« Nous admettons que si non tenions une l’enquête, nous ne serions pas en mesure de rencontrer notre fardeau de preuve », a mentionné Me Caroline Bérubé, qui agissait comme correspondante pour l’avocat de l’accusé, Me Richard Guay. Le juge Jules Berthelot a donc ordonné la détention du prévenu pendant le reste des procédures judiciaires. La date de son retour en Cour n’a pas encore été déterminée. Elle le sera après l’enquête sur remise en liberté de son frère André, qui est présentement en cours à Rimouski.

Les frères Bourgoin font partie des 32 individus arrêtés le 14 février dans le cadre du projet Oursin de lutte au trafic de stupéfiants. De nouvelles accusations ont été portées uniquement à l’endroit de Francis, le 15 mars dernier. Elles se rapportent également au trafic de stupéfiants. Initialement, les deux frères, qui sont considérés tous deux comme des têtes de réseau dans l’organigramme dévoilé par la SQ, étaient accusés de complot pour trafic de stupéfiants, trafic de stupéfiants et recel.

André Bourgoin change d’avocat

Avant le début de son enquête sur remise en liberté, ce matin, André Bourgoin a signalé vouloir être maintenant représenté par Me Caroline Bérubé, qui remplace Me Richard Guay. La procureure de la Couronne, Me Sarah-Julie Chicoine, de Québec, a amorcé la présentation de sa preuve vers 9 h 45. André Bourgoin ne possède pas d’antécédent en matière de stupéfiants. Il compte un seul antécédent judiciaire pour une conduite avec les facultés affaiblies. Une ordonnance de non-publication frappe tout ce qui concerne la preuve présentée à ce stade des procédures afin de ne pas contaminer les procès à venir.

Série d’arrestations

L’Escouade nationale de répression du crime organisé (ENRCO) et l’escouade régionale mixte Rive-Nord (ERM) ont réalisé une série d’arrestations en lien avec plusieurs réseaux de distribution de stupéfiants qui seraient contrôlés par des groupes de motards criminalisés, soit les Hells Angels.

Dans le cadre du projet Oursin, les policiers ont arrêté 32 individus dans plus d’une trentaine de municipalités du Québec, de même qu’au Nouveau-Brunswick.

« Cette enquête avait pour but de faire la lumière sur une organisation criminelle, communément appelée le « Réseau de l’Est », qui contrôlerait la distribution de stupéfiants le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine », indiquait la SQ dans un communiqué émis le 14 février.

Les arrestations font suite aux deux phases de perquisitions réalisées au cours du mois de janvier 2019.

En cours d’enquête, les enquêteurs ont procédé à 48 perquisitions dans des résidences et des commerces et ont saisi, notamment :

• 6 kilos de cocaïne
• Plus 232 000 comprimés de méthamphétamine
• Plus de 640 000 $
• 23 armes à feu longues et de pointe
• 3 véhicules saisis
• 8 vestes aux couleurs des Hells Angels

Plus de 150 policiers ont participé à ce projet d’enquête.