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15 novembre 2018

Sur quelle planète pétrolière vit Rémi Massé du Parti Libéral du Canada ?

Consultation publique à Saint-Lin-Laurentides

©Depositphotos - Le Laurentien

«Rémi Massé, député Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia, considère que le bilan du gouvernement Trudeau est positif pour le pays, la province et l'Est du Québec.»(2) De quel bilan parle-t-il ? 

Celui qui permet, en pleine urgence climatique, au gouvernement  de Justin Trudeau d’acheter un oléoduc à coup de milliards de fonds publics? Seulement sous cet angle, cela en fait l'un des pires gouvernements dans le dossier des enjeux climatiques. Heureusement Yann Perreau l'a bien souligné « Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est une pétrolière » en s’adressant au premier ministre Trudeau.(3)

Pour ce qui est de son propre bilan, Rémi Massé avait promis de tenir une consultation publique sur la question du pétrole par train tout en s’engageant aux actions suivantes : «[...] Je pense que le transport sécuritaire du pétrole par train est possible, mais une série de mesures doivent être prises en premier lieu. Les Libéraux veulent un investissement important, d’abord, dans les infrastructures (rails, ponts, viaducs, etc.), incluant celles liées au transport du pétrole par rail. Cela passe également par une augmentation du nombre de contrôleurs et d’inspecteurs du système ferroviaire, ainsi qu’un entretien rigoureux des wagons et locomotives. Des évaluations environnementales réalisées avec rigueur doivent accompagner le processus.».(4) En plus de ne pas avoir respecté ses engagements, son gouvernement qu’il félicite aujourd’hui pour son bilan carbone, a si bien facilité  l’industrie pétrolière qu’on est rendu à huit fois plus de pétrole brut transporté par train depuis 2012.(5)

Alors que le transport de pétrole par rail est en hausse au pays, les changements apportés à la réglementation fédérale depuis la tragédie de Lac-Mégantic sont insuffisants pour protéger le public. Le Bureau de la Sécurité des Transports (BST) vient de retirer le pétrole de sa liste de surveillance. Le transport des liquides inflammables, comme le pétrole, avait été ajouté à la Liste de surveillance du BST en 2014 à la suite de la tragédie de Lac-Mégantic. Celui-ci a été retiré de la liste il y a quelques jours sous prétexte que « les compagnies ferroviaires font une meilleure gestion de risque lorsqu'elles transportent des liquides inflammables».(6)

La décision du BST inquiète d'autant plus que 17 déraillements de trains transportant des matières dangereuses ont eu lieu en 2018, au Canada, c’est déjà 12 de plus qu'en 2017. À Lac-Mégantic, des citoyens ont décidé de prendre les grands moyens pour assurer une surveillance des convois qui circulent sur les rails. Une caméra a été installée afin de savoir exactement ce que contiennent les convois ferroviaires. 

«Avant 2013, on ne pouvait pas compter sur le ministère des Transports du Canada pour prévenir les catastrophes et mieux serrer la vis aux transporteurs. Cinq ans plus tard, Marc Garneau, Ministre des transports au PLC, nous refait le coup de ses prédécesseurs. Les bottines ne suivent pas les babines. Garneau qui fait la sourde oreille au monde municipal, ce n’est pas une nouvelle de dernière heure. Pas de quoi tuer la Une. Le personnage est presque devenu une caricature au fil du temps. Comme une girouette, il va vers où souffle le vent. Et le vent souffle d’ouest en est. Des States jusqu’aux Maritimes. Du Dakota-du-Nord jusqu’à Lac-Mégantic.».(7)

Et c’est de ce genre de bilan dont se réjouit M. Massé? Que sont devenus ses grands principes moraux, qu’il clamait avec un fond de résignation, quand son gouvernement nous a refusé une évaluation environnementale du transport de pétrole par train en déclarant : « Je ne suis pas contre un projet avec un potentiel économique important. Mais je suis non négociable sur la protection des gens et la protection de l’environnement» ?(8)

Monsieur Massé, si vous et votre gouvernement avez vraiment à cœur la protection des gens et celle de l’environnement, à quand une véritable évaluation environnementale du transport de pétrole par train au Québec ? Nous la réclamons depuis 2015 et nous persistons à l’exiger.(9)

Stéphane Poirier et Martin Poirier, NON à une marée noire dans le Saint-Laurent

Patricia Posadas et Benoit St-Hilaire, Prospérité Sans Pétrole

Jérôme Motard

 (1) http://bit.ly/2zU4kcc  

(2) http://bit.ly/2T0VPos

(3) http://bit.ly/2qJuNEZ

(4) http://bit.ly/2RNtdh8

(5) http://bit.ly/2SUbwOd

(6) http://bit.ly/2PN60OB

(7) http://bit.ly/2qG1djT

(8) http://bit.ly/2PObhoV

(9) http://bit.ly/2FzzoEj

Commentaires

15 novembre 2018

G. Levesque

Ça fait pitié de lire des propos dont ces maniaco-ecolos ne savent pas de ce qu’ils causent. Oui, il y’a bien eu l’accident de Lac Mégantic, accident qui a fait de nombreux morts et pertes immobilières, accident malheureux. Ce que nos écoles ne disent pas, c’est une La MMA étaient une compagne de broches à foin qui ne faut pas comparer au CN ou au CP, compagnies responsables. Le transport par rail n’est pas dangereux, juste ici à Rimouski, des milliers de pieds de rails ont été changées l’été dernier et justement la semaine dernière on voyait une équipe de travailleurs du rail avec Une dizaines machineries sur rails faire Le changements de traversés et de faire le remblaiement décès traversés. Depuis plus de 100:ans qu’existe le transport ferroviaire dans notre région et on ne peut dire que ce dernier a été la plus grosse cause d’accidents mortels. Si on fait une comparaison, Le transports routier est plus dangereux mais personne ne chiale trop, le camion livre aux maisons des écolos et de plus ils livrent le pétrole pour faire fonctionner leur véhicule, car ils ne prennent pas tous le transport en commun ou leur vélo. Donc, sacrez nous patience et surtout arrêtez de faire peur à la population et de criez au loup.

23 novembre 2018

Patricia Posadas

Réponse à Monsieur Lévesque Monsieur Lévesque, les propos que vous tenez, les gens de Lac-Mégantic les ont peut-être tenus eux aussi avant que le 6 juillet 2013. Depuis le temps que les trains roulent, si c'était dangereux, on le saurait. Les gens de Mégantic l'ont su et nous le savons aussi par la même occasion. MMA était certes une compagnie de piètre qualité, mais elle avait obtenu l'autorisation du Fédéral pour que ses trains chargés de pétrole roulent avec un seul homme à bord. Je vous invite à lire le livre d'Anne-Marie Saint-Cerny qui a mené une enquête serrée sur la tragédie de 2013. Je vous invite à vous renseigner sur la longueur des trains, sur leur dangerosité. Je cite ici un passage de l'article paru sur ce livre dans le Devoir: «Selon le site Web de Transports Canada, « les compagnies de chemin de fer sont responsables de la sécurité de leur infrastructure, de leur matériel et de leurs activités ferroviaires ». « Marc Garneau [ministre canadien des Transports] a eu le courage suffisant pour aller dans l’espace, mais il ne fait que répéter : “Je n’ai pas le pouvoir de changer ça.” Qui a le pouvoir, sinon lui ? », tonne celle qui dit avoir évité d’inclure des détails scabreux sur la mort des 47 victimes, afin « de ne pas ajouter à la détresse des Méganticois ». Effarée, l’auteure tente aussi de comprendre comment la pratique du « one man crew » — une équipe d’un seul homme à bord d’un train, pratique mise en avant par la MMA — a pu devenir aussi commune au Canada. « Pour le CP et pour la MMA, il n’y a qu’un responsable et c’est Thomas Harding [le conducteur du train, jugé non coupable le 19 janvier dernier], qui n’a pas mis assez de freins. Mais personne ne pense ça dans la population de Mégantic et c’est un grand facteur d’optimisme. Les gens n’ont pas été dupes. » Ce que la tragédie de Lac-Mégantic nous a appris aussi, c'est que les compagnies ferroviaires ont le privilège de s'autoréguler. Elles n'ont de compte à rendre à personne et depuis que leurs actionnaires exigent de meilleurs rendements de leurs actions boursières, cela a entrainé la diminution de personnel et des trains de plus en plus longs. Les cheminots au Canada et au Maine vous le diront: ils s'inquiètent. Ces derniers temps, on a vu des travaux d'entretien, il est vrai, mais qui les a inspectés ces travaux afin de s'assurer de leur conformité? Nous ne sommes pas des maniaco-écolos (concept dont j'ignore le sens), nous sommes des citoyens inquiets et, contrairement à ce que vous affirmez, nous sommes informés. Nous savons que la pire chose qui pourrait arriver à notre démarche, ce serait de ne pas nous informer.

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