeurs assez élevées pour lui permettre de subir l’opération dans l’immédiat. Il doit quand même se rendre à la Maison plusieurs fois par année pour des examens, suivis et bilans : « C’est certain que si je devais payer l’hôtel, je n’aurais pas les moyens. Mon suivi se fait aux quatre mois, je passe au minimum deux jours à Montréal pour les examens. »

Les greffes de foie et de poumons se font à Montréal exclusivement, comme le précise la directrice de la Maison des greffés, Micheline Cyr Asselin. « Il faut passer de deux à trois mois à l’hôpital pour la greffe, puis de deux à trois mois de convalescence. Il en coûte 25 $ par jour à la Maison des greffés, avec les repas fournis. Si je devais passer ce temps à l’hôtel, il m’en coûterait plusieurs milliers de dollars pour 90 jours, à 100 $ ou 120 $ la nuit. La Maison des greffés est une bonne chose, ils nous aident aussi à nous remettre en forme », ajoute le Rimouskois.

La maison de 28 chambres en occupation double permet également à la famille des greffés de les accompagner. « C’est aussi 25 $ pour l’accompagnateur. Ma conjointe, jusqu’à son décès, m’accompagnait. »

La seule en Amérique du Nord

Micheline Cyr Asselin, fille de Lina Cyr, qui a fondé la Maison en 1994, explique que c’est la première fois qu’elle se lance dans une telle campagne de visibilité. « Les bénéficiaires principaux de la Maison sont les gens des régions qui ont besoin d’une greffe. Nous voulons avant tout expliquer aux gens que nous existons. Dans les 10 dernières années, nous avons reçu 1 020 personnes du Bas-Saint-Laurent, seulement du 1er avril 2017 au 28 février 2018, 77 Bas-Laurentiens y ont été hébergés.  On refuse environ 200 personnes par année, sur près de 2 000
»

Depuis son ouverture il y a 24 ans, un peu plus de 25 000 greffés et accompagnateurs venus de toutes les régions du Québec : « Cela a pris huit ans avant qu’on ait du financement du ministère, on a fonctionné par dons et collectes de fonds. Et enfin, on a été reconnus ressource nationale d’hébergement. On leur fait économiser beaucoup de sous, ça libère des lits d’hôpital. En milieu hospitalier, il en coûte 2 100 $ pour un patient pour une journée. »

Besoin de fonds

Mme Cyr Asselin explique que la maison fonctionne avec un budget de 1 M$, financé à 60 % par le ministère de la Santé et des Services sociaux et à hauteur de 15 % par les revenus des résidents. « Il nous faut aller chercher le 25 % restant dans la communauté par des collectes de fonds. Nous avons déjà le défi vélo Montréal-Québec qui rapporte près de 150 000 $. Il reste donc près de 250 000 $ à aller chercher pour continuer à donner ce service aux gens. On est une équipe réduite de 15 pour couvrir 168 heures par semaine. »

M. Morissette est en train de planifier un souper de crabe-bénéfice prochainement afin de sensibiliser la population de la région à l’utilité de la Maison et pour trouver des fonds nécessaires à la poursuite de sa mission. « On aimerait aller chercher 100 000 $ pour cette campagne, dans toutes les régions. »

La directrice est allée à la rencontre du maire de Rimouski cette semaine, accompagnée de M. Morissette, dans une tournée de sensibilisation des élus des régions à la cause défendue par la Maison des greffés. « Il ne connaissait pas la maison, je lui ai expliqué notre mission, il s’est montré très ouvert à nous aider dans la logistique de l’événement. »

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