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30 avril 2021

Serge Dionne - sdionne@lexismedia.ca

Débattre, oui, mais avec qui?

ÉDITORIAL

Laboratoire, chercheur, science, COVID-19.

©Photo Unsplash Bermix Studio

« Soudainement - et curieusement -, on ne semble plus faire confiance aux scientifiques en place. Des scientifiques qui consacrent leur vie à la recherche et qui sont guidés par une démarche rigoureuse et éprouvée. »

PAR SERGE DIONNE - Certaines voix s’élèvent pour dire que le débat est impossible au Québec en ce qui concerne la pandémie. Le citoyen qui respecte à la lettre les règles sanitaires se fait traiter immédiatement de mouton, alors que celui qui remet un peu trop en doute la gestion de la crise par le gouvernement porte l’étiquette de complotiste. Voilà, fin de la discussion. Comment débattre sans tomber dans les insultes et les catégorisations? Avec des faits. Et trop souvent, l’absence de faits mène inévitablement à un discours haineux.

Selon nos connaissances, nos valeurs et nos expériences de vie, il est possible de débattre respectueusement d’une multitude de sujets avec nos proches ou des inconnus sur les réseaux sociaux : l’importance accordée à l’argent, au travail ou aux voyages; l’âge de la retraite; le droit de vote à 16 ans; les régimes alimentaires; le privé en santé et en éducation; les religions, la spiritualité et les croyances, etc.

Mais avez-vous déjà débattu de l’utilité des plombages avec votre dentiste? Ou bien de l’efficacité de la chimiothérapie avec votre oncologue? Ou alors de la pertinence de vidanger l’huile d’une voiture avec votre mécanicien? Probablement que non. Vous faites confiance - mais non nécessairement aveuglément - aux experts dans leur domaine respectif. Poser des questions est toutefois très légitime, mais débattre sans les connaissances nécessaires, sans faits à l’appui, c’est plus compliqué.

Depuis le début de cette pandémie, à l’instar de tout bon partisan du Canadien de Montréal, le gérant d’estrade a poussé comme les pissenlits au printemps. Tout le monde a une opinion sur tout. Tout le monde veut la partager. Et tout le monde ferait mieux que les autorités en place. Pierre, 25 ans, cuisinier, est devenu épidémiologiste d’un jour en regardant une vidéo de trois minutes sur YouTube; Sabrina, 40 ans, adjointe administrative, se prend pour une virologue, car elle a déjà eu la grippe; Gaston, 75 ans, retraité, estime que son séjour d’un mois à l’hôpital pour une jambe cassée fait de lui un expert du milieu hospitalier; et Sophie, 60 ans, consultante, ne croit pas à la pandémie puisqu’un « expert » ougandais bien connu dans son village dit le contraire.

Quand on parle de science, une science qui d’ailleurs évolue au rythme de la pandémie, il est difficile d’avoir un débat sain entre néophytes en la matière. Soudainement - et curieusement -, on ne semble plus faire confiance aux scientifiques en place. Des scientifiques qui consacrent leur vie à la recherche et qui sont guidés par une démarche rigoureuse et éprouvée. On préfère se tourner vers un gérant d’estrade qui a la même position que nous, éliminant du revers de la main les données probantes en contradiction avec notre opinion.

J’aimerais bien voir un débat sur la gestion de la pandémie et les mesures sanitaires en vigueur, mais un débat entre des sommités reconnues par la communauté scientifique et crédibles - des microbiologistes, des infectiologues, des immunologues, etc. - et non pas un débat impliquant des animateurs de radio de Québec ou des adeptes de théories du complot.

Il est clair que certains individus sans la moindre connaissance scientifique tentent de tirer profit de cette pandémie. Et l’on ne peut pas débattre avec des personnes qui croient que la Terre est plate, que les Américains ne sont pas allés sur la Lune ou que les vaccins sont un poison visant à anéantir la population. Il y a de ces certitudes scientifiques qu’on ne peut plus remettre en doute, bien que le métier de journaliste nous pousse à toujours douter.

Et s’il y a absence de débat, actuellement, serait-ce parce qu’une majorité de scientifiques sur la planète s’entendent sur la dangerosité du virus, son haut niveau de contagion et l’efficacité de certaines mesures sanitaires? Les pays occidentaux qui n’ont adopté aucune mesure de confinement à un moment ou à un autre de la pandémie sont plutôt rares. Selon la réalité géographique, économique et sociopolitique de chacun, les restrictions imposées ont varié d’un pays à l’autre et le déconfinement évolue à un rythme différent, mais des mesures sanitaires ont quand même été mises en place.

Pourrions-nous malgré tout débattre de l’efficacité de ces mesures, tout à fait! Pouvons-nous poser des questions? Absolument! Mais ce débat doit se faire entre experts et doit s’appuyer sur la science. Débattre, oui, mais avec qui?

Serge Dionne
Chef de contenu
L’Avantage Rimouski

Commentaires

2 mai 2021

Alain Trudel

Bonjour Mr Dionne, J'aimerais que vous m'envoyez par courriel, l'article SCIENTIFIQUE qui prouve hors de tout doute raisonnable que le couvre-feu est responsable de la baisse du nombre de cas. Je vous souhaite bonne chance, car aucune étude n'a été faite à ce sujet. Voilà pourquoi certaines personnes demandent des réponses. Car si c'était vraiment le cas que le couvre-feu fait diminué le nombre de cas.. Le nombre de cas lors de la première vague n'aurait jamais diminué, puisqu'il n'y avait pas de couvre-feu et pas de port de masque.

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