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08 avril 2018

Une dernière descente, 49 ans plus tard

Témoignage

©Photo TC Media - Pierre Michaud

VAL-NEIGETTE. Je n’ai pas l’habitude de dévoiler mes états d’âme, comme journaliste, mais là, on parle d’un morceau important de ma vie.

Ayant commencé le ski à sept ans, avec ma sœur, Hélène, et mes parents, Marie Nadeau et Dominique Michaud, je sais de quoi je parle quand on rappelle la vocation familiale de Val-Neigette, qui a probablement fermé définitivement ses portes après près de 60 ans d’existence cet après-midi.

J’ai connu l’époque du « câble » de la pente école, un gros morceau de corde, remontée mécanique artisanale fonctionnant à l’essence diesel, qui était situé en face de la « grosse montagne », l’autre bord de la rue.

Dès la fin des années 1960, une part très importante de la population rimouskoise se donnait rendez-vous à Val-Neigette. Il y avait de la vie, pas à peu près. Mes amis Gilles April, André Emond et Dany Ward furent des partenaires de skis réguliers. Certains en ski de compétition, d’autres en ski acrobatique. Pour eux aussi et leurs familles, la question ne se posait pas sur ce qu’on ferait de l’hiver… à moins d’avoir un conflit entre le hockey et le ski. Ce qui a torturé bien des petits gars comme moi. Je me souviens d’une fin de semaine intense où j’ai participé à une compétition de la Ligue Nancy-Greene, tout en disputant un tournoi de hockey à Saint-Valérien avec mon équipe pee-wee.

Sandwiches et balcon

Au printemps, le balcon du « bar » donnant sur la montagne était toujours plein. Les gens sortaient prendre du soleil. Parfois au sommet aussi. En arrivant à la station, nos parents nous donnaient nos boîtes à sandwiches ou de l’argent pour le lunch du midi et on était libres pour la journée. Pour retrouver nos parents à la fin de celle-ci, rien de plus facile : s’agissait de monter le grand escalier en arrière du foyer qui menait au bar où les enfants étaient souvent tolérés.

Aujourd’hui, j’ai essuyé quelques larmes avant de prendre la bonne vieille piste #1 pour une dernière fois. C’est comme si j’avais perdu une partie importante de mon enfance. J’ai revu mes amis, mes premières craintes, mes plus belles réussites de skieur, mes pistes favorites, les mauvais coups qu’on faisait (pas graves quand même…) et nos jeunes exploits, réalisé que c’est une bien montagne faite pour le ski.

J’ai vu aussi les fantômes de Bernard Gonnet, Joseph Bérubé, Rémi Larose et Gérald Lévesque. J'ai aussi eu une pensée pour Pierre Harvey qui y pratiquait le ski de fond et à qui on avait rendu un immense hommage.

En quittant les lieux, je l’ai regardée une dernière fois dans le rétroviseur de ma voiture pour lui dire…merci Val-Neigette!

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