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26 janvier 2023

Mireille Lévesque - mlevesque@lexismedia.ca

Producteurs laitiers à tout prix

TÉMOIGNAGES

On peut soutenir les Producteurs de lait du Québec en cherchant le logo de vache bleue, de vache noire ou de feuille d’érable sur les produits laitiers transformés pour s’assurer qu’ils contiennent uniquement du lait 100 % canadien.

©Photo : Mireille Lévesque – journal L’Avantage

On peut soutenir les Producteurs de lait du Québec en cherchant le logo de vache bleue, de vache noire ou de feuille d’érable sur les produits laitiers transformés pour s’assurer qu’ils contiennent uniquement du lait 100 % canadien.

« Aucun dragon ne financerait une ferme laitière », mentionne François Pigeon – président du syndicat de l’UPA de Rimouski-Neigette et propriétaire de la ferme laitière Pichel – faisant référence à l’émission Dans l’œil du dragon où des investisseurs supportent des entrepreneurs. 

Le secteur laitier est le plus important dans le domaine agroalimentaire au Québec. Il génère 27 % des recettes agricoles de la province avec une production annuelle de 3,46 milliards de litres, contribuant au PIB à la hauteur de 5,3 milliards de dollars (selon les statistiques de 2021). Pourtant, aux dires du président du syndicat de l’UPA de Rimouski-Neigette, les producteurs laitiers peinent toujours à joindre les deux bouts, même en travaillant souvent sept jours sur sept avec des horaires atypiques, qui commencent entre 4 h 30 et 7 h à la ferme et se terminent entre 18 h 30 et 21 h 30, parfois avec une pause en après-midi quand il n’y a pas d’imprévus. 

Monsieur Pigeon avance : « Des fois, on entend que les agriculteurs sont riches, avec des exemples comme le fait que les tracteurs coûtent le prix d’une Lamborghini. Oui, je ne peux pas nier que les fermes ont une grande valeur et qu’il rentre de l’argent, mais il y a beaucoup de versements à faire, ce n’est jamais net. On doit toujours réinvestir à mesure, il y a toujours quelque chose à remplacer ou à améliorer. Il y a aussi beaucoup de gestion des risques financiers, car le moindre pépin peut faire une énorme différence et nous impacter, comme : les sécheresses, les problèmes de santé des animaux, un bris d’équipement, etc. »  

Cependant, pour Gabriel Belzile – président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent et actionnaire de la ferme Jean-Renée inc. – rien ne vaut le fait d’être son propre patron, de prendre ses propres décisions et de choisir à quel moment on s’accordera une heure ou deux pour soi. « En plus, la ferme est un milieu de vie extraordinaire, dit-il, pour la relève qui souhaite élever une famille à la campagne. » 

Il ne nie toutefois pas le fait que les producteurs de lait aient bon nombre de soucis comme celui de la pénurie de main-d’œuvre, qui les pousse à se tourner vers l’aide des travailleurs étrangers. Monsieur Belzile soutient que le gouvernement du Québec devrait en faire plus à ce niveau, puisqu’il relève de l’entreprise agricole de payer les billets d’avion, le logement et, cela, sans connaître l’efficacité du travailleur potentiel à l’avance.  

C’est pour cette raison que François Pigeon a plutôt décidé d’investir dans la technologie. Il souligne : « Je ne trouvais pas de main-d’œuvre, donc j’ai acheté de l’équipement robotisé comme un broyeur à pierres, par exemple, ou de l’équipement pour transporter les balles de foin de façon automatique. C’était soit payer un employé 50 000 $ pour l’année, soit payer la même somme pour un équipement qui offrira une valeur ajoutée si je venais à vendre la ferme. » 

Toutefois, à la question « Pourquoi continue-t-on dans ce domaine ? », les deux se montrent unanimes : vivre au grand air, près des animaux, toucher à plusieurs secteurs en plus de l’agriculture (soudure, électricité, mécanique, entrepreneuriat, etc.), poussé par la conviction de faire un produit frais et de qualité d’ici pour nourrir la population, mais d’abord et avant tout par passion. 

 

Texte rédigé avec la collaboration spéciale de David Côté

Source des statistiques du premier paragraphe : Justin Laramée, Run de lait, Montréal, Somme toute, 2022, p. 9 

 

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