Et on la retrouve où notre fierté envers nos régions et nos artistes et artisans ? Sur les murs de nos endroits publics, de nos restaurants préférés ? Sur les murs de nos chaînes hôtelières qui reçoivent des centaines de milliers de touristes chaque année ? Non! Pas du tout ou très très peu !  Les murs de nos endroits publics sont en général tapissés du prêt-à-jeter insignifiant qui nous arrive la plupart du temps de chez Dollarama et compagnie et qui ne représente trop souvent que des attraits touristiques d’autres pays que le nôtre. Sommes-nous du prêt-à-regarder n’importe quoi ?

On la retrouve où notre fierté du Parc Forillon, du site historique maritime de la Pointe-au-Père, des Chic-Chocs et du parc de la Gaspésie, notre fierté du lac Témiscouata, de la plage de Pohénégamook, de la passe migratoire à saumon de Matane, du circuit touristique de l’Ile Verte ou du Canyon des Portes de l’Enfer à Saint-Narcisse ? Nos murs n’ont-ils que des oreilles bouchées ?

Nous avons une multitude d’artistes-peintres et d’artisans talentueux, le cégep de Matane offre un cours de photographie qui a fait sa renommée. Nous pouvons y retrouver des dizaines d’artistes-photographes qui mettraient les bouchées doubles (pour quasi une bouchée de pain) afin de mettre sur papier des œuvres représentant les endroits qui font notre fierté.

Ils sont où les responsables de nos institutions ? Nos élus responsables de promouvoir le Québec ?  Sont-ils toujours à rapiécer le Stade olympique ? Combien de sculptures d’envergures comme la tour Eiffel aurions-nous pu construire avec l’argent englouti dans la construction du Parc Olympique ? La construction d’une tour Eiffel aurait coûté 50 millions de dollars canadiens en 2015. Avec cet argent qu’a nécessité la construction du Stade olympique, nous aurions pu construire 48 « tours Eiffel ». Des statues de la Liberté ? 170. Des tours de Pise ? 400 !  En 2011, le Parc olympique nous avait déjà coûté 2,4 milliards de dollars. Assez pour ériger des dizaines, voire des centaines d’œuvres phénoménales à travers le Québec dont on parlerait encore aujourd’hui à travers le monde. Mais bon ! En attendant, je dis à ceux qui ont des murs publics « commencer par y mettre du vôtre pour y mettre du nôtre ».

Percy Savard, peintre.

Rimouski.