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22 janvier 2017

Vers la création d’une monnaie locale complémentaire à Rimouski

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Un groupe de réflexion d’une dizaine de personnes réfléchit à la création d’une monnaie locale complémentaire à Rimouski.

Le groupe de 11 personnes s’est réuni début janvier pour discuter de la possibilité d’implantation d’une monnaie locale complémentaire (MLC). « On a senti une envie commune de mettre en place quelque chose. Rimouski semble être une ville dans laquelle ça a du sens. Il a été question aussi de région. Toutefois, nous sommes aux balbutiements de la réflexion », explique Jérémy Tordjman, boulanger à la boulangerie Citron Confit de Rimouski qui adhère au projet, et membre du groupe de réflexion.

Pourquoi une monnaie locale ?

Plusieurs raisons motivent ces personnes à bûcher sur le sujet, leur but n’étant pas de remplacer la monnaie régulière. « Un des objectifs est de conserver l’économie localement, faire un rapprochement entre le producteur et le consommateur sans passer dans un cadre plus global et mondialisé d’un gros centre de transition », explique M. Tordjman.

« S’il y a un circuit plus court, cela favorise une économie plus riche parce que l’argent reste dans la région et ne s’évade pas dans des compagnies qui n’ont pas d’intérêt local. Quand on  achète local, il y a plus d’argent qui reste dans la région qu’il ne la quitte », ajoute Annie Cayouette, membre du groupe. Elle précise que les commerçants qui adhèrent à ce principe doivent correspondre à une charte de valeur. « Cela permet de réorienter la consommation vers un label un peu plus éthique, un peu comme une certification équitable. »

Au cœur de la réflexion se trouve aussi une démarche militante citoyenne forte : « C’est le citoyen qui reprend la main sur sa vie. En reprenant en main un des outils clés de notre mode de vie, la monnaie, c’est dire qu’on est acteur de notre moyen d’échange et beaucoup moins des banques. De mon point de vue, les banques et les multinationales n’ont pas les intérêts publics en priorité, mais plutôt des intérêts particuliers, il y a quelque chose qui ne va pas là-dedans », affirme M. Tordjman.

Apprendre à faire autrement

Pour Annie Cayouette, cela permet aussi de mieux comprendre la notion de dépense et où va l’argent dépensé. « Le principe est d’arriver à l’autonomie. La notion d’économie peut être difficile à comprendre, mais quand on passe par notre billet qu’on utilise chaque jour, que l’on voit que si on achète telle chose, il reste dans la communauté, c’est un bon véhicule. Je pense que les enjeux deviennent de plus en plus importants, crise écologique, changements climatiques, pic pétrolier, il va falloir apprendre à faire autrement. »

La prochaine rencontre du groupe aura lieu le 31 janvier. « On est en train d’évaluer la pertinence et la faisabilité pour s’engager dans un processus de mise en place. Nous cherchons à recruter des acteurs-clés qui pourraient être intéressés, des commerçants, les acteurs centraux du projet, le milieu municipal », indique Mme Cayouette, soulignant que la réussite du projet se fera autour d’une vision commune. « Pour que ce soit viable, il faut bien faire les choses, réunir les bons acteurs. Nous ne sommes pas des experts, on doit faire nos devoirs, lire sur les initiatives déjà mises en place. »

Informations : info.mlc.rimouski@gmail.com

4 000 monnaies locales complémentaires

Le site Monnaie locale complémentaire à Québec recense plus de 4 000 monnaies locales dans le monde. « Dans la ville de Québec, ils ont lancé le « bon d’échange local (BLÉ) ». Ils visent une mise en marché fin 2017-début 2018. On est à deux ans de travail sachant qu’ils ont déjà répondu à beaucoup de questions qu’on va se poser », ajoute M. Tordjman.

Plusieurs groupes au Québec réfléchissent ou utilisent de la monnaie locale. En Gaspésie, un groupe a lancé le « Demi » gaspésien il y a près de deux ans, un billet de 20 $ coupé en deux. À Saint-Jean-de-Dieu, la municipalité utilise la « monnaie johannoise » depuis 2004. D’autres initiatives sont nées à Montréal ou Sherbrooke. L’Europe a vu l’émergence de dizaines de ces monnaies depuis une dizaine d’années.

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