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04 mai 2021

Annie Levasseur - alevasseur@medialo.ca

Une victime de violence conjugale dénonce le système judiciaire

NEUF ANS D’ENFER

Sharon Lavoie affirme avoir vécu de la violence conjugale entre 1998 et 2007.

©Photo Gracieuseté

Sharon Lavoie affirme avoir vécu de la violence conjugale entre 1998 et 2007.

Une femme de 40 ans originaire de Rimouski est déçue du système de justice. Après avoir dénoncé son ex-conjoint pour violence conjugale, elle s’est fait dire que les preuves étaient insuffisantes.

Sharon Lavoie affirme avoir été victime de violence physique et psychologique de la part de son ex-conjoint entre 1998 et 2007. « Ça s’est installé graduellement. Ça a commencé avec de la violence psychologique. Il m’a isolée. Il dénigrait ma famille. Quand j’ai déménagé avec lui, il a commencé à être plus violent physiquement », explique-t-elle.

La Rimouskoise avait 26 ans lorsqu’elle a quitté son ex-conjoint. Le fils du couple était alors âgé de cinq ans. « J’ai essayé de le quitter avant et il me faisait des promesses qu’il allait changer. En 2007, j’ai planifié mon départ. J’avais caché des sacs de poubelle avec mes choses dedans et des choses pour mon fils. Je me suis sauvée très tôt le matin chez ma mère », exprime-t-elle.

En août dernier, Sharon Lavoie a décidé de porter plainte. Alors qu’elle devait se présenter en cour le 26 avril, elle a appris quelques jours avant que la Couronne n’irait pas de l’avant en raison d’un manque de preuves et de témoins.

« Je n’en revenais pas. La procureure m’a répondu qu’elle préférait avoir neuf coupables en liberté qu’une personne non coupable en prison. Elle m’a aussi dit d’attendre qu’il tente quelque chose pour reporter plainte. Il faudrait qu’il me frappe ou qu’il me tue pour qu’il se passe quelque chose? C’est inquiétant », se désole-t-elle.

Madame Lavoie dénonce les failles du système judiciaire. « Je trouve ça terrible. J’ai passé huit mois dans l’attente de ce procès à être stressée, à me préparer pour finalement me faire dire ça. C’est difficile, ça fait revivre plusieurs choses. Je suis complètement découragée de notre système de justice. Il y avait des voies de fait, de la violence physique, psychologique, des agressions sexuelles, des menaces de mort et de l’intimidation », dit-elle.

Comme elle sent qu’il n’y a rien à faire sur le plan judiciaire, la présumée victime a décidé de dénoncer publiquement. Elle s’est inspirée des récentes vagues de dénonciations. « Je me suis dit que si la loi ne pouvait rien faire j’allais sortir publiquement mon histoire », indique-t-elle.

Madame Lavoie conseille aux femmes qui vivent ou qui ont vécu des agressions de ne pas attendre avant de dénoncer. « L’erreur que j’ai faite, c’est d’attendre avant de dénoncer. Je l’ai fait pour mon fils. J’ai attendu qu’il ait 18 ans. Je me disais que ce serait pire si je dénonçais. Quand je vivais cette situation, j’avais très peur. J’avais peur de perdre la garde de mon fils. Je n’avais aucune confiance en moi. C’est difficile de sortir de là parce qu’on devient comme morte en dedans », affirme-t-elle.

Sharon Lavoie a refait sa vie à Québec. Elle y habite depuis 2014.

Commentaires

4 mai 2021

Gervais Fillion

Bravo Mme,le proces judiciaire n'est pas gagner mais le proces publique l'est! Ca prend du courage pour denoncé un conjoint,,,une conjointe violente et vs en avez.Combien de jeunes filles vivent ca aujourdhui!!!

5 mai 2021

Lise Cimon

Toutes ces femmes qui sont mortes, elles ont vécu la même chose que cette dame, qui a réussi à sortir du danger de mort! J’espère que la justice va la citer en exemple de détermination!

5 mai 2021

Sharon Lavoie

Merci pour votre support

6 mai 2021

Jocelyne.gosselin@hotmail.com

Bravo pour ta dénonciation ne lache pas je t aime

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