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07 juin 2019

Préoccupations sur l’accès aux services médicaux spécialisés de proximité en région

Lettre à la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann

Hôpital Rimouski

©Archives - Le Laurentien

Par le président du conseil d’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Hugues St-Pierre.

« Madame la Ministre,

À la suite d’une discussion des membres du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent lors de la dernière séance de cette instance, je désire vous faire part de notre vive inquiétude quant aux problématiques relatives à la desserte médicale en région.

Actuellement et depuis un certain temps, nous assistons bien malgré nous à l’effritement de l’offre de services et donc à la fragilisation de la pérennité des soins et des services de proximité dans notre région, et plusieurs raisons expliquent cette situation, que nous ne pouvons que vivement déplorer. Ces derniers jours, le Bas-Saint-Laurent est sous la sellette en raison d’enjeux obstétricaux à Amqui, pour lesquels nous n’avons toutefois aucun levier à notre disposition. Des sorties comme celle de la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, docteure Diane Francoeur, sont à la fois désolantes et irrespectueuses des équipes et gestionnaires en place et démontrent l’urgence d’apporter rapidement une solution, une fois pour toutes, non seulement pour le CISSS, mais à l’échelle nationale.

Malheureusement, les nombreux départs à la retraite et l’exode des médecins au bénéfice des grands centres urbains sont une réalité bien présente au Bas-Saint-Laurent, à laquelle s’ajoutent un accroissement des difficultés de recrutement et de rétention, notamment en radiologie, en pédiatrie, en urologie, en gériatrie, en ophtalmologie et en ORL, l’absence de soutien de plusieurs fédérations médicales et l’incapacité d’avoir recours à des dépanneurs, même lors de crises ou de ruptures de services.

Bien sûr, des ententes comme celle conclue avec l’Association des anesthésiologistes du Québec peuvent aider, mais elles ne règlent pas toutes les difficultés. Elles consistent en une demi-mesure qui, ultimement, restreint davantage la capacité d’attractivité et d’installation de médecins spécialistes en région. Bien qu’utiles et nécessaires à court terme, ces mesures ont des effets négatifs à long terme en dévalorisant la pratique médicale dans une région comme la nôtre.

De surcroît, nous ne disposons d’aucune mesure légale, même à l’intérieur de notre organisation, pour faire déplacer les médecins entre nos différents territoires situés pour la plupart à plus de 70 km. Actuellement, la suspension de l’application de la Loi 130 nous a enlevé toute marge de manoeuvre et nous sommes contraints à compter sur la bonne foi et le volontariat, ce qui, vous le comprendrez, comporte des limites additionnelles lorsque les distances à parcourir sont importantes.

Étonnamment, nous avons davantage de pouvoirs pour obliger des médecins spécialistes à offrir leurs services en desserte interrégionale, lorsque des ententes écrites formelles le stipulent, que pour les faire circuler dans notre propre région, entre les installations du territoire, au sein même de notre organisation. C’est, en quelque sorte, une aberration.

Madame la Ministre, compte tenu de ce qui précède, nous vous demandons de conclure le plus rapidement possible une entente avec la FMSQ afin de circonscrire et de résoudre les problématiques de découvertures ou de grande fragilité qui sévissent actuellement. Notre bon vouloir ne peut suffire à lui seul.

Le 6 mai dernier, lorsque la présidente-directrice générale du CISSS du Bas-Saint-Laurent et moi-même vous avons rencontrée lors de votre passage à Rimouski, vous nous avez réitéré l’importance de maintenir tous les services à la population, de ne réduire aucune activité et d’occuper au mieux notre territoire en offrant des services de proximité dans nos différents milieux. Force est de constater que la tâche sera de plus en plus complexe si aucun levier ne nous est accordé pour y parvenir. Malgré toute notre volonté d’administrateurs et celle de la direction, le pari du Bas-Saint-Laurent et de toutes les régions du Québec risque fort de ne pas être relevé sans la détermination de conditions facilitantes et, au premier chef, ce sont nos populations de plus en plus isolées qui en feront les frais.

Comme vous l’avez réitéré à plusieurs reprises depuis le mois d’octobre dernier, vous êtes membre d’un gouvernement qui désire diriger dans un esprit de proximité, d’humanité et d’ouverture. Dans ce contexte, nous faisons le souhait que notre appel soit entendu.

Je vous prie de recevoir, Madame la Ministre, mes sincères salutations. »

Le président du conseil d’administration,

Hugues St-Pierre

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