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14 avril 2021

Charles Lepage - clepage@medialo.ca

Archevêché de Rimouski : la possible vente ne fait pas l'unanimité

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L’archevêché de Rimouski, construit en 1901, a été mis aux normes la dernière fois en 1950 et elle est à refaire.

©Photo L'Avantage Charles Lepage

L’archevêché de Rimouski, construit en 1901, a été mis aux normes la dernière fois en 1950 et elle est à refaire.

L’idée de vendre l’archevêché de Rimouski pour sauver la cathédrale, comme évoquée dernièrement par Mgr Denis Grondin, ne fait pas l’unanimité. Celle-ci rencontrerait des obstacles majeurs selon l’ex-économe diocésain, Michel Lavoie.

En fonction durant 16 ans à l’archevêché de Rimouski, Michel Lavoie a commandé auprès d’une firme d’évaluateurs professionnels en bâtiment une évaluation de cette bâtisse au moment de créer la fiducie du diocèse en 2018.

Les évaluateurs de Godbout Joseph et Associés inc. en arrivaient à la conclusion que même si l’évaluation municipale de ce bâtiment s’élevait à 2,7 M$, qu’il serait difficile d’en obtenir plus de 1,8 M$, car d’après eux, l’archevêché n’a aucune valeur sur le plan économique pour diverses raisons.

« La partie avant, on ne peut pas y toucher, elle fait partie d’un quadrilatère patrimonial, elle est intouchable. En second lieu, le bâtiment est considéré comme ayant une valeur patrimoniale auprès du ministère de la Culture. De plus, derrière la résidence de l’archevêque, il y a très peu d’espace. Les évaluateurs concluaient que cette bâtisse convenait pour des bureaux diocésains et des prêtres résidents. La mise aux normes de 1950 est à refaire, pensons entre autres aux gicleurs. Elle a été faite partiellement parce que c’étaient des prêtres, mais si elle passe aux mains du public, il en coûtera plusieurs millions de dollars pour une nouvelle mise aux normes », raconte M. Lavoie.

D’après l’ex-économe, la Société du patrimoine de la Ville de Rimouski ne laissera pas se réaliser n’importe quels travaux à cet endroit. « En 2006, j’ai voulu démolir le hangar qui était en train de tomber à l’arrière. La Ville et la Société du patrimoine ont refusé. On m’a demandé de le restaurer, ce que j’ai fait au coût de 250 000 $. On invoquait le désir de conserver ce bâtiment de l’époque. »

« Reconstruire un bâtiment tel quel en 2021 coûterait entre 50 M$ et 60 M$ compte tenu des boiseries et du cachet de cette construction. » - Michel Lavoie, ex-économe diocésain

L’archevêché est le seul bâtiment religieux bâti avant 1945 à Rimouski avec une valeur patrimoniale. Michel Lavoie ajoute que des sociétés ou groupes d’individus ont investi près de 4 M$ dans les travaux de rénovation exécutés à l’intérieur de l’archevêché entre 2004 et 2012.

« Le gouvernement qui avait ajouté une subvention de 1 M$ pourrait, advenant la vente de l’archevêché, être tenté de réclamer une partie de cette somme. Et il ne faut pas oublier que les paroisses du diocèse de Rimouski et les communautés religieuses ont contribué généreusement dans cette restauration. Et comme le disait Mgr Fournier à l’époque, “ la maison de l’évêque, c’est aussi la maison des diocésains et des diocésaines ” », renchérit M. Lavoie qui se demande aussi ce qu’il adviendra de la voûte des archives à l’arrière de l’archevêché.

Autre élément soulevé par Michel Lavoie concernant le paiement des taxes au rôle d’évaluation.

« Actuellement, l’archevêché ne paie pas de taxe parce que c’est un bâtiment épiscopal. Cela représente des frais de 40 000 $ à 50 000 $. La personne qui l’achètera, advenant que cet immeuble devienne un édifice à caractère commercial, devra acquitter ces frais et il y a de la place pour environ une douzaine de résidents maximum. À cela s’ajouteront les coûts d’assurances qui ne seront plus les mêmes qu’avec la Mutuelle des Fabriques qui offre un taux préférentiel. Ce sera difficile de rentabiliser cela! »

Ayant appris cette nouvelle en même temps que le public en général, plusieurs résidents de l’archevêché, des employés et d’autres membres du clergé sont ébranlés à la suite de l’annonce faite par Mgr Grondin il y a quelques semaines.

« L’atmosphère de l’archevêché est très pesante. Nous avons accueilli son annonce comme une volonté de se débarrasser des vieux. Le personnel vit la même insécurité que nous », dit l’un d’entre eux préférant garder l’anonymat.

Interrogée à ce sujet, sœur Gabrielle Côté, supérieure générale de la communauté des Sœurs de Notre-Dame-du-Saint-Rosaire, a préféré ne pas trop se prononcer dans les circonstances, trouvant ce sujet délicat. Elle se dit toutefois très surprise et pense qu’il y aurait peut-être d’autres avenues avant d’en arriver là.

Commentaires

14 avril 2021

rain en faveur de la Maison des Fem

En plus il y a une servitude sur le terrain en faveur de la Maison des Femmes: Un droit de passage et de stationnement de quelques voitures en avant du garage et ce, à perpétuité. Advenant un changement de vocation, Hydro-Québec changera le tarif DT pour l'électricité, ce qui représentera 12 à 15 000 $ de plus annuellement pour le chauffage. Sa valeur est patrimoniale. Sur le plan économique, quel que soit le projet, il n'y aura aucune rentabilité. Il y a plusieurs milliers de dollars à dépenser pour terminer la mise aux normes et surtout au coût des matériaux ces années-ci qui ont doublés et même triplés. Avec un peu de bonne volonté et d'efforts, il y a moyen de rentabiliser ce bâtiment en conservant sa vocation actuelle. A-t-on organisé une campagne de financement au cours de la dernière année??Non...

16 avril 2021

Roger Demeule

Je ne connais pas Michel Lavoie mais je me demande qu`est-ce qu`il fait dans ce dossier maintenant qu`il a pris sa retraite. On a pas besoin de ses connaissances avec tout ce qu`il a fait pendant son règne.

16 avril 2021

louis cyr

Servitudes: l'archevêché a l'obligation d'alimenter la Maison des Femmes en eau potable. De plus les eaux usées de la Maison des Femmes est relié au réseau de l'archevêché. La vIlle pourrait aussi exiger que les eaux pluviales ne se retrouvent pas avec les eaux usées

17 avril 2021

Jean G. Saint-Paulin

Bravo et félicitations à Michel Lavoie pour le bel article et la bonne information

18 avril 2021

Adrien Potvin

Félicitations et merci à Michel Lavoie qui a le courage de dire les choses telles quelles.

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