Rimouski en transition réclame un plan d’action concret

LUTTE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

©Adeline Mantyk - Le Laurentien

Marie Boirot et Julie-Camille Riva, étudiantes à l'université du Québec à Rimouski, sont les responsables des communications externes de Rimouski en transition.

Le regroupement citoyen Rimouski en transition reconnaît les efforts entrepris par la Ville de Rimouski en matière d’environnement, mais estime qu’un plan d’action comportant des objectifs concrets doit être mis en place face à l’urgence climatique.

Ce plan concret vers la carboneutralité serait mis en place graduellement et devrait s’accompagner de la mise en place d’une ressource affectée aux questions environnementales, qui pourrait sensibiliser les citoyens aux questions environnementales, croient les deux porte-parole de Rimouski en transition, Marie Boirot et Julie-Camille Riva : « La clé, c’est l’éducation et la sensibilisation des citoyens. Mais les autorités, qu’elles soient municipales ou autres, ne doivent pas rejeter la responsabilité sur les citoyens. Les gestes individuels comptent, mais les actions collectives sont essentielles. On demande donc à la Ville, dans un premier temps, de chiffrer les émissions de gaz à effet de serre globalement, pas juste celles des équipes municipales, mais de tous les habitants, commerces et industries de la ville. Et ensuite, il sera plus facile pour Rimouski de monter un plan d’action concret. »

La carboneutralité vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ou la compensation de celles qui n'ont pu être réduites par des actions écologiquement responsables, comme le compostage, le covoiturage, la plantation d’arbres.

Elles ajoutent que Rimouski en transition a élaboré un comité de travail sur la sensibilisation aux citoyens, pour mettre en place du matériel qui pourrait être diffusé dans les écoles pour informer les jeunes. « Mais on travaille tous, ou bien on fait des études, on n’a pas nécessairement le temps qu’on voudrait pour le faire. Et ce n’est pas nécessairement aux citoyens de faire ces démarches. On croit qu’il faut que la Ville s’implique davantage dans l’éducation citoyenne, expliquer ce qu’est la transition, ce que ça donne. Car cette transition comporte des défis logistiques auxquels les municipalités se doivent de s'attaquer dès maintenant. Rimouski a signé la Déclaration d’urgence climatique il y a un an, et cela vient avec la responsabilité de bien informer les Rimouskois. Ils se sont engagés, donc on attend des résultats. »

Trop peu trop tard ?

Les deux porte-parole se disent satisfaites que la Ville ait développé un « virage » écoresponsable depuis l’année dernière. Rimouski a en effet consacré un nouveau fonds écoresponsable de 250 000 $ pour diverses mesures, par exemple, la réduction de la styromousse dans les commerces ou encore une étude sur la mise en place de lumières de type DEL sur le territoire de la ville : « Ils nous ont montré que les mesures qu’ils avaient mises en place avaient abouti, ce qui est bien. Par contre, ces mesures sont déjà en retard par rapport à l’ampleur de la situation. Par exemple, on a, selon plusieurs sources, déjà atteint un pic pétrolier (en 2008). On le voit bien tous les jours, les prix du pétrole, qui n'est pas une source d'énergie renouvelable, sont en constante augmentation. L’essence deviendra un jour un produit de luxe, ce qui fera en sorte que toutes les marchandises qu’on retrouvera dans les magasins coûteront aussi plus cher. Donc il faut déjà prendre des mesures pour pallier les impacts du déclin du pétrole, par exemple, commencer à développer un transport collectif électrifié. »

Loin d’adopter un ton moralisateur envers les citoyens, le regroupement souhaite apporter des considérations que tout un chacun devrait connaître afin d’être bien informé. « On nous reproche souvent d’être un groupe de « hippies », de pelleteux de nuages, mais ce n’est pas ça. Nous sommes des étudiants, ingénieurs, chercheurs, etc. Notre but n'est pas d'alarmer les citoyens et faire reposer le poids des actions sur leurs épaules, mais plutôt, que les autorités qui peuvent décider prennent conscience de l’ampleur de la situation et prennent des actions intelligentes pour y remédier. » Rimouski en transition a d'ailleurs déposé un mémoire à la Ville de Rimouski et réitère sa collaboration aux instances municipales.

Les deux porte-parole invitent d’ailleurs les gens intéressés à leur assemblée générale le 1er décembre dès 13 h au Café 5e saison du Cégep de Rimouski.

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