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07 décembre 2020

Où est l’aide d’urgence pour les personnes assistées sociales?

LETTRE OUVERTE

Pauvreté, isolement.

©Photo Archives

Pour les personnes assistées sociales, la crise a frappé là où ça faisait déjà mal.

La COVID-19 a frappé fort. Les commerces ont fermé leurs portes, beaucoup d’entre nous ont perdu leur emploi. Pour éviter que la population ne se retrouve sans le sou, le gouvernement a sorti son carnet de chèques. Très bien! Mais où est l’aide pour ceux et celles qui vivent déjà la misère à longueur d'année?

On aimerait bien l’oublier, mais vivre avec un chèque d’aide sociale, au Québec, c’est ne pas pouvoir se payer un logement convenable. C’est la débrouille continuelle, sans répit, pour réussir à faire son mois avec le 100 ou 200 $ qu’il reste après avoir payé le loyer. C’est la faim, avec les maux de ventre et la tête qui tourne. C’est prendre des décisions humiliantes et piler sur son orgueil parce qu’il faut trouver de quoi nourrir ses enfants à la fin du mois. C’est ça notre filet social, au Québec, aujourd’hui.

Pour les personnes assistées sociales, la crise a frappé là où ça faisait déjà mal. Et silence radio à l’Assemblée nationale. Aucune aide pour ceux et celles qui n’avaient déjà pas assez pour vivre. Aucune aide pour ceux et celles qui doivent déjà choisir entre payer le chauffage, le téléphone ou une carte d’autobus. Aucune aide pour ceux et celles qui ont perdu tous leurs espaces de rencontres et qui vivent leur confinement seuls dans un 1½. C’est ça notre filet social, au Québec?

Le gouvernement québécois semble l’oublier : les personnes assistées sociales ont vu leurs dépenses augmenter et leurs ressources diminuer cette année. Comme tout le monde, elles ont dû s’acheter des masques et du désinfectant. Elles ont subi la crise du logement et l’augmentation du prix des aliments. En parallèle, les soupes populaires ont fermé et plusieurs ont perdu les petits emplois qui leur permettaient de boucler les fins de mois. Aucune aide pour ces personnes-là. C’est ça notre filet social, au Québec?

Sept provinces et trois territoires canadiens ont mis en place des mesures pour que les personnes en situation de pauvreté puissent payer le loyer, l’épicerie et l’électricité. Au Québec, le gouvernement nous sert du réchauffé : des mesures prévues depuis plusieurs années, un peu de financement additionnel pour le communautaire. C’est ça notre filet social, au Québec?

C’est inacceptable. Alors que la nécessité de couvrir ses besoins de base a été reconnue pour beaucoup de personnes au travail, aux études ou à la retraite, les prestataires de l’aide sociale sont laissés dans la grande pauvreté. La misère n’est pas une nécessité économique; c’est un choix de société. Le Québec a les moyens de ne laisser personne sur le bord de la route.

Il nous faut une aide d’urgence pour soutenir les personnes assistées sociales dans la crise. Elles ont besoin d’un revenu leur permettant de couvrir l’augmentation de leurs dépenses et leurs pertes de revenus -  comme tout le monde!

Après la crise, il faudra voir plus loin. Pour ne laisser personne dans la misère, nous avons besoin d’un réinvestissement massif dans les services sociaux. Nous devons assurer la gratuité des médicaments, des soins psychologiques, dentaires et des yeux. Il nous faut une aide sociale universelle et inconditionnelle permettant entre autres de se loger convenablement, d’avoir une alimentation équilibrée, de se déplacer et de préserver sa santé. Ça devrait être ça notre filet social, au Québec.

Cette lettre a été cosignée par plus de 35 organismes communautaires :

  • Accès conditions vie Lac-Saint-Jean-Est
  • Action Plus Brome-Missisquoi
  • Action populaire des Moulins
  • Action populaire Rimouski-Neigette
  • Action Chômage Côte-Nord
  • Association de défense des droits sociaux de la Rive-Sud
  • Association de défense des droits sociaux de la Vallée de l’Or
  • Association pour la défense des droits sociaux du Kamouraska
  • Association pour la défense des droits sociaux du Montréal métropolitain
  • Association pour la défense des droits sociaux du Québec métropolitain
  • Café communautaire L’Accès, Alma
  • Collectif gaspésien pour un Québec sans pauvreté
  • Comité chômage de l’Est de Montréal
  • Comité des personnes assistées sociales de PointeSaint-Charles
  • Conseil central Saguenay Lac-Saint-Jean-CSN
  • Droits Devant, Maria
  • Front commun des personnes assistées sociales du Québec
  • Groupe Ressource du Plateau Mont-Royal
  • Groupement pour la défense des droits sociaux de Trois-Rivières
  • Inclusion, Saint-Jean-sur-Richelieu
  • L’Action Plus de Sherbrooke
  • Les Habitations partagées du Saguenay
  • Lieu d’actions et de services travaillant dans l’unité avec les sans-emploi du Saguenay
  • Mouvement Action Chômage Lac-Saint-Jean
  • Mouvement Action Chômage Pabok
  • Mouvement Action Chômage de Trois-Rivières
  • Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi
  • Mouvement des chômeurs et chômeuses de l’Estrie
  • Organisation populaire des droits sociaux de Valleyfield
  • Projet Genèse/Project Genesis, Montréal
  • Regroupement d’entraide des personnes assistées sociales de Rouyn-Noranda
  • Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata
  • Regroupement des Auberges du cœur du Québec
  • Regroupement des droits des assistés sociaux Mont-Laurier
  • Regroupement des femmes sans-emploi du nord de Québec
  • Regroupement des sans emploi de Victoriaville
  • Service budgétaire de La Baie et du Bas-Saguenay
  • Service budgétaire de Saint-Félicien
  • Service budgétaire et communautaire de Chicoutimi

Commentaires

10 décembre 2020

Georges

je suis d'accord avec vous , la richesse doit être plus partagée, cela dit il y a beaucoup d'emplois disponibles pour tolus ceux et celles qui le désirent

11 décembre 2020

Etienne Rioux

je suis d'accord avec Georges : le Québec manque de mains d'oeuvre; trop d'entreprises retardent leur expansion faute de travailleurs; il faut apprendre à servir au lieu de se faire servir

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