Plus d’un million d’adultes au Québec ont des difficultés en lecture et en écriture.

La situation dans Rimouski-Neigette et La Mitis reflète celle de la province, selon madame Picker-Paquin. « L’accès aux services en région est plus difficile, notamment l’accès aux services en personne et l’accès à Internet », dit-elle.

CLEF Mitis-Neigette accompagne une centaine de personnes de 16 ans et plus par année avec ses ateliers, ses formations et ses rencontres individuelles. « L’alphabétisation populaire se fait avec la vision qu’apprendre à lire et à écrire est dans un but de prendre du pouvoir sur son environnement et sur sa vie. La lecture et l’écriture deviennent des outils pour développer la participation sociale », affirme Lysane Picker-Paquin.

Aux dires de l’agente de projet, la pandémie a accentué les défis en alphabétisation. « Avec la fracture numérique, plusieurs ont vécu de l’exclusion. Beaucoup de ces personnes ont de la difficulté à naviguer en ligne, à utiliser Internet. Dans la région, il y a aussi l’accès financier à Internet qui est un gros obstacle », explique-t-elle.

Pour plusieurs participants aux activités de l’organisme, le plus difficile a été de ne pas pouvoir socialiser pendant la dernière année.

« Les ateliers que nous offrons deviennent des milieux de vie ou de socialisation pour les personnes qui peuvent vivre de l’exclusion. Pendant les périodes de confinement, nous n’avons pas pu donner les ateliers. Ces personnes se retrouvaient toutes seules chez elles. Nous avons fait des suivis téléphoniques. C’était important pour nous de maintenir le lien », souligne madame Picker-Paquin.

Plusieurs activités

La 5e Semaine de l’alphabétisation populaire a lieu jusqu’au 2 avril. Les participants aux ateliers de CLEF Mitis-Neigette ont créé des œuvres qui seront affichées sur une corde à linge au parc Beauséjour. « C’est pour rendre visible les réalités des personnes peu alphabétisées et comment elles voient leur processus d’alphabétisation », mentionne Lysane Picker-Paquin.

Un parcours à obstacles en ligne est aussi disponible. Avec des mises en situation virtuelles, les internautes peuvent expérimenter les difficultés vécues au quotidien par les personnes qui ont moins d’aisance avec la lecture et l’écriture.

Finalement, des cartes postales seront envoyées pendant la semaine. Elles servent à présenter des solutions que les personnes peu alphabétisées aimeraient voir mises en place.

« Ça peut être des arrêts annoncés à l’oral dans les autobus ou la simplification des écrits du ministère de la Santé. Cette semaine-là permet de donner de la visibilité à la réalité que vivent les personnes qui ont des difficultés de lecture et d’écriture et de valoriser les pratiques en alphabétisation populaire qui sont différentes des pratiques de francisation plus traditionnelles », conclut madame Picker-Paquin.