18 novembre 2019

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©Adeline Mantyk - Le Laurentien

Une centaine de citoyens ont assisté à la séance du Conseil municipal de Rimouski ce lundi soir.

Un an après l’adoption d’une résolution du Conseil visant à adopter la Déclaration d’urgence climatique (DUC) et reconnaitre de fait l’urgence climatique, les citoyens sont revenus devant le Conseil, à l’invitation du regroupement Rimouski en transition, afin de constater l’état de la question.

Et plusieurs se sont montrés déçus des actions entreprises par la Ville de Rimouski en lien avec l’urgence climatique : « Ce que la Ville a entrepris, ce sont des mesurettes. Un code volontaire de bonnes pratiques pour les commerces pour réduire la styromousse ? On n’est plus rendu là. Il faut aller plus loin. Vous parlez d’un gros bateau à faire bouger, la ville, mais pourquoi ne pas le rendre plus petit et plus léger ? Y’a-t-il une volonté réelle de changer ? On ne sent pas non plus la volonté de la Ville de travailler en collaboration avec Rimouski en transition, qui lui ouvre les bras », a fait valoir une citoyenne, Danielle Brabant, lors de la période de questions.

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Danielle Brabant

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Jeanne Manseau Noël

Une jeune fille de 17 ans, Jeanne Manseau Noël, a également pris la parole, applaudie par l’assistance : « Votre inaction face aux défis écologiques  planétaires m’inquiète. Je vois bien que la vulnérabilité de Rimouski au changement climatique s’accentue de jour en jour. Pourquoi amorcer la transition écologique est si laborieux pour le Conseil municipal, alors que vous avez à votre disposition le nécessaire et bien davantage pour passer à l’action ? »

Annie Cayouette, de Rimouski en transition, a souhaité que la Ville montre des actions plus concrètes que les « petits pas » déjà entrepris. « Ça prend des changements structurels pour pouvoir sensibiliser la population. On voit qu’il y a quelques petits pas un an après, mais on se questionne, est-ce qu’on peut voir des actions plus concrètes ? » Le maire, Marc Parent, lui a répondu : « On est convaincu qu’il faut aller de l’avant, on est à l’écoute, on a d’ailleurs voté un budget d’un quart de millions pour des mesures écoresponsables et nous avons dressé une liste des actions entreprises. »

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Annie Cayouette, de Rimouski en transition.

Costco à nouveau sur le tapis

Un autre citoyen a pris la parole, Raphaël Arsenault, contestant fortement la prise de position du Conseil municipal en faveur de l’arrivée d’un magasin Costco à Rimouski. Les 11 conseillers municipaux s’étaient prononcés presque à l’unanimité en faveur, un peu plus tôt dans la soirée, expliquant chacun ses arguments. « L’urgence climatique nécessite des changements de mentalités, un changement de culture. Vous dites que le Costco va attirer des gens du Nouveau-Brunswick et de la Gaspésie, mais ne serait-il pas mieux que ces gens restent chez eux et consomment des produits chez eux ? On a besoin de fabriquer nos choses le plus proche possible de nous. Le Conseil municipal a le devoir moral d’interdire la venue de ces commerces. »

Patricia Posadas, une assidue des séances du Conseil et environnementaliste convaincue, s’est montrée très déçue face au Conseil, réclamant de la ville davantage de transparence : « Je venais vous parler de carboneutralité pour faire le bilan d’où on en est un an après adoption de la DUC, mais avec ce que j’entends sur cette usine de bitume et ces tonnes d’asphaltes qui vont circuler …. Je vous demande quand même : pourquoi ne pas passer plus vite à l’action ? Pourquoi ne sommes-nous pas informés de ce que vous faites ? On vous a envoyé un plan d’action, peut-être vous en servez-vous comme décoration ? » Le maire lui a assuré que ledit plan était dans les mains du Service de génie de la Ville. « Je suis d’accord avec vous, ça n’avance pas vite, mais on veut bien faire les choses, il y aura d’autres initiatives en 2020. »

L’usine refait surface

On s’est aussi beaucoup demandé comment la Ville se félicitait des mesures écoresponsables mises en place dans la dernière année, alors qu’elle n’empêche pas l’installation d’une usine temporaire de béton bitumineux dans Sacré-Cœur. « Les gens nous demandent des routes, et on se doit de répondre à leurs attentes.  On a encore besoin de routes pour circuler, et c’est encore le bitume qu’il faut utiliser », d’expliquer le maire. 

En réponse au chahut ambiant, provoqué par quelques dizaines de citoyens qui s’étaient déplacés pour manifester à nouveau leur mécontentement en lien avec l’implantation éventuelle de l’usine de béton bitumineux par l’entreprise BML – Sintra, le maire a failli lever la séance en se montrant plutôt ferme avec l’assemblée. « Je ne nie pas qu’il y ait des inquiétudes. Jeudi dernier, nous avons tenu une séance d’information de 3 heures avec les gens du ministère des Transports et de l’Environnement, on ne va pas recommencer ce soir. »