De retour au pays après plusieurs jours d’incertitude en Haïti

AIDE HUMANITAIRE. Les huit travailleurs humanitaires bas-laurentiens coincés en Haïti pendant plusieurs jours sont finalement rentrés au pays, dimanche soir.

Les 26 membres de la mission de l’église La Bible Parle, avec en tête le pasteur Clermont Deschênes de Mont-Joli, ont vu leur retour à la maison retardé en raison des manifestations hostiles qui secouent le pays. Ils étaient confinés dans un village situé à quelque 200 km de Port-au-Prince. Le groupe tentait depuis mercredi de se rendre à la capitale, mais la seule route possible se trouvait complètement bloquée.

Un avion de Missionary Flights International a finalement permis aux missionnaires de faire la liaison entre Les Cayes et Port-au-Prince. Ils ont ensuite été transférés dans un appareil d’Air Transat à l’aéroport Toussaint-Louverture pour revenir au Canada.

Toujours en sécurité

Malgré les tensions qui étaient vives, le Clermont Deschênes indique n’avoir jamais vraiment craint pour sa sécurité et celle de son groupe. « Nous étions basés en bord de mer et on était assez loin des manifestations. Elles avaient lieu à environ 1 km d’où nous étions situés. On travaille avec les gens du village depuis tant d’années. Personne n’aurait pu venir attaquer notre mission. »

Clermont Deschênes, qui compte une soixantaine de voyages en Haïti à son actif, a été confronté à toutes sortes de situations au long des années, que ce soit au lendemain du séisme de 2010 ou à la suite du passage d’un ouragan. Cette fois, les équipes en place devaient faire face à de nouveaux obstacles. « Tous les commerces étaient fermés. Nous étions très limités en diésel pour faire fonctionner nos génératrices qui nous permettaient de nous approvisionner en eau », illustre M. Deschênes.

La mission évangélique de La Bible Parle existe depuis une vingtaine d’années en Haïti. L’aide apportée est grandement appréciée de la part de la population locale qui a profité, au fil du temps, de soins et services de la part des délégations canadiennes. Plusieurs maisons ont aussi été reconstruites depuis le passage de l’ouragan Matthew en 2016. « On donne 2 000 repas par semaine à des enfants de quatre écoles différentes », signale Clermont Deschênes.

Tout juste de retour à la maison, M. Deschênes pense déjà à son prochain voyage en Haïti mais précise qu’il a l’intention d’attendre un peu, question de laisser l’accalmie s’installer à nouveau. « Ce type d’expérience nous enseigne qu’on n’est jamais trop bien préparé et qu’il faut toujours être prêt à n’importe quel scénario », dit-il.