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10 juin 2020

Briser l’enclavement des Îles-de-la-Madeleine

Îles-de-la-Madeleine

©Photo Unsplash Louis-Philippe Poitras

Le Québec doit assurer une liaison directe avec les îles-de-la-Madeleine pour briser l’enclavement produit par la décision des provinces voisines.

PAR JACQUES BEAUMIER ET JEAN-CLAUDE COUTURE - La pandémie actuelle de la COVID-19 nous rappelle à l’échelle planétaire la vulnérabilité dans laquelle nous nous sommes placés au cours des 40 dernières années en réduisant l’interventionnisme des États pour laisser agir librement les lois du marché.

Comme partout ailleurs, nous avons découvert avec stupeur les faiblesses structurelles du Québec par les conditions de vie choquantes dans les CHSLD, par la vulnérabilité de notre système de santé, par l’inégalité de conditions d’apprentissage entre l’école publique et l’école privée et plus encore semaine après semaine.

Après nous avoir fait découvrir les maux du printemps, la pandémie nous fait maintenant découvrir les maux de l’été. L’accessibilité d’une partie du territoire du Québec, l’archipel des Îles-de-la-Madeleine, dépend de deux juridictions politiques voisines, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard. Deux provinces qui sont tout à fait justifiées de prendre des mesures pour protéger la population qui relève de leurs juridictions.

Toutefois, nous découvrons que dépendre d’une autre juridiction peut parfois entraîner des conséquences qui vont à l’encontre de nos intérêts. Une frontière n’est pas qu’une entrave à la libre circulation des marchandises et du capital, mais c’est aussi une protection contre les épidémies, la préservation des programmes sociaux et des conditions de travail, etc. Dans le cas qui nous intéresse, la conséquence est de retrancher la deuxième activité économique en importance aux Îles-de-la-Madeleine après la pêche, le tourisme. Une catastrophe que nous n’aurions jamais imaginée sans ce virus.

Le gouvernement du Québec dispose d’une reconnaissance de jure sur le territoire des Îles-de-la-Madeleine, mais la COVID-19 nous révèle qu’il ne dispose pas de la capacité effective de rendre ce territoire accessible à sa population résidant sur le continent tout comme d’assurer l’accessibilité des Madelinots au territoire québécois, ne serait-ce que pour leur donner la possibilité réelle d’occuper des emplois en Gaspésie.

En fait, cette pandémie nous apprend que ces deux provinces canadiennes disposent d’un droit de veto sur la libre circulation des personnes sur le territoire québécois et l’activité économique de l’archipel. Bien sûr, comme le réclame le député des Îles, Joël Arseneau, appuyé par une lettre ouverte d’ex-politiciens et de gens affaires, il est urgent d’ouvrir un corridor vers les Îles cet été pour donner l’accessibilité au territoire.

Mais le fond du problème est que le Québec doit réaffirmer sa souveraineté sur l’archipel madelinot et la vaste partie du golfe du Saint-Laurent qui lui échoit. Pour ce faire, il doit assurer une liaison directe avec les Îles-de-la-Madeleine pour briser l’enclavement produit par la décision des provinces voisines et également par le gouvernement fédéral qui, en 2016, après des années de négligence du port de Chandler, décida de cesser de le financer rendant ainsi les Îles dépendantes du port de Souris.

Jean-Claude Couture
Représentant du Québec dans les Provinces atlantiques, 1998-2003

Jacques Beaumier
Conseiller principal au Bureau du Québec dans les Provinces atlantiques, 2000-2005

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