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11 novembre 2019

​​​​​​​Un étudiant de Rimouski part en croisade pour la sauvegarde du patrimoine bâti

CONSERVER L'HISTOIRE

Charles Ruest cégep rimouski

©Adeline Mantyk - Le Laurentien

Charles Ruest estime que l’édifice des Ateliers Saint-Louis, construit en 1924, est le bâtiment patrimonial le plus en péril, donc le plus urgent à sauver.

Le Rimouskois de 18 ans Charles Ruest est un étudiant en architecture comme les autres au Cégep, à ceci près que celui-ci mène une croisade pour la sauvegarde du patrimoine bâti de sa ville, à commencer par les Ateliers Saint-Louis, un bâtiment de la Ville laissé à l’abandon depuis plusieurs années.

Si le dossier avance à pas de tortue, du côté de la Ville, le maire Marc Parent a récemment déclaré que l’emplacement de choix des Ateliers Saint Louis intéressait le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS), et que le conseil municipal était en attente d’un éventuel projet de sa part, qui ne pourrait inclure la restauration du bâtiment, jugée trop coûteuse.

Qu’à cela ne tienne, le jeune Rimouskois ne s’avoue pas vaincu et, armé d’un dossier de centaines de pages qu’il accumule sur le sujet depuis des années, il estime qu’il n’est pas trop tard pour sauver le bâtiment. Il croit qu’un projet mobilisateur et rassembleur serait le bienvenu et souhaitable. « Je veux faire tout ce qui est possible pour les sauver, et il faut que la Ville commence par remettre le chauffage dans le bâtiment, on est en saison hivernale et un bâtiment vide sans chauffage se détériore rapidement. » 

Il explique avoir déjà sollicité une rencontre avec le maire de Rimouski à ce sujet, avoir même envoyé une lettre à la ministre de la Culture, Nathalie Roy, pour la sensibiliser à cet enjeu et affirme être en contact régulier avec la Société rimouskoise du patrimoine.

Charles Ruest devant les ateliers Saint-Louis

©Gracieuseté

Charles Ruest a à cœur la conservation du patrimoine bâti de sa ville.

Cœur institutionnel

Le jeune étudiant indique que les Ateliers Saint-Louis, un bâtiment construit en 1924 et qui était à l’origine l’école des Frères du Sacré-Cœur, a été construit deux ans après le Petit Séminaire (actuel Cégep) par le même architecte. « Je pense qu’il faut voir au-delà des bâtiments individuels, on parle ici du cœur institutionnel de Rimouski. C’est un ensemble d’écoles, il y avait l’école d’Agriculture, le Grand Séminaire, le Petit Séminaire, toutes les écoles annexées avec le temps au Grand Séminaire, l’Archevêché, les Ateliers Saint-Louis. Tous ces bâtiments font partie d’un ensemble institutionnel. Et peu à peu, j’ai peur qu’on les perde. Par exemple, la grange de l’école d’agriculture avait été démolie quand les résidences du Cégep ont été construites. »

Le département de Technologie de l’architecture du Cégep soutient son étudiant dans sa démarche. « Je ne suis pas le seul à qui ça tient à cœur, les gens voient beaucoup de démolitions, mais ils ne pensent pas toujours qu’ils peuvent aider à faire bouger les choses. Le cas de la Maison Gauvreau (Aux Bienfaits) est extraordinaire, car si rien n’avait été fait en 1985, le bâtiment aurait été démoli. Et aujourd’hui c’est un des symboles de Rimouski, les gens en sont fiers. Mais trop peu se rendent compte qu’il aurait pu être détruit, si des gens ne s’étaient pas levés pour l’empêcher. »

Ça fait longtemps que ça vient me chercher. J’adore Rimouski, je veux qu’on ait une belle ville. On a un très beau paysage, mais j’aimerais que Rimouski prenne soin de son bâti, de son histoire.  - Charles Ruest

Une véritable passion

Pour faire avancer son dossier, M. Ruest s’implique de façon personnelle et bénévole dans ce projet. « C’est en dehors de mes cours, c’est une démarche personnelle. Je n’ai même pas encore eu de cours d’histoire de l’architecture dans ma formation.Quand j’étais au secondaire, mes amis me taquinaient avec ça, ils me disaient : « Oh Charles va nous sauver la cathédrale ! ». J’ai toujours été passionné par le patrimoine, j’ai fait des communications orales sur le patrimoine rimouskois, sur les choses qu’on a perdues et dont il faut faire plus attention. » Après ses études à l’université en architecture, il compte devenir architecte spécialisé de la question patrimoniale. 

L’étudiant s’intéresse en effet au patrimoine bâti depuis son plus jeune âge. « Ça fait longtemps que ça vient me chercher. J’adore Rimouski, je veux qu’on ait une belle ville. On a un très beau paysage, mais j’aimerais que Rimouski prenne soin de son bâti, de son histoire. On a perdu énormément de bâtiments par le passé, beaucoup pas le feu mais encore plus par les démolitions et les bâtiments qui ont été défigurés par la suite, et la liste est longue. On en a démoli beaucoup, conservons ce qu’il nous reste là. »

Il cite par exemple, la maison Jules-A. Brillant, un bâtiment de style Tudor qui se trouve sur la rue de l'Évêché Est. « À la fin des années 1980, le bâtiment a subi un agrandissement. C’est un des hommes les plus importants de Rimouski, mais on ne voit plus du tout sa maison. Elle est annexée à l’agrandissement. Pour construire la bibliothèque Lisette-Morin, on a démoli la Maison des Jésuites, qui était très reconnue pour ses aménagements paysager exceptionnels. Ça m’a fait également beaucoup de peine quand la grange des Sœurs du Saint-Rosaire a été démolie. »  

Commentaires

12 novembre 2019

Roger Harvey

Bravo Charles, Pour ton implication et tes efforts dans l’éveil des consciences des Rimouskois pour son patrimonial bâti. La totalité de la population se doit d’en être consciente et fière de ce que leurs ancêtres ont construit. Comme tu le sais, une menace fait rage depuis plusieurs années, concernant la survie de la Cathédrale St-Germain, qui sera « charcuté » au lieu d’être réparée. Vous possédez dans ce lieu l’un des plus beaux instruments de l’Est-du-Québec soit les grandes orgues Casavant (1921) restaurer par le facteur Guilbaut-Terrien (1971), risque de s’éteindre dans un espace restreint à cause des mauvais plans de l’archevêché. J’ai bien peu d’espoir pour la suite des événements. Le mur qui sépare les consciences, l’orgueil et … est encore trop épais. Je souhaite vraiment que ton action éveille les préoccupations des Rimouskois, des dirigeants municipaux, des communautés religieuses et des entrepreneurs pour sauver et restaurer le bâti patrimonial sans en dénaturer leur vocation originale.

12 novembre 2019

Stéphane Béchard

Félicitations pour votre démarche! Cela ne sera pas si facile de convaincre les élus mais il ne faut pas abandonner.

12 novembre 2019

Sylvaine Gesseaume

Je suis heureuse et admirative qu’un jeune prenne à cœur le patrimoine bâti. Je suis derrière vous ainsi que beaucoup de Rimouskois découragés devant le peu d’intérêt de nos élus pour les derniers témoins authentiques de l’histoire de la ville. Ne lâchez pas!

13 novembre 2019

Julien D'Amours

Beau travail Charles! Nous sommes plusieurs à être du même avis. La Ville de Rimouski doit prendre ses responsabilités au plus vite. Des bâtiments beaucoup plus endommagés ont été sauvés ailleurs au Québec. Il suffit d'un peu de courage politique.

13 novembre 2019

MariFrance Charette

Bravo Charles! Tu as déjà sur place beaucoup d'alliés dont la société rimouskoise du patrimoine et le département d'histoire de l'UQAR. Plusieurs chercheurs se sont déjà penchés sur le cas de la cathédrale de Rimouski. La Fédération Histoire Québec s'est déjà impliquée dans ces dossiers. Tu as raison, Rimouski a un patrimoine bâti exceptionnel et on doit s'en préoccuper. C'est rafraîchissant de voir des jeunes se préoccuper de leur patrimoine. Continue ton implication.

15 novembre 2019

M. Duchesne

Bravo pour cette implication si jeune. Vous irez loin. Je trouve triste que notre maire s’intéresse plus au sport. Pourtant, ce qui fait l’attrait d’une ville, c’est son patrimoine bâti. Les touristes sont attirés par les villes qui ont de beaux et d’historiques édifices et non par leurs installations sportives. Inutile de donner des exemples comme Québec, Paris, le Mexique ou autres. Je suis prête à aider dans ce dossier si besoin. J’aimerais bien que les Ateliers St-Louis ainsi que la Cathédrale soient sauvés comme la Maison Lamontagne l’a été. N’hesitez pas à communiquer avec moi si vous avez besoin.

18 novembre 2019

Pierre Potvin

Bravo à vous Monsieur , il ne faut pas s'écraser devant ces démolisseurs sans gêne , qui pour quelques dollars sont prêt à toutes les basseries de ce monde, incluants l'effacement de notre mémoires collective, qui à mon avis est la pire de leur machination.

18 novembre 2019

Diane Lavoie

Même si je demeure loin de Rimouski maintenant, j'y suis encore très attachée. Je trouve ça rafraîchissant qu'un jeune de 18 ans pense au patrimoine bâti. Je vais à Rimouski depuis le début des années 50. J'ai étudié chez les Ursulines, à l'Institut Mgr Courchêsnes qui est devenu institut maritime et la vieille grange des soeurs du St-Rosaire où j'allais jouer tous les jours avec mes cousins et cousines et quand on montait dans le bocage faire des pique-niques avec les soeurs tout ça ne sont plus que souvenirs. L'an passé j'ai refait un bon tour de ville et je ne m'y reconnaissais plus, heureusement que quelqu'un me faisait visiter. Continue ton beau travail Charles et j'espère que plusieurs personnes endosseront ta cause. Moi, je te donne un GROS soutien moral.

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