10 décembre 2019

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©Adeline Mantyk - Le Laurentien

Le maire de Rimouski, Marc Parent.

M. Parent indique que malgré le désir du Conseil municipal de limiter les hausses de taxes à l’indice des prix à la consommation (IPC), qui se situe à 1,9 %, la Ville doit faire face à d'importantes contraintes. « C’est vraiment l’équilibre, le désir de maintenir la qualité des services tout en limitant l’impact sur les citoyens. On a dû couper dans certaines propositions de services. On a dû faire des choix difficiles. »

La Ville doit en effet composer avec 2,65 M$ d'augmentation des dépenses au-delà de l’IPC. Parmi ces frais additionnels, on peut noter le coût ajusté du déneigement (+350 000$), l’ajout de quatre pompiers (+247 920 $) ou encore les frais liés à l’augmentation de la facture de la SQ (+254 840). « La SQ base sa tarification sur la vitalité économique d’une ville. N’eut été de l’aide ponctuelle en 2020, la facture aurait augmenté de 17,1 %, mais le gouvernement du Québec a investi, ce qui fait en sorte que c’est un peu moins de 6 % (5,88%). », précise le maire.

L’indexation des salaires, les contributions de l’employeur et les changements d’échelons selon les conventions collectives comptent pour 509 580 $ à l’intérieur de ces frais additionnels. Le coût prévu pour l'enlèvement de la neige s'élève à 6,6 M$ pour 2020, les services de la SQ, à 6,9 M$, et la rémunération et les charges sociales prévues à près de 33 M$ (augmentation de 4,9 % par rapport à 2019). 

Pas de gel d'embauches

Dans le budget 2018, en raison de restrictions budgétaires, la Ville de Rimouski avait gelé les embauches de nouveaux fonctionnaires pour un an. Cette année, pas de retour de cette mesure, malgré la hausse qualifiée par le maire lui-même de « substantielle » de 4,1 % du compte de taxes moyen.

« Les demandes augmentent, la population veut de plus en plus de services. On a maintenu un gel sur l’embauche pour l’année 1 et par la suite, après réflexion, les membres du conseil municipal ont donné leur accord pour qu’on puisse permettre l’ajout de certains postes. Mais je peux vous assurer d’une chose, on scrute à la loupe chacune des propositions d’augmentation de postes, mais la population désire des services. »

91,6 M$

L’augmentation du budget de à 91 583 000 $ est aussi remarquable. L'an dernier, le budget prévu était de 87 426 000 $. En 2015, cette valeur s'élevait à 75 355 000 $. En cinq ans le budget rimouskois a donc augmenté de 21,5 %. Le maire a toutefois martelé que le taux de taxes à 4,1 % restait extrêmement enviable par rapport aux autres villes du Québec : « On a fait des acquisitions importantes, et on se doit de respecter les normes en augmentant, entre autres, les effectifs du service incendie. Pour 2020, on parle de 99 $ d’augmentation moyenne, soit un peu moins de 2 $ par semaine en hausse de taxe. On considère que c’est substantiel, quand on compare au coût de la vie, mais les citoyens en ont pour leur argent. Ils voulaient plus d’investissements dans le pavage, on va le faire en 2020, ils voulaient un centre animalier, on va le faire en 2020. On est conscient de l’importance de limiter les augmentations de taxes. C’est ce qui fait qu’on envisage de se départir de certains édifices excédentaires résultants de fusion d’anciennes municipalités dont la grande majorité est utilisés pour l’entreposage ou certains activités communautaires. »

Diversifier les revenus

Le maire reconnaît toutefois que la Ville se doit de diversifier ses sources de revenus. En effet, les trois quart (74%) des revenus de la Ville incombent aux contribuables, soit par la taxation foncière (57,7 %), soit par la tarification des services (16,7 %). « Si on regarde la vente des terrains, Rimouski obtenait des sommes substantielles issues de la vente de terrains, par exemple dans les Prés du St-Rosaire. Ces ventes ont diminué, ça a diminué les revenus. Le défi est qu’avec la nouvelle économie, certains commerces et industries sont moins présents, d’où la nécessité d’aller chercher une diversification des sources de revenus pour ne pas être obligé de continuer à augmenter la pression sur les citoyens. »

Le maire indique également que la Ville mise beaucoup sur la création de richesse. « Les travaux vont commencer pour le remplacement de la Grande Place, un projet de 55 M$, qui va générer des sommes substantielles en revenus de taxation, ou encore, l’hôpital de Rimouski augmente sa superficie. Il y a de beaux projets pour le parc industriel, de belles annonces dans les prochains mois pour la rue Alcide-C.-Horth. » Quant aux autres sources de revenus, le maire cite, entre autres, les redevances issues de l’éolien (500 000 $) ou encore la négociation du nouveau pacte fiscal (Entente Québec-municipalités) : « Ce sont de nouvelles sommes de revenus ne provenant pas d’impôts fonciers. Compte tenu du 1 % laissé aux municipalités dès 2021, si l’économie québécoise continue de progresser, les sommes versées seront toujours plus importantes. »