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08 avril 2021

Charles Lepage - clepage@medialo.ca

La petite fille du quartier Saint-Robert devenue scientifique de renommée internationale

PORTRAIT

La chercheuse et scientifique Lyne Morissette.

©Photo Gracieuseté

Depuis l’automne dernier et jusqu’à la fin de la présente année scolaire, Lyne Morissette enseigne les sciences à temps complet auprès d’un groupe d’élèves en sport-études de deuxième secondaire à l’école du Mistral à Mont-Joli.

Originaire de Rimouski, la chercheuse et scientifique Lyne Morissette a grandi sur la rue Saint-Laurent dans le quartier Saint-Robert. C’est en passant ses étés à Saint-Fabien-sur-Mer qu’elle a découvert sa passion pour les océans.

La curiosité étant au cœur même de son ADN de scientifique, l’adolescente Morissette avait, à cette époque, la chance de côtoyer un pêcheur, propriétaire d’une pêche à la fascine.

« À toutes les marées basses, il allait cueillir le contenu de son filet et moi je passais après lui pour regarder les poissons qu’il n’avait pas ramassés et qui n’étaient pas intéressants pour un pêcheur. J’avais une fascination pour les animaux en général et j’essayais toujours de comprendre leur fonctionnement. Au secondaire et au cégep, je me suis toujours dit qu’il serait intéressant de faire des sciences, comme la médecine ou la biologie. »

À l’époque où notre future chercheuse réfléchissait à ce qu’elle désirait faire dans la vie, la carrière d’agente de voyage lui effleurait l’esprit, mais ce qu’elle ne savait pas encore, c’est que sa destinée et son intérêt pour la biologie allaient l’emmener vers de nombreuses destinations voyages à travers le monde.

Au fil des années, cette idée fera son chemin et dans le méandre de son parcours. Lyne Morissette optera pour une branche de la biologie, soit la conservation des espèces. Pour y parvenir : un baccalauréat en sciences biologiques à l’Université de Montréal suivi d’une maîtrise en gestion de la faune à l’UQAR et d’un doctorat à l’Université de Vancouver.

« Ces choix m’ont amenée exactement vers ce que je souhaitais pour ma future carrière et ils comblent ma soif de voyager et de trouver des solutions pour une planète en santé où je peux faire une différence pour les autres. » Sa plus belle réussite à ce jour est plutôt récente.

« Je travaille beaucoup avec les espèces en voie de disparition et au-delà de la tristesse de voir disparaître une espèce, je me rends compte qu’on n’a jamais beaucoup de temps devant nous. Par exemple, avec la baleine noire, il reste 20 ans. Dans 20 ans, si on ne fait rien, cette espèce aura disparu. C’est un gros travail de collaboration et travailler dans l’urgence comme dans ce cas-ci ou avec l’urgence climatique, ça oblige à être ultra efficace et je trouve ça extraordinaire. Ça me force à travailler en dehors du cadre et à être très créative en raison de cette urgence. Étant en mode solutions, cela rend mon travail très agréable et me rend heureuse », ajoute-t-elle.

La chercheuse et scientifique Lyne Morissette en action.

©Photo Gracieuseté Canada C3

La chercheuse et scientifique Lyne Morissette en action.

Excellente vulgarisatrice, Lyne Morissette souhaitait se rendre utile durant la pandémie. Ainsi, depuis l’automne dernier et jusqu’à la fin de la présente année scolaire, elle enseigne les sciences à temps complet auprès d’un groupe d’élèves en sport-études de deuxième secondaire à l’école du Mistral à Mont-Joli.

Prêchant par l’exemple, elle est en mesure de leur transmettre le dépassement de soi, l’autonomie et l’art de développer une passion dans un domaine propre à leurs champs d’intérêts, comme elle l’a fait d’ailleurs avec ses deux filles, dont l’une a réalisé dès son première secondaire son rêve de devenir ballerine en étudiant dans une école de Montréal.

« Moi qui ai beaucoup voyagé, j’étais mal placée pour lui dire de ne pas partir. Je m’ennuie d’elle, mais je trouve ça beau de voir à quel point on peut être si jeune et autonome rapidement parce qu’on a un rêve auquel on s’accroche. »

La dure réalité des réseaux sociaux

« Se river aux réponses des climatosceptiques sur Facebook ou Twitter quand tu veux défendre certains dossiers environnementaux, ce n’est pas facile pour tous les chercheurs. Sur plusieurs sujets, c’est relativement facile pour moi, car je traite de sujets assez soft comme les baleines, les pêcheries. Parfois, je vois les enjeux de la vulgarisation. J’ai dû aller au batte à la place de certains de mes collègues, notamment sur les changements climatiques et je me suis rivée à la critique sur les réseaux sociaux », révèle Mme Morissette.

« En période de pandémie, vulgariser et faire comprendre la science, je constate que c’est difficile et c’est un peu enrageant. Avec les réseaux sociaux, les gens sont émotifs et ils critiquent facilement. L’opinion de tout le monde, expert ou pas, s’équivaut et c’est comme si on ne valorisait plus l’expertise de la même façon. »

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