La refonte du transport collectif doit tenir compte des personnes en situation de pauvreté

©Archives - Le Laurentien

Citébus

Le coordonnateur d’Action-populaire, Michel Dubé, veut que la Société des transports de Rimouski (STR) tienne compte des personnes en situation de pauvreté dans les futures modifications du service.

Également membre du comité pour l’amélioration du transport collectif à Rimouski, M. Dubé souhaite que la STR mette en place une tarification sociale basée sur les revenus. « Nous souhaitons collaborer à la consultation qu’ils veulent faire, mais on veut aussi s’assurer que les personnes en situation de pauvreté puissent y répondre et soient pris en compte, ce qui est loin d’être acquis. Par exemple, si une consultation en ligne a lieu, la plupart n’ont pas Internet. »

M. Dubé affirme qu’en 2015, une consultation auprès des usagers du transport en commun a bien eu lieu, mais que ceux qui ne prenaient pas le transport n’en faisaient pas partie : « Les personnes en situation de pauvreté ne le prenaient pas, donc n’ont pas été consultées. Ils en ont conclu que la clientèle cible était les étudiants et les professionnels, donc pas les personnes en situation de pauvreté ni les personnes âgées. »

Le coordonnateur affirme que pourtant, les besoins de ces clientèles sont réels. « Il n’est pas acceptable socialement qu’un organisme comme le centre d’alphabétisation nous explique qu’au début du mois, ils reçoivent beaucoup de monde, mais beaucoup moins à la fin du mois parce que les gens n’ont plus d’argent pour prendre le transport collectif. »

Manque à gagner

M. Dubé estime qu’une tarification sociale permettrait de remplir davantage les autobus, mais indique qu’il n’a pour le moment pas reçu d’indication de la STR en ce sens : « On nous a déjà expliqué que si une tarification sociale était instaurée pour Citébus, ils devraient aussi l’instaurer pour le service de transport adapté. Et les utilisateurs du transport adapté sont majoritairement en situation de pauvreté. Donc il y aurait un gros manque à gagner financier pour la STR, car le transport adapté rapporte beaucoup. »

M. Dubé ajoute que plusieurs villes ont emboité le pas, comme Gatineau : « Ils ont instauré le tarif social l’an passé, et les résultats montrent une augmentation de l’achalandage, entre autres des personnes plus vulnérables. À Montréal, il y a des discussions sur une modulation de tarifs en fonction des revenus et à Ste-Hyacinthe, ils ont instauré le transport gratuit pour tous en dehors heures de pointe et les fins de semaine dès 1er avril, si on instaurait ça à Rimouski, je suis convaincu que cela pourrait aider. »

Refonte

La Ville de Rimouski a intégré à son budget 2019 une refonte du plan de transport de la STR et travaille à plusieurs améliorations. Un montant de 65 000 $ a été prévu au budget afin d’analyser et revoir la desserte de l’offre de services, les trajets de transport que la Ville souhaite offrir aux citoyens.

Un ajout de 47 000 $ est également prévu pour une réorganisation administrative de la STR, en termes de ressources humaines ainsi qu’une révision de l’apport des nouvelles technologies de l’information.

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